Église de Saint-Prosper

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En mai 1902, Jean Larochelle commence la construction de l'église en bois pour la somme de 10 300 $. Suivant les plans de l'architecte Joseph-Georges Bussières (né en 1865), la charpente a 150 pieds de longueur par 60 pieds de largeur et une hauteur de 45 pieds. Deux sacristies encerclent le choeur. Le premier curé résidant Louis-Adolphe Grenier chante la première messe le 22 octobre 1903. Par la même occasion, on procède à la bénédiction des trois cloches : Marcel-Prosper, Joseph-Eugène et Louis-Nazaire.

En 1907, la firme d'architectes Lévesque et Ouellet se voit confier la réalisation de plans et devis pour le parachèvement intérieur de l'église. Les travaux sont confiés en 1908 aux entrepreneurs Elzéar Métivier et Fils de Saint-Damien. Ils ajoutent deux autels latéraux et des gloires à la voûte. De magnifiques dorures complètent l'intérieur de l'église. Deux clochetons, transportés de Saint-Damien par des chevaux, sont érigés de chaque côté du grand clocher. Le 10 août 1919, Son Éminence le cardinal Louis-Nazaire Bégin bénit les grandes orgues fabriquées dans les ateliers Casavant de Saint-Hyacinthe en 1918. Une soufflerie électrique est ajoutée en octobre 1926.

La statue de Saint-Prosper d'Aquitaine du maître-autel a été coulée en ciment spécial par l'artiste Jean-Baptiste Soucy. Il a ensuite confié le travail à Almanzor Paré de Québec. Cette statue de caractère byzantin gagne le premier prix du concours d'art religieux organisé par le Musée des Beaux-Arts de Québec à l'occasion du Congrès Eucharistique national en juin 1938.

Le 26 février 1943, Odilon Larivière termine les jubés; on peut alors asseoir 1300 personnes dans l'église. En 1953, un mécanisme électrique de déclenchement des cloches remplace les câbles actionnés manuellement par le sacristain. Depuis 2009, un système de commandes électroniques actionne les cloches.

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Pré-inventaire du patrimoine bâti de la MRC des Etchemins (2014)
MRC des Etchemins

La valeur patrimoniale de l'église de Saint-Prosper tient essentiellement à son ancienneté, à son usage, à son authenticité, à son histoire, à son architecture et à sa valeur de position. Sur le plan architectural, l'église est représentative du courant néoclassique. Ce style s'inspire de l'architecture antique grecque et romaine et se caractérise par l'usage d'éléments classiques comme la symétrie des façades, l'emploi des frontons, de corniches à consoles, de clés de voûtes, de chaînages d'angles. Construite en 1902 et 1903, avec un décor intérieur terminé en 1908, l'église a préservé plusieurs composantes d'origine ou traditionnelles, telles que les fenêtres, les portes, son ornementation ainsi que sa volumétrie et sa composition générales, ce qui lui confère un bon degré d'authenticité. La valeur tient aussi à son usage en tant qu'église, une vocation importante pour la communauté de Saint-Prosper. De plus, l'implantation de l'église dans le noyau villageois avec le presbytère, dont le positionnement au coeur de la trame villageoise illustre bien l'organisation du territoire en milieu rural, à une époque où les villages s'organisent souvent autour des édifices paroissiaux. De plus, sa situation sur un petit promontoire accorde au bâtiment une visibilité importante. L'édifice religieux est également associé à des architectes de renom soit David Ouellet (1844-1915), Pierre Lévesque (1880-1955) et Joseph-Georges Bussières.

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