Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Hôtel du Parlement

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Palais législatif de Québec

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1877 – 1880 (Construction)
  • 1883 – 1886 (Construction)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine commémoratif
  • Patrimoine institutionnel et civil

Usage :

  • Services et institutions (Hôtel du Parlement et ministères)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Patrimoine mobilier associé (26)

Plaques commémoratives associées (2)

Événements associés (1)

Personnes associées (2)

Voir la liste

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'Hôtel du Parlement est un édifice institutionnel de style Second Empire érigé en deux phases entre 1877 et 1886. Il comprend quatre corps de bâtiment (le Palais législatif et les trois ailes) disposés autour d'une cour intérieure carrée. Des toits mansardés coiffent l'immeuble de quatre étages. La façade principale est dominée par une tour centrale de huit étages et cantonnée de deux pavillons d'angle. La tour centrale est dotée d'une horloge et couronnée par un mât où flotte le drapeau fleurdelisé. Une fontaine monumentale entourée par un escalier d'apparat semi-circulaire rehausse l'entrée d'honneur, qui donne sur la place de l'Assemblée-Nationale. L'édifice est richement décoré de statues de bronze et d'ornements en pierre. L'Hôtel du Parlement est la principale composante architecturale de l'Assemblée nationale du Québec. L'édifice est situé sur la colline Parlementaire, dans l'arrondissement municipal de La Cité-Limoilou, de la ville de Québec.

Ce bien fait partie de l'Assemblée nationale du Québec, déclarée site patrimonial national.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Déclaration par la Loi sur le patrimoine culturel Situé dans le site patrimonial national Gouvernement du Québec 2012-10-19

Statuts antérieurs

  • Déclaration par la Loi sur les biens culturels, 1985-06-20
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

L'Hôtel du Parlement présente un intérêt pour ses valeurs historique et emblématique. Cet édifice est le lieu suprême et légitime d'expression et de mise en oeuvre des principes démocratiques de gouvernement du Québec. C'est dans ses murs qu'ont lieu depuis 1885 les délibérations des représentants du peuple, chargés de faire les lois et de contrôler l'action gouvernementale. L'origine des institutions parlementaires québécoises remonte à 1791, alors que l'Acte constitutionnel instaure le régime parlementaire britannique dans le Bas-Canada. Le Parlement du Bas-Canada est alors composé de la Chambre d'Assemblée, du Conseil législatif et du gouverneur. En 1968, le Conseil législatif est aboli et l'Assemblée législative devient l'Assemblée nationale du Québec. L'Hôtel du Parlement, qui est le siège du seul parlement et gouvernement francophone d'Amérique du Nord, constitue ainsi le symbole de l'État du Québec et de ses institutions démocratiques.

L'Hôtel du Parlement présente aussi un intérêt pour sa valeur architecturale. Construit entre 1877 et 1886, cet édifice est l'exemple par excellence du style Second Empire au Québec. D'origine française, ce style apparaît sous le règne de l'empereur Napoléon III (1808-1873), notamment avec la construction du Nouveau Louvre (1852 à 1857). Il est présent dans l'architecture canadienne à la fin des années 1860 et préconisé par le département des Travaux publics de la province de Québec à cette époque. À la suite de la construction de l'Hôtel du Parlement, il connaîtra une grande vogue au Québec. Oeuvre d'Eugène-Étienne Taché (1836-1912), l'édifice en est une illustration par ses quatre corps de bâtiment (le Palais législatif et les trois ailes) disposés autour d'une cour intérieure carrée, ses toits mansardés, ses pavillons centraux, ses pavillons d'angle ainsi que sa riche ornementation. Pour agrémenter l'Hôtel du Parlement, Taché a aussi composé un « ordre québécois », formé d'un pilastre au chapiteau orné d'une fleur de lis. L'Hôtel du Parlement recourt au style Second Empire pour souligner les origines françaises de la capitale ainsi que pour asseoir le prestige et la respectabilité de l'institution, alors que l'ornementation héraldique affirme son appartenance québécoise et canadienne.

L'Hôtel du Parlement présente également un intérêt pour sa valeur historique liée à son programme commémoratif. Haut lieu de la mémoire collective, l'Hôtel du Parlement est un monument consacré à l'histoire nationale du Québec, fondée sur la devise « Je me souviens », inscrite dans la pierre de l'édifice. Le programme commémoratif, exécuté entre 1890 et 1969, comprend 26 bronzes et de nombreuses armoiries sculptées qui rendent hommage aux découvreurs et aux grandes figures militaires, religieuses et politiques du passé. Par exemple, la tour centrale et les pavillons d'angle de la façade principale sont dédiés à Jacques Cartier (1491-1557), Samuel de Champlain (vers 1570-1635) et Paul de Chomedey de Maisonneuve (1612-1676), tandis que l'entrée d'honneur rend hommage aux Autochtones. On trouve aussi sur les élévations les armes des principaux gouverneurs français et britanniques, ceux des huit premiers lieutenants-gouverneurs, de même que les noms de certains héros de la Nouvelle-France. L'Hôtel du Parlement est ainsi le principal lieu de commémoration de l'histoire du Québec.

L'Hôtel du Parlement présente en outre un intérêt pour sa valeur historique découlant de son association avec un architecte connu. Passionné d'art et d'histoire, Eugène-Étienne Taché va marquer l'architecture de la capitale en participant à la conception de plusieurs autres édifices institutionnels, dont l'ancien palais de justice (1883-1887) et le manège militaire (1885).

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2009.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'Hôtel du Parlement liés à ses valeurs historique, emblématique et architecturale comprennent, notamment :
- son inclusion dans le site patrimonial national de l'Assemblée nationale du Québec, dans la ville de Québec;
- l'orientation de sa façade vers le Vieux-Québec;
- son volume, dont le plan carré formé de quatre corps de bâtiment rectangulaires disposés autour d'une cour intérieure, l'élévation de quatre étages, les toits mansardés, la tour centrale demi-hors-oeuvre de huit étages de la façade principale coiffée d'un toit en pavillon à terrasse faîtière orné d'une crête en fer, les pavillons centraux en saillie coiffés de dômes carrés à terrasse faîtière, les pavillons d'angle en saillie coiffés de toits en pavillon à terrasse faîtière ainsi que les hautes souches de cheminée très ornementées;
- ses matériaux, dont les fondations constituées de pierre de démolition de l'ancien collège des Jésuites et de pierre calcaire de Château-Richer, le soubassement en grès vert et en granite Calédonia, le rez-de-chaussée recouvert de pierre de taille aux joints profonds, les étages revêtus de pierre de taille calcaire de Saint-Marc-des-Carrières à fini bouchardé, la couverture en tôle galvanisée avec ornements en zinc ainsi que les ouvertures en bois;
- les ouvertures, dont les portes surmontées d'une imposte vitrée en plein cintre, les fenêtres à carreaux (celles du rez-de-chaussée cintrées, celles du deuxième étage à arc surbaissé, celles du troisième étage rectangulaires) et les lucarnes à fronton en hémicycle;
- la riche ornementation puisée dans le répertoire classique, dont les divers appareillages, les bandeaux, les colonnes, les pilastres, les entablements, les frontons, les niches cintrées, les consoles, les acrotères ainsi que les motifs sculptés (cartouches, festons, arabesques, fleurs de lis, feuilles d'érable et de laurier);
- l'horloge de la tour et celle de l'aile Saint-Louis;
- la fontaine monumentale entourée par un escalier d'apparat semi-circulaire conduisant à l'entrée d'honneur;
- les passerelles couvertes le reliant à l'édifice du restaurant Le Parlementaire et à l'édifice Honoré-Mercier;
- les statues « La Halte dans la forêt » et « Le Pêcheur à la nigog » de l'entrée d'honneur;
- les bronzes de la façade principale, soit ceux de Louis de Buade de Frontenac, James Bruce Elgin, Louis-Joseph de Montcalm, James Wolfe, Charles-Michel de Salaberry, François-Gaston Lévis, Jean Talon, Jean de Brébeuf, Lord Dorchester, Jacques Marquette, Robert Baldwin, Pierre Boucher, Pierre Le Moyne d'Iberville, Pierre Gauthier de La Vérendrye, Louis Jolliet, François de Montmorency de Laval, Marie de l'Incarnation, Marguerite Bourgeoys, Jean-Jacques Olier, Samuel de Champlain, Paul Chomedey de Maisonneuve, Nicolas Viel ainsi que les allégories « La Poésie et l'Histoire » et « La Religion et la Patrie » couronnant les ressauts de part et d'autre de la tour centrale;
- l'inscription du nom de Jacques Cartier sur la tour centrale et des noms de Samuel de Champlain et de Paul de Chomedey de Maisonneuve sur les pavillons d'angle de la façade principale;
- les armes des principaux gouverneurs français et britanniques, des huit premiers lieutenants-gouverneurs de la province et de certains héros de la Nouvelle-France;
- les armoiries du Québec et la devise « Je me souviens » au-dessus de l'entrée d'honneur.

Haut de la page

Informations historiques

L'Hôtel du Parlement est le symbole de l'État du Québec et de ses institutions démocratiques. L'origine de ces institutions remonte à 1791, alors que l'Acte constitutionnel instaure le régime parlementaire britannique au Bas-Canada. Composé alors de la Chambre d'Assemblée, du Conseil législatif et du gouverneur, le Parlement du Bas-Canada siège dans la ville de Québec jusqu'en 1838. À la suite de l'Acte d'Union en 1841, la capitale devient itinérante. Québec accueille les parlementaires de 1852 à 1855 et de 1860 à 1865.

En 1867, l'Acte de l'Amérique du Nord britannique est sanctionné. La ville de Québec devient la capitale de la province qui porte son nom. Le Parlement et les départements (ministères) s'installent dans l'ancien édifice parlementaire situé côte de la Montagne, à l'endroit de l'actuel parc Montmorency. Dès 1869, on songe à la construction d'un nouveau bâtiment. L'ancien parlement est détruit dans un incendie en 1883.

Le gouvernement choisit d'abord l'emplacement de l'actuel hôtel de ville. Eugène-Étienne Taché (1836-1912), commissaire adjoint du département des Terres de la Couronne, présente ses plans en 1875. L'année suivante, le Cricket Field, situé à l'extérieur des fortifications, est acquis. Taché adapte son projet au nouveau site avec l'aide des ingénieurs et architectes Pierre Gauvreau (1813-1884) et Jean-Baptiste Derome (1837-1910); il dépose les plans définitifs en 1877 et en 1883.

L'Hôtel du Parlement est construit en deux temps, entre 1877 et 1886. Les trois ailes destinées à accueillir les bureaux de l'exécutif, qui regroupe les organes chargés de la mise en oeuvre des lois, du lieutenant-gouverneur et des départements sont érigées entre 1877 et 1880 par les entrepreneurs Nicholas Piton et Simon-Xavier Cimon (1829-1887) de Québec. Le Palais législatif, qui doit loger l'Assemblée législative et le Conseil législatif, est élevé de 1883 à 1886. Le contrat est accordé à William John Piton de Québec et Alphonse Charlebois de Montréal. En 1885, les parlementaires siègent dans l'édifice. Trois ans plus tard, l'horloge de la tour est fabriquée et installée par Cyrille Duquet (1841-1922), un horloger-bijoutier de Québec.

Le « chantier du siècle » emploie jusqu'à 400 ouvriers, dont une soixantaine de tailleurs de pierre et de maîtres sculpteurs, et connaît notamment quatre grèves, un attentat à la dynamite et un scandale financier. Néanmoins, l'Hôtel du Parlement rehausse le prestige de la ville et stimule le développement de la Grande Allée. Son style Second Empire connaîtra une grande vogue au Québec et sera employé dans l'architecture publique, institutionnelle et résidentielle.

Pour Taché, l'Hôtel du Parlement est un monument consacré à l'histoire nationale du Québec. Le vaste programme commémoratif comprend un nouvel emblème national, approuvé le 9 février 1883, auquel il ajoute « Je me souviens », qui deviendra la devise du Québec en 1939. Taché prévoit aussi des statues et des armoiries sculptées. La réalisation de ce programme va s'étendre jusqu'en 1969. Elle fera appel à des sculpteurs de renom, dont Louis-Philippe Hébert (1850-1917) et Alfred Laliberté (1878-1953).

Le 21 janvier 1948, le fleurdelisé devient le drapeau du Québec et est hissé pour la première fois sur le mât de l'Hôtel du Parlement. Vingt ans plus tard, le Conseil législatif est aboli et l'Assemblée législative devient l'Assemblée nationale du Québec.

En 1985, le quadrilatère formé par le boulevard René-Lévesque, l'avenue Honoré-Mercier, la Grande Allée et la rue des Parlementaires, incluant l'Hôtel du Parlement et les édifices du Parlementaire, Pamphile-Le May et Honoré-Mercier, est déclaré site historique national. Ce bien est devenu un site patrimonial national à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012. Au même moment, le périmètre du site est agrandi afin d'inclure les édifices Jean-Antoine-Panet et André-Laurendeau.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 1045, rue des Parlementaires

Latitude :

  • 46° 48' 32.2"

Longitude :

  • -71° 12' 49.1"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 212 892 Ptie
  • Lot 1 315 204

Code Borden

CeEt-740      

Haut de la page

Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Assemblée nationale du Québec. Mémoire de bronze: Les statues de la façade de l'hôtel du Parlement. Québec, Assemblée Nationale du Québec, s.d. 20 p.
  • BEAULIEU, André. L'hôtel du Parlement. Québec, L'Assemblée nationale du Québec, 1981. 96 p.
  • DESCHÊNES, Gaston et Luc NOPPEN. L'Hôtel du Parlement, témoin de notre histoire. Sainte-Foy, Les Publications du Québec, 1996. 204 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Québec de roc et de pierres : la capitale en architecture. Sainte-Foy, Éditions MultiMondes, 1998. 150 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013