Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Édifice du restaurant Le Parlementaire

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Bâtisse des pouvoirs
  • Café du Parlement

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1912 – 1917 (Construction)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction commerciale (Restaurants et bars)
  • Services et institutions (Hôtel du Parlement et ministères)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (6)

Images

Carte

Description

L'édifice du restaurant Le Parlementaire est un bâtiment d'architecture Beaux-Arts construit de 1912 à 1917. L'immeuble de plan rectangulaire présente un avant-corps et des angles chanfreinés. Il comprend trois registres, soit un soubassement en pierre, deux étages et demi en brique de couleur chamois et un toit plat à fausse mansarde. Le soubassement est séparé du premier étage par un bandeau en pierre. Un entablement, également en pierre, souligne le couronnement. L'édifice du restaurant Le Parlementaire est situé dans la cour intérieure de l'Hôtel du Parlement, sur la colline Parlementaire, dans l'arrondissement municipal de La Cité-Limoilou, de la ville de Québec.

Ce bien fait partie de l'Assemblée nationale du Québec, déclarée site patrimonial national.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Déclaration par la Loi sur le patrimoine culturel Situé dans le site patrimonial national Gouvernement du Québec 2012-10-19

Statuts antérieurs

  • Déclaration par la Loi sur les biens culturels, 1985-06-20
 

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Valeur patrimoniale

L'édifice du restaurant Le Parlementaire présente un intérêt pour sa valeur historique. Construit de 1912 à 1917, l'immeuble est d'abord connu sous le nom de « bâtisse des pouvoirs », car il doit loger les systèmes de chauffage et d'électricité de l'Hôtel du Parlement. Il est rehaussé en cours de travaux pour abriter le Café du Parlement. Inauguré le 4 décembre 1917, ce restaurant est probablement le plus bel intérieur Beaux-Arts à Québec et figure parmi les grandes salles d'apparat du Québec aménagées à cette époque. Le Café du Parlement, aujourd'hui le restaurant Le Parlementaire, devient rapidement un haut lieu de la vie mondaine de la Grande Allée. Outre les représentants du peuple, il accueille les dignitaires de passage lors de réceptions officielles et de nombreuses délégations. L'édifice constitue ainsi un lieu de convivialité au sein de l'Assemblée nationale du Québec.

L'édifice du restaurant Le Parlementaire présente aussi un intérêt pour sa valeur architecturale. Le bâtiment s'inscrit dans la tradition Beaux-Arts, dérivée de l'enseignement de l'École des beaux-arts de Paris. Ce courant est privilégié pendant les décennies 1910 et 1920 par l'homme politique Louis-Alexandre Taschereau (1867-1952) afin d'affirmer le rôle de capitale de la ville de Québec et de conférer à la province une architecture institutionnelle portant le sceau de l'État. Les nouveaux édifices de la cité administrative que l'on nommera « colline Parlementaire » s'harmonisent ainsi avec l'Hôtel du Parlement, de style Second Empire, tout en reflétant la modernité. L'esthétique Beaux-Arts a été fréquemment utilisée pour les bâtiments publics au Québec et en Amérique du Nord dans le premier quart du XXe siècle. Elle emploie le vocabulaire classique, mais affirme un intérêt pour la modernité, qui se traduit notamment dans les matériaux et le mode de construction. Ses principes de base sont la clarté du plan, l'équilibre des proportions ainsi que la représentation de la fonction et de l'importance du bâtiment dans son environnement. L'édifice du restaurant Le Parlementaire, qui présente trois registres (le soubassement séparé du premier étage par un bandeau en pierre et le couronnement souligné par un entablement également en pierre), en est une illustration dans sa forme la plus sobre. La salle à manger se distingue par ses proportions et son ornementation comprenant colonnade, voûte en arc-de-cloître à caisson central et motifs classiques. Par leurs références stylistiques à connotation française, les édifices de l'Assemblée nationale, siège du seul parlement et gouvernement francophone d'Amérique du Nord, forment un ensemble architectural harmonieux et imposent l'image de l'État.

L'édifice du restaurant Le Parlementaire présente également un intérêt pour sa valeur historique découlant de son association avec des architectes connus. Les plans sont conçus en collaboration par Jean-Omer Marchand (1873-1936) de Montréal et Georges-Émile Tanguay (1858-1923) de Québec. Marchand est l'un des architectes québécois les plus réputés du premier quart du XXe siècle. Il a été le premier architecte canadien à obtenir un diplôme de l'École des beaux-arts de Paris, en 1903. Tanguay, architecte prolifique et aussi très renommé, a réalisé près de 300 bâtiments au Québec. Tous deux ont construit d'importants immeubles institutionnels dans leur ville respective, dont la maison mère de la Congrégation-de-Notre-Dame pour Marchand et l'hôtel de ville de Québec pour Tanguay. Outre l'édifice du restaurant Le Parlementaire, le duo a dessiné les plans de l'édifice Pamphile-Le May (1910-1915), situé au nord de l'Hôtel du Parlement (1877-1886).

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'édifice du restaurant Le Parlementaire liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son inclusion dans le site patrimonial national de l'Assemblée nationale du Québec, dans la ville de Québec;
- sa situation dans la cour intérieure de l'Hôtel du Parlement et la passerelle couverte le reliant à cet édifice;
- son volume, dont le plan rectangulaire présentant un avant-corps et des angles chanfreinés, l'élévation de deux étages et demi sur un soubassement et le toit plat à fausse mansarde;
- les matériaux, dont les murs en brique de couleur chamois, le soubassement en pierre, certains détails architecturaux en pierre et la couverture en tôle à baguettes des versants du toit;
- les caractéristiques Beaux-Arts de facture sobre, dont les trois registres (soubassement, étages, couronnement), le bandeau en pierre séparant le soubassement des étages et l'entablement en pierre soulignant le couronnement;
- les ouvertures à ordonnance symétrique, celles du deuxième étage étant plus grandes, dont les portes de service, les fenêtres rectangulaires à carreaux, les chambranles en pierre avec clés de voûte décoratives et les chatières triangulaires sur le brisis du toit.

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Informations historiques

L'édifice du restaurant Le Parlementaire est érigé de 1912 à 1917, dans la cour de l'Hôtel du Parlement (1877-1886). Vers 1900, lorsque la construction d'une bibliothèque parlementaire est envisagée, cet espace semble tout désigné par sa proximité avec le Palais législatif. Eugène-Étienne Taché (1836-1912), qui avait d'ailleurs prévu une bibliothèque à cet endroit dans son projet initial de 1875, en dessine les esquisses. C'est toutefois « la bâtisse des pouvoirs », ainsi appelée car elle doit loger les systèmes de chauffage et d'électricité de l'Hôtel du Parlement, qui est implantée dans la cour. La bibliothèque est bâtie au nord de l'Hôtel du Parlement.

Les plans sont préparés par les architectes Jean-Omer Marchand (1873-1936) de Montréal et Georges-Émile Tanguay (1858-1923) de Québec, qui viennent de livrer ceux de la bibliothèque. Ils sont réalisés sous la supervision du ministre des Travaux publics, Louis-Alexandre Taschereau (1867-1952). Ces plans s'inscrivent dans la tradition Beaux-Arts, privilégiée par l'homme politique afin d'affirmer le rôle de capitale de la ville de Québec et de conférer à la province une architecture institutionnelle portant le sceau de l'État.

La construction est entreprise en 1912. En plus d'abriter les systèmes de chauffage et d'électricité, le sous-sol doit recevoir le laboratoire de chimie du département de la Voirie. Le contrat est accordé à l'entrepreneur Joseph Gosselin de Lévis. Au cours des travaux, l'édifice est rehaussé d'un étage pour loger le Café du Parlement. Auparavant, les députés prenaient leurs repas au sous-sol du Palais législatif.

En 1914, l'extérieur est fini et l'intérieur est entrepris. Un nouveau contrat est signé en 1916 pour terminer ce dernier. La passerelle qui relie le bâtiment à l'Hôtel du Parlement est construite en 1915 ou en 1916.

En 1917, la décoration de la salle à manger est achevée, selon les plans de Tanguay et Marchand. Le Café du Parlement, aujourd'hui le restaurant Le Parlementaire, est inauguré le 4 décembre 1917. Sa direction est confiée à P. W. Dugal, ancien propriétaire du café Auditorium. Ce haut lieu de la vie mondaine de la Grande Allée accueille, outre les représentants du peuple, les dignitaires de passage lors de réceptions officielles et de nombreuses délégations. Le restaurant est probablement le plus bel intérieur Beaux-Arts à Québec et figure parmi les grandes salles d'apparat du Québec aménagées à cette époque.

En 1985, le quadrilatère formé par le boulevard René-Lévesque, l'avenue Honoré-Mercier, la Grande Allée et la rue des Parlementaires, incluant l'Hôtel du Parlement et les édifices du restaurant Le Parlementaire, Pamphile-Le May et Honoré-Mercier, est déclaré site historique national. Ce bien est devenu un site patrimonial national à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012. Au même moment, le périmètre du site est agrandi afin d'inclure les édifices Jean-Antoine-Panet et André-Laurendeau.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 1045, rue des Parlementaires

Localisation informelle :

Bâtiment situé dans la cour intérieure de l'Hôtel du Parlement.

Latitude :

  • 46° 48' 31.4"

Longitude :

  • -71° 12' 50.7"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 212 892 Ptie
  • Lot 1 315 204

Code Borden

CeEt-740      

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BEAULIEU, André. L'Assemblée nationale du Québec. Québec, Éditeur officiel du Québec, 1973. 69 p.
  • BÉLANGER, Réal. « L'Hôtel du Parlement, symbole de l'État du Québec en devenir (1867-1982) ». COURVILLE, Serge et Robert GARON. Atlas historique du Québec. Québec, ville et capitale. Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, 2001, p. 412-438.
  • COSSETTE, Jean-François et Guy HUOT. « La conservation du patrimoine immobilier à l'Assemblée nationale du Québec ». Bulletin de la bibliothèque de l'Assemblée nationale. Vol. 34, no 3-4 (2005), p. 5-10.
  • DESCHÊNES, Gaston et Jacques F. POULIOT. « Le Café du Parlement ». Bulletin de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale. Vol. 24, no 1 (1995), p. 22-24.
  • DESCHÊNES, Gaston et Luc NOPPEN. L'Hôtel du Parlement, témoin de notre histoire. Québec, Publications du Québec, 1986. 204 p.
  • DESCHÊNES, Gaston et Maurice PELLERIN. Le Parlement du Québec: deux siècles d'histoire. Québec, Publications du Québec, 1991. 123 p.
  • DESCHÊNES, Gaston et Michel DESGAGNÉS. « L'identification des édifices parlementaires ». Bulletin de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale. Vol. 10, no 1 (1980), p. 33-46.
  • DESCHÊNES, Gaston. Entretiens sur l'histoire de l'Hôtel du Parlement, des anciens édifices parlementaires et du Salon bleu. Québec, Bibliothèque de l'Assemblée nationale, 1982. 38 p.
  • DESCHÊNES, Gaston. Le Parlement de Québec. Histoire, anecdotes et légendes. s.l. Éditions MultiMondes, 2005. 323 p.
  • DESGAGNÉS, Michel. Les édifices parlementaires depuis 1792. Québec, Assemblée nationale, 1979. 84 p.
  • HUDON, Francine. Les édifices parlementaires. Québec, Assemblée nationale, 1980. 264 p.
  • JOBIDON, Hélène, Luc NOPPEN et Paul TRÉPANIER. Québec monumental, 1890-1990. Sillery / Montréal, Septentrion / Ordre des architectes du Québec, 1990. 191 p.
  • LAPLANTE, Linda. Contenu de la visite extérieure de l'Assemblée nationale. Québec, L'Assemblée nationale, 1993. 27 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Québec de roc et de pierres : la capitale en architecture. Sainte-Foy, Éditions MultiMondes, 1998. 150 p.
  • NOPPEN, Luc. « Hôtel du Parlement ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 196-201.
  • POTVIN, Damase. Aux fenêtres du Parlement de Québec : histoire, traditions, coutumes, usages, procédures, souvenirs, anecdotes, commissions et autres organismes. Québec, Éditions de la Tour de pierre, 1972. 337 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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