Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Chandelier pascal

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Montérégie

Date :

  • 1798 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble luminaire

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Images

Description

Le chandelier pascal est une pièce de mobilier liturgique réalisée en 1798 pour l'église de Saint-Michel. L'oeuvre en bois sculpté et doré, en forme de lampe torchère, est composée d'une base tripode, d'un fût et d'une tête en forme de vase reposant sur un noeud. La base s'appuie sur des pattes de lion refermées sur des demi-sphères. Elle est ornée de volutes, de médaillons historiés et de feuillage. Chaque pan de la base est coiffé d'un chapiteau ionique supportant le fût. Ce dernier présente six côtés, dont trois faces principales plus larges et décorées de rinceaux. Il est également surmonté de chapiteaux ioniques. La tête en forme de vase est ornée de godrons et d'un treillis ponctué de roses.

Ce bien est classé objet patrimonial. Il est associé à l'église de Saint-Michel, classée immeuble patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 92900.203.1-3

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

Dimensions :

  • Hauteur : 194 centimètre(s)
  • Largeur : 65 centimètre(s)
  • Longueur : 77 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Noyer)
  • Métal (Or)

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Découpé
  • Doré, à la feuille
  • Sculpté

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1965-04-09
 

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Valeur patrimoniale

Le chandelier pascal présente un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique et ethnologique. Il témoigne de l'importance accordée à la symbolisation de la résurrection du Christ dans la liturgie catholique. Le chandelier pascal est une pièce de mobilier qui sert à supporter le cierge pascal. Ce dernier représente le Christ ressuscité, considéré par les chrétiens comme la lumière du monde. Il est allumé la veille de Pâques et éteint après la célébration de la Pentecôte. Il est également utilisé lors des baptêmes et des funérailles pour symboliser l'espérance de la vie éternelle. Le chandelier pascal de grandes dimensions permet de surélever le cierge et d'en augmenter ainsi la visibilité. Il est habituellement placé dans le choeur de l'église durant le temps pascal. Le chandelier pascal de l'église de Saint-Michel est donc associé à une importante pratique liturgique catholique qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours.

Le chandelier pascal présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec Philippe Liébert (1733-1804), l'artiste qui l'a réalisé. Ce dernier figure parmi les sculpteurs les plus importants de la seconde moitié du XVIIIe siècle au Québec. Natif de Nemours en France, l'artiste arrive probablement en Nouvelle-France dans les années 1750 et s'établit dans la région de Montréal. À partir de 1764, Liébert réalise un premier grand ensemble sculpté pour l'église du Sault-au-Récollet. Grâce à la qualité de ses ouvrages, il devient rapidement le sculpteur le plus demandé de la région montréalaise. Liébert quitte temporairement le Canada pour participer à la Guerre d'Indépendance américaine (1775-1783). Son retour au pays marque le début d'une nouvelle époque dans les formes et l'iconographie de la sculpture religieuse au Canada. L'artiste a renouvelé son art grâce aux livres qu'il a vraisemblablement consultés durant son séjour aux États-Unis. Adoptant de nouvelles formes, Liébert réalise à la fin du XVIIIe siècle de nombreuses pièces de mobilier liturgique pour des communautés religieuses et des paroisses de la grande région de Montréal, dont celles commencées en 1792 pour l'église de Saint-Michel de Vaudreuil. Le chandelier pascal est réalisé en 1798. Cette oeuvre est donc un témoin important de la seconde période de production de l'artiste.

Le chandelier pascal présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre constitue l'un des premiers chandeliers pascals de ce genre produit par Philippe Liébert. À la fin du XVIIIe siècle, le sculpteur conçoit une pièce de mobilier liturgique qui présente certaines formes nouvelles et une ornementation plus élaborée, davantage au goût du jour. L'objet se compose d'une base tripode munie de pattes de lion, d'un fût hexagonal doté de trois faces principales plus larges surmontées de chapiteaux ioniques, et d'une tête en forme de vase décorée de godrons et d'un treillis ponctué de roses. Liébert se serait inspiré des torchères françaises de style Louis XIV pour concevoir cette oeuvre. Il avait déjà employé ce modèle pour réaliser les chandeliers du maître-autel de l'église de Saint-Michel en 1792. Le type de chandelier pascal élaboré par Liébert, semblable à celui qu'il a exécuté pour l'église de Saint-Martin de l'île Jésus, est largement copié et diffusé dans la première moitié du XIXe siècle par l'atelier des Écores, dirigé par Louis Quévillon (1749-1823). Le chandelier pascal de l'église de Saint-Michel se distingue également par la qualité de son exécution. L'oeuvre présente des proportions harmonieuses et d'abondants motifs ornementaux qui témoignent de l'attention particulière portée à cette pièce de mobilier liturgique.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du chandelier pascal liés à ses valeurs historique, ethnologique et artistique comprennent, notamment :
- son volume composé d'une base, d'un fût et d'une tête en forme de vase, et sa hauteur de 194 cm;
- les matériaux, dont le bois sculpté et doré;
- la base tripode, dont les pattes de lion refermées sur des demi-sphères, les volutes, les médaillons historiés inscrits dans des cartouches, le feuillage et les chapiteaux ioniques coiffant chaque pan;
- le fût, dont la partie inférieure ornée de feuilles d'acanthe renversées, les angles décorés de volutes et de feuillage, les trois faces principales plus larges ornées de rinceaux et de fleurs en médaillon, ainsi que les chapiteaux ioniques;
- la tête en forme de vase supportée par un noeud, dont la panse ornée de godrons et surmontée d'un treillis ponctué de roses, les consoles et le rang d'oves.

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Informations historiques

Le chandelier pascal a été réalisé pour la paroisse de Saint-Michel, comprise dans le territoire de l'actuelle ville de Vaudreuil-Dorion. L'église paroissiale est érigée de 1783 à 1789. Après la fin des travaux, le curé Jean-Baptiste Déguire (1744-1815) confie la réalisation du décor intérieur à Phlippe Liébert (1733-1804). Originaire de Nemours en France, il est l'un des sculpteurs les plus demandés de la grande région de Montréal dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Au cours de sa carrière, il exécute de nombreuses pièces de mobilier pour des communautés religieuses et des paroisses de la région. Entre 1792 et 1798, Liébert réalise pour l'église de Saint-Michel un maître-autel, des autels latéraux, une chaire, un banc d'oeuvre (aujourd'hui disparu) et plusieurs chandeliers.

Le chandelier pascal est exécuté en 1798. Liébert s'est inspiré des torchères françaises de style Louis XIV pour réaliser son oeuvre. Le type de chandelier qu'il élabore pour l'église de Saint-Michel servira de modèle dans la première moitié du XIXe siècle pour plusieurs chandeliers pascals produits par l'atelier des Écores, dirigé par Louis Quévillon (1749-1823).

L'église de Saint-Michel est classée en 1957. Le chandelier pascal est classé en 1965, en même temps que le maître-autel, les autels latéraux, la chaire et les chandeliers d'autel. Des sculptures, des peintures et des pièces d'orfèvrerie sont également classées à ce moment.

Il a fait l'objet d'une restauration en 2007.

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Références

Gestionnaires des données :

Société des musées québécois

Notices bibliographiques :

  • CAUCHON, Michel. « Liébert, Philippe ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. www.biographi.ca
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • DAVIAU, Sébastien. « Jean-Baptiste Deguire (1744 - 1815), curé et père de famille ou l'aventure extraordinaire d'un homme ordinaire ». Au fil du temps. Vol. 15, no 1 (2006), p. 10-14.
  • KAREL, David. Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres. Québec, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992. 962 p.
  • RAUDSEPP, Karl J. et René VILLENEUVE. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Michel ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 45-54.

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