Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Calice

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • 1768 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet lié à l'Eucharistie

Éléments associés

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Description

Le calice est une pièce d'orfèvrerie liée à la liturgie catholique exécutée par Delezenne en 1768 pour l'église de Saint-Nicolas. L'objet en argent, d'une hauteur de 27,3 cm et d'un diamètre de 14,3 cm, a la forme d'une coupe sur pied. La base, dont la surface est presque entièrement unie et polie, est ornée d'un jeu de moulures et de godrons. La tige est constituée d'un noeud et de collerettes, et elle est décorée de godrons et de canaux disposés en alternance. Ce motif est également présent sur la partie inférieure de la coupe, appelée fausse coupe. La coupe qui reçoit le vin est unie, polie et dorée.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Dimensions :

  • Diamètre extérieur : 14,3 centimètre(s)
  • Hauteur : 27,3 centimètre(s)

Matériaux :

  • Métal (Argent)
  • Métal (Or)

Technique de fabrication :

  • Ciselé
  • Martelé
  • Repoussé

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1961-12-06
 

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Valeur patrimoniale

Ce calice présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec l'artiste qui l'a créé, Ignace-François Delezenne (1718-1790). Ce dernier est considéré comme un chef de file de l'orfèvrerie québécoise. Sa production, qui témoigne de l'évolution locale de cette pratique au XVIIIe siècle, a eu une influence sur plusieurs générations d'artisans. Né à Lille, en France, Delezenne s'installe à Montréal au début des années 1740. Il se forge dès lors une réputation en exécutant des pièces d'orfèvrerie civile et quelques objets religieux. Établi à Québec en 1752, il devient alors l'orfèvre attitré de l'intendant François Bigot (1703-1778), et il gère une entreprise d'orfèvrerie de traite qui emploie plusieurs artisans. Delezenne est également le maître de François Ranvoyzé (1739-1819), sur qui il exerce une profonde influence. Après la guerre de Conquête, Delezenne conserve son statut d'orfèvre en demande du fait qu'il adapte au goût du jour son poinçon et son style. À la fin des années 1770, l'artiste devient le premier orfèvre à s'installer dans la région de Trois-Rivières. Il réalise ce calice pour l'église de Saint-Nicolas en 1768. Le calice s'inscrit ainsi dans une période de production considérée comme l'apogée de la carrière de Delezenne, pendant qu'il vivait à Québec. Le calice témoigne en outre de la réalisation d'objets religieux, une production marginale mais très estimée, par cet orfèvre réputé.

Le calice présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'objet se distingue des autres vases sacrés de l'époque par son style plus épuré et par l'originalité de certains détails. Sa base présente de larges surfaces unies et polies ponctuées de moulures discrètes. Les godrons de forme allongée de la base, de même que l'alternance de canaux et de godrons sur la tige et sur la fausse coupe, sont des éléments novateurs contrastant avec les motifs traditionnellement utilisés. En effet, ce type d'objet religieux est souvent caractérisé, au XVIIe et dans la première moitié du XVIIIe siècle, par un foisonnement décoratif constitué de feuillage, de têtes d'anges et de nombreuses composantes en relief. Par sa sobriété, ce calice témoigne plutôt de tendances contemporaines à Delezenne. Par ailleurs, la coupe a reçu un traitement particulier en accord avec la stricte réglementation catholique s'appliquant aux objets liturgiques. Contrairement aux autres parties du calice, la coupe est dorée en raison de son contact direct avec le vin consacré. Le calice témoigne donc des principes qui régissent la production d'orfèvrerie religieuse, mais aussi du renouvellement des formes marquant cet art durant la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du calice de l'église de Saint-Nicolas liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- ses dimensions, dont la hauteur de 27,3 cm et le diamètre extérieur de 14,3 cm;
- le matériau, soit l'argent massif (doré sur la coupe);
- les éléments ornementaux, dont les surfaces polies, les moulures et les godrons allongés de la base, les deux collerettes de la tige (dont l'une est ornée de godrons courts et longs disposés en alternance), ainsi que les godrons et les canaux disposés en alternance sur le noeud et sur la fausse coupe;
- les inscriptions, dont le poinçon de maître composé des lettres « D. Z. » dans un rectangle couronné (sur le rebord extérieur de la base).

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Informations historiques

Ce calice de l'église de Saint-Nicolas est réalisé en 1768 par l'orfèvre Ignace-François Delezenne (1718-1790). Ce dernier est considéré comme un chef de file de l'orfèvrerie québécoise. Sa production, qui témoigne de l'évolution locale de cette pratique au XVIIIe siècle, a eu une influence sur plusieurs générations d'artisans. Créateur prolifique, Delezenne a produit une grande quantité de pièces d'orfèvrerie civile en plus d'objets destinés à la traite des fourrures. Ses pièces d'orfèvrerie religieuse, plus rares, comptent parmi ses oeuvres les plus estimées.

Le calice témoigne du renouvellement des formes de l'orfèvrerie durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. L'aspect épuré du calice, qui présente de larges surfaces unies, ainsi que l'originalité des ornements distinguent ce calice des vases sacrés traditionnels, qui sont caractérisés par un foisonnement décoratif constitué de feuillage, de têtes d'anges et de nombreuses composantes en relief. Par ailleurs, le calice de l'église de Saint-Nicolas présente plusieurs ressemblances formelles avec d'autres calices exécutés par Delezenne, dont celui de l'église de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie à L'Acadie et celui de l'Hôtel-Dieu de Montréal.

En plus de ce calice, Delezenne a aussi réalisé un ciboire, en 1769, pour la paroisse de Saint-Nicolas. Les deux vases sacrés font partie d'un ensemble d'objets liturgiques commandés successivement par la fabrique à divers orfèvres influents.

Le calice est classé en 1961, en même temps que plusieurs autres pièces d'orfèvrerie de l'église de Saint-Nicolas. En 1973, la plupart de ces pièces, dont le calice, sont vendues au Musée du Québec, renommé Musée national des beaux-arts du Québec en 2002.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • CHAGNON, Joanne. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Nicolas ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 18-21.
  • DEROME, Robert. « Delezenne, Ignace-François ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • DEROME, Robert. « Delezenne, le maître de Ranvoyzé ». Vie des Arts. Vol. XXI, no 83 (1976), p. 56-58.
  • Musée du Québec. Héritage vivant de l'orfèvrerie : vingt pièces de la collection du Musée du Québec. Québec, Service des expositions itinérantes, 1977. 32 p.
  • TRUDEL, Jean. L'orfèvrerie en Nouvelle-France. Ottawa, Galerie nationale du Canada pour la Corporation des Musées nationaux du Canada, 1974. 239 p.

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