Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Bénitier

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Goupillon
  • Seau à eau bénite

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • vers 1780 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet lié à l'ablution et à l'aspersion

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Description

Le bénitier est une pièce d'orfèvrerie liée à la liturgie catholique réalisée vers 1780 pour l'église de Saint-Joseph. Le seau à eau bénite en argent, d'une hauteur de 25,4 cm et d'un diamètre de 24,7 cm, est composé d'un pied, d'une panse en forme de poire inversée et d'une anse dotée d'attaches en forme de chérubins. La partie inférieure est ornée de godrons surmontés d'un rang de perlons, alors que la panse du seau est décorée de deux larges frises de feuilles d'acanthe séparées par une bande unie. Un goupillon en argent, d'une longueur de 26,5 cm et d'un diamètre de 4,9 cm, complète l'ensemble.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : DLT-69.22.01
  • Numéro d'accession : DLT-69.22.02

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada

Dimensions :

  • Diamètre extérieur : 24,7 centimètre(s)
  • Hauteur : 25,4 centimètre(s)

Matériaux :

  • Métal (Argent)

Technique de fabrication :

  • Ciselé
  • Coulé
  • Martelé
  • Repoussé
  • Soudé

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1965-04-09
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

Le bénitier présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec François Ranvoyzé (1739-1819), l'artiste qui l'a réalisé. Ce dernier compte parmi les orfèvres les plus réputés du dernier quart du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle. Natif de la ville de Québec, Ranvoyzé fait son apprentissage chez Ignace-François Delezenne (1718-1790), un orfèvre d'origine française installé à Québec depuis 1752. Il termine sa formation vers 1760 et travaille probablement ensuite avec son ancien maître. En 1771, Ranvoyzé possède une boutique d'orfèvrerie rue Saint-Jean. Il devient rapidement très demandé : il aurait réalisé plus d'un millier d'objets d'orfèvrerie, dont la majorité était destinée au culte. Ranvoyzé fait ainsi affaire avec de nombreuses paroisses à travers la province, dont celle de Saint-Joseph à Deschambault. Vers 1780, il réalise notamment pour cette dernière un sceau et un goupillon servant à l'aspersion de l'eau bénite. Le bénitier de l'église de Saint-Joseph constitue un témoin important de la production de cet orfèvre prolifique et réputé.

Le bénitier présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. La pièce d'orfèvrerie est représentative du vocabulaire décoratif employé par Ranvoyzé. Artiste habile et créatif, Ranvoyzé adopte plusieurs styles de décor au cours de sa carrière pour satisfaire les goûts de ses clients. Trois grandes manières décoratives du maître orfèvre ont été identifiées. Au début de sa carrière, Ranvoyzé s'inspire surtout de l'orfèvrerie française de l'Ancien Régime. Vers 1782, l'artiste développe un style plus personnel caractérisé par l'emploi de fleurs, de feuillages et de gros fruits exotiques disposés de manière asymétrique. En 1787, l'orfèvre Laurent Amiot (1764-1839) revient d'un long séjour en France. Il introduit un nouveau type de décor qui emprunte au style Louis XVI. Influencé par la production de ce compétiteur et pour s'adapter aux nouvelles tendances, Ranvoyzé délaisse en partie les motifs baroques auxquels il est habitué. Au tournant du XIXe siècle, il opte donc pour des décors plus géométriques faits de guirlandes de laurier et de godrons. Le bénitier de l'église de Saint-Joseph, avec ses feuilles d'acanthe disposées en frises régulières, se rattache à la première manière décorative de Ranvoyzé. Pour réaliser cette oeuvre, l'orfèvre reprend une forme traditionnelle de seau sur pied doté d'une anse. L'objet se distingue toutefois par ses grandes dimensions et son pied massif. Le bénitier de l'église de Saint-Joseph illustre ainsi la perpétuation des décors d'inspiration française jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, et il constitue un témoin important de l'orfèvrerie religieuse québécoise de cette période.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du bénitier de l'église de Saint-Joseph liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- le seau à eau bénite en argent, d'une hauteur de 25,4 cm et d'un diamètre de 24,7 cm, dont le pied surmonté d'une panse en forme de poire inversée et d'une anse;
- les éléments ornementaux, dont le pied décoré de godrons surmontés d'un rang de perlons, la panse ornée de deux frises de feuilles d'acanthe ciselées sur fond amati et séparées par une bande unie, ainsi que l'anse retenue par des attaches en forme de chérubins et munie d'un noeud;
- les inscriptions sous la base, dont les sept poinçons composés des lettres F et R inscrites dans un carré;
- le goupillon en argent, d'une longueur de 26,5 cm et d'un diamètre de 4,9 cm.

Haut de la page

Informations historiques

Le bénitier est réalisé pour la paroisse de Saint-Joseph fondée en 1713 à Deschambault. La paroisse est érigée canoniquement en 1735, année où se terminent les travaux de construction de la première église en pierre de l'endroit. Ce lieu de culte est remplacé par l'église actuelle érigée de 1835 à 1838.

Le seau à eau bénite et son goupillon ont été réalisés vers 1780 par l'orfèvre François Ranvoyzé (1739-1819), mais il n'est pas possible de dater l'objet avec précision. Ranvoyzé est un artiste reconnu pour l'ampleur et la diversité de son oeuvre. Au cours de sa carrière, l'orfèvre a réalisé plusieurs types de décor pour s'adapter aux goûts de sa clientèle. Trois grands styles ou manières décoratives ont été identifiés dans sa production. Le bénitier de l'église de Saint-Joseph se rattache à la première manière de l'orfèvre, qui se caractérise notamment par l'utilisation de frises composées de feuilles d'acanthe qui semblent être empruntées aux motifs décoratifs français.

Le bénitier est classé en 1965, en même temps que plusieurs statues, peintures et autres pièces d'orfèvrerie de l'église de Saint-Joseph. En 1969, certaines d'entre elles, dont le bénitier, sont envoyées en dépôt au Musée du Québec, renommé Musée national des beaux-arts du Québec en 2002.

Haut de la page

Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • CHAGNON, Joanne. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Joseph : Orfèvrerie ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 64-66.
  • DEROME, Robert et José MÉNARD. « Ranvoyzé, François ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • s.a. François Ranvoyzé, orfèvre, 1739-1819. Montréal, Musée du Québec, 1968. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013