Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Pont Perrault

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Pont couvert de Notre-Dame-des-Pins
  • Pont Perreault

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Notre-Dame-des-Pins

Date :

  • 1929 (Construction)
  • 2003 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Transport, communication et services publics (Ponts couverts > Town élaboré)

Éléments associés

Plaques commémoratives associées (1)

Groupes associés (1)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

Le pont Perrault est un ouvrage de génie civil construit en 1929. Ce pont en bois se compose d'un tablier de 150,94 mètres à quatre travées, d'un toit à deux versants droits ainsi que d'un lambris peint en rouge protégeant la charpente. Il repose sur deux culées et trois piles en béton en forme de brise-glace. Le pont Perrault enjambe la rivière Chaudière, qui traverse la municipalité de Notre-Dame-des-Pins.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'entièreté de l'ouvrage, et pas au terrain.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

1

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Bois, ossature en bois

Fondations :

  • Béton

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle pincée

Éléments architecturaux :

  • Planche cornière

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2004-12-02

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 

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Valeur patrimoniale

Le pont Perrault présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale, qui repose sur sa représentativité en tant que pont de type Town élaboré. Cette technique, aussi appelée « Town québécois », dérive d'un modèle américain conçu par l'architecte Ithiel Town (1784-1844) et breveté en 1820. La structure Town se compose de fermes à treillis constituées de madriers qui s'entrecroisent à des angles variant de 45 à 60 degrés en formant de grands losanges. Les pièces de bois sont reliées par des chevilles. Au Québec, l'invention de Town a donné naissance à deux nouveaux types de charpente, dont celui dit « Town élaboré » mis au point par les ingénieurs du ministère de la Colonisation et des Mines au tournant du XXe siècle. Les chevilles de bois sont ici remplacées par des clous, alors que les extrémités inférieure et supérieure des fermes à treillis sont fixées par deux rangées doubles de madriers - aussi appelées cordes - afin d'éviter une trop grande flexibilité. De plus, des poteaux verticaux sont ajoutés à la structure Town. La plupart des ponts couverts du Québec sont construits selon cette technique en raison de sa simplicité et de sa solidité. Le pont Perrault constitue un bon exemple de ce type de pont autrefois très répandu. Avec son tablier à quatre travées de 150,94 mètres, ce pont couvert est aujourd'hui l'un des plus longs au Québec et au Canada.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2005.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés du pont Perrault liés à sa valeur architecturale comprennent, entre autres :
- les caractéristiques liées à sa représentativité en tant que pont de type Town élaboré, dont les fermes à treillis constituées de madriers s'entrecroisant et reliés par des clous, les extrémités supérieure et inférieure des fermes fixées par des rangées doubles de madriers et les poteaux verticaux en bois;
- les tiges de tension en acier;
- le toit à deux versants droits couvert de tôle présentant une charpente constituée de chevrons, d'entraits, de jambes de force, de croix de Saint-André et de pannes;
- le lambris de planches à clins peint en rouge et les détails (planches cornières, ouvertures latérales, portique) peints en blanc;
- le tablier de 150,94 mètres à quatre travées reposant sur deux culées ainsi que trois piles en béton en forme de brise-glace;
- les ouvertures allongées au sommet et au centre des murs latéraux;
- les larmiers à faux cintres;
- le prolongement des lambris à l'intérieur près des entrées à pans coupés.

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Informations historiques

Le pont couvert existe en Europe et en Asie depuis plusieurs centaines d'années. Il n'est introduit au Québec qu'au XIXe siècle, en raison du développement tardif du réseau routier. Entre les XVIIe et XIXe siècles, les habitants bâtissent des structures très simples et de faible portée pour les cours d'eau étroits et utilisent des bacs pour franchir les rivières plus larges et profondes. Ainsi, les premiers ponts couverts québécois seraient apparus au début du XIXe siècle. Le toit et le lambris de ces ouvrages protègent leur charpente des intempéries et prolongent considérablement leur durée de vie.

Un premier pont couvert est érigé à Notre-Dame-des-Pins en 1927 afin de permettre aux citoyens de franchir la rivière Chaudière. Cette structure est construite, en majeure partie, aux frais de la municipalité, alors que le ministère de la Colonisation, des Mines et des Pêcheries de la province de Québec assume le reste de la facture. Les élus municipaux contestent toutefois les plans du pont que fournit le ministère. Ils jugent notamment que les piles en bois, qui sont remplies de pierre, sont trop vulnérables et insuffisamment élevées pour résister aux débâcles. Devant le refus du ministère de modifier ses plans, la municipalité demande au gouvernement de s'engager à rebâtir le pont à ses frais s'il est détruit au printemps.

Le matin du 8 avril 1928, le pont est emporté par les glaces de la rivière Chaudière. Le ministère entreprend alors d'ériger une nouvelle structure en tenant compte des conseils de la municipalité. Inauguré en septembre 1929, le pont possède un tablier d'une longueur de 150,94 mètres et d'une largeur de 18,20 mètres. Il repose sur des piles en béton en forme de brise-glace qui sont plus hautes d'un mètre que les anciennes. Ce pont couvert, qui est maintenant le seul à enjamber la rivière Chaudière, est aujourd'hui l'un des plus longs au Québec et au Canada.

Les autorités municipales nomment le pont « Perrault », en l'honneur de Joseph-Édouard Perrault (1874-1948), dès son ouverture. Cet avocat de formation représente la circonscription d'Arthabaska à l'Assemblée législative de la province Québec de 1916 à 1936. Le député occupe notamment, dans les cabinets libéraux de Lomer Gouin (1861-1929) et de Louis-Alexandre Taschereau (1867-1952), le poste de ministre de la Colonisation, des Mines et des Pêcheries de 1919 à 1929.

En 1969, un nouveau pont en béton est construit à Notre-Dame-des-Pins, près du pont Perrault. Il remplace l'ancienne structure en bois qui devait être démolie. La Société de développement des biens historiques de la Beauce est fondée au début des années 1970 afin de sauvegarder ce témoin important de l'histoire de la vallée beauceronne. L'organisme réussit à sauver le pont Perrault et aménage une halte routière à proximité. Ces installations constituent l'un des premiers attraits touristiques majeurs de la Beauce. La société est dissoute en 1978 et cède le pont et la halte ainsi que leur entretien au ministère des Transports.

En 1999, le ministère des Transports condamne l'accès au pont, dont la structure en bois est trop détériorée. Le comité de sauvegarde du pont couvert de Notre-Dame-des-Pins est fondé en 2001 afin de le préserver et de le mettre en valeur. Le pont est restauré en 2003, et il sert maintenant à la circulation piétonne, cycliste et récréative.

Le pont Perrault est classé en 2004.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Beauce-Sartigan

Municipalité :

  • Notre-Dame-des-Pins

Localisation informelle :

Pont enjambant la rivière Chaudière.

Latitude :

  • 46° 10' 56.938"

Longitude :

  • -70° 43' 0.459"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Beauce Paroisse de Saint-François Absent 1649 ptie
254 ptie

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Documents

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • ARBOUR, Gérald, Fernand CARON et Jean LEFRANÇOIS. Les ponts couverts au Québec. Québec, Les Publications du Québec, 2005. 216 p.
  • THIBAULT, Henri-Paul. Les ponts couverts du Québec : évaluation patrimoniale. Québec, Ministère de la Culture, 1993. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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