Maison Hurtubise

La maison Hurtubise est une ancienne maison de ferme érigée en 1739. Cette demeure en pierre des champs de plan presque carré, à un étage et demi, est coiffée d'un toit aigu à deux versants percé de lucarnes. Le larmier de la façade principale se prolonge pour couvrir une galerie. Une annexe en brique, dont la construction remonte aux années 1870, est adossée au mur pignon est. De plan rectangulaire et à un étage et demi, celle-ci est coiffée d'un toit à deux versants droits. La maison Hurtubise est située dans un environnement urbain, sur le flanc sud-ouest du mont Royal, dans un quartier résidentiel de la ville de Westmount.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, mais pas au terrain.

La maison Hurtubise fait aussi partie du site patrimonial de la Maison-Hurtubise.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Classement	Immeuble patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2004-12-16
Catégories de conservation 1 - Extérieur exceptionnel 4 - Intérieur exceptionnel
Classement	Situé dans un site patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2004-12-16

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La maison Hurtubise présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cette maison de ferme, construite en 1739, est l'un des rares témoins des premiers établissements ruraux de l'île de Montréal. L'emplacement sur lequel elle s'élève, malgré ses grandes dimensions, n'est qu'une partie d'une censive concédée au cultivateur Louis Hurtubise (1663-1703) par les prêtres de Saint-Sulpice en 1699. Celle-ci est alors située à l'extrémité ouest des terres abandonnées de la mission de la Montagne, le long de la côte Saint-Antoine, à plus de cinq kilomètres de la ville fortifiée de Montréal. Entre 1870 et 1890, la côte Saint-Antoine se transforme en un secteur résidentiel, qui deviendra Westmount. Devant l'expansion urbaine, la famille Hurtubise cesse de cultiver le sol vers 1880, mais conserve sa propriété jusqu'en 1955. La maison Hurtubise compte parmi les dix plus anciennes maisons rurales de l'île de Montréal et serait même la plus ancienne à l'intérieur des terres. Elle témoigne des fermes établies au début du XVIIIe siècle sur le versant sud du mont Royal et de l'urbanisation de ce secteur.

La maison Hurtubise présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette demeure est un bel exemple de maison de ferme d'inspiration française par sa maçonnerie en pierre des champs, son élévation d'un étage et demi ainsi que son toit aigu à deux versants. L'intérieur est divisé en quatre niveaux : le sous-sol notamment utilisé pour la conservation des denrées, le rez-de-chaussée et le premier niveau de comble habités par la famille et le petit comble servant de grenier. Au fil des ans, la maison a subi quelques modifications. Les boiseries, des armoires, des cloisons et une bonne partie du plancher datent de 1810. Dans les années 1870, une annexe en brique est adossée au mur pignon est. Plus tard, des galeries sont construites. Vers 1911, celles-ci sont agrandies, des fenêtres et des lucarnes sont ajoutées, et l'annexe est dotée d'une véranda. Par ses dimensions et ses matériaux, la maison évoque la prospérité de la famille Hurtubise et la rentabilité de son exploitation agricole.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Les éléments caractéristiques de la maison Hurtubise liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation sur le flanc sud-ouest du Mont Royal, dans la ville de Westmount;
- son appartenance au site patrimonial de la Maison-Hurtubise;
- son volume, dont le plan presque carré, le solage dégagé, l'élévation d'un étage et demi et le toit aigu à deux versants;
- ses caractéristiques rattachées à la maison rurale d'inspiration française, dont la maçonnerie en pierre des champs, les cheminées en pierre dans les murs pignons et la charpente de la toiture;
- ses ouvertures, dont la porte principale vitrée à imposte, les trois fenêtres à deux vantaux à petits carreaux ainsi que les lucarnes à pignon à deux vantaux et à petits carreaux de la façade principale, les lucarnes à pignon à deux vantaux et à grands carreaux à l'arrière, les chambranles en pierre polie des fenêtres d'origine et les chambranles en bois des autres fenêtres;
- le larmier couvrant la galerie en bois;
- ses caractéristiques intérieures, dont les quatre niveaux (sous-sol utilisé pour la conservation des denrées, rez-de-chaussée (4 pièces) et premier niveau de comble (7 pièces de dimensions diverses) habitables et petit comble servant de grenier), les deux foyers du rez-de-chaussée, la pierre d'eau avec sa bonde, les portes basses, le mur de refend du sous-sol, les poutres en cèdre, les cloisons ainsi que les boiseries;
- les caractéristiques de l'annexe en brique, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le toit à deux versants droits, la haute cheminée en brique, l'entrée distincte, la galerie, la véranda, les fenêtres à vantaux à grands carreaux et les deux rangées de lucarnes.

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En 1699, le cultivateur Louis Hurtubise (1663-1703) reçoit des prêtres de Saint-Sulpice, seigneurs de l'île de Montréal, une censive située sur le flanc sud-ouest du mont Royal. Celle-ci se trouve à l'extrémité ouest des terres abandonnées de la mission de la Montagne, cultivées de 1676 à 1695 par les Autochtones vivant sous la tutelle des Sulpiciens. Elle longe aussi la côte Saint-Antoine, dont le chemin relie la ville fortifiée au mont Royal. Cette côte est ouverte aux censitaires entre 1680 et 1700, après que les parcelles bordant le fleuve Saint-Laurent aient été concédées. La censive des Hurtubise, qui mesure trois arpents de front sur 20 arpents de profondeur, est éloignée de plus de cinq kilomètres de la ville fortifiée de Montréal.

En 1739, Jean Hurtubise (1695-1778), fils de Louis, fait construire une maison de ferme en pierre sur ce lot. Cette résidence remplace vraisemblablement une habitation en bois.

En 1810, l'intérieur est rénové. Les boiseries, des armoires, des cloisons et une bonne partie du plancher datent de cette époque. Pendant les années 1870, une annexe en brique constituant un logement autonome est adossée au mur pignon est. D'abord occupée par des membres de la famille, elle est offerte en location durant les décennies suivantes.

Entre 1870 et 1890, la côte Saint-Antoine se transforme en un secteur résidentiel qui deviendra Westmount. La propriété étant encerclée par l'expansion urbaine, la famille Hurtubise cesse de cultiver le sol vers 1880.

Vers 1911, de nouvelles modifications sont apportées à la maison. Les galeries sont agrandies, des fenêtres et des lucarnes sont ajoutées, et l'annexe est dotée d'une véranda. La maison se voit aussi pourvue des conforts du début du XXe siècle.

En 1955, la propriété est vendue. Depuis 1699, six générations de Hurtubise s'y seront succédé. L'année suivante, la demeure est menacée de démolition. La propriété est alors achetée par des particuliers intéressés à sa préservation, qui fondent l'organisme Héritage canadien du Québec (1960), auquel elle est cédée en 1961.

La maison Hurtubise et le site patrimonial de la Maison-Hurtubise sont classés simultanément en 2004. La maison Hurtubise compte parmi les dix plus anciennes maisons rurales de l'île de Montréal qui ont été conservées. Elle conserve sa fonction résidentielle.

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