Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de Saint-Christophe

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Église Saint-Christophe-d'Arthabaska

Région administrative :

  • Centre-du-Québec

Municipalité :

  • Victoriaville

Date :

  • 1873 – 1875 (Construction)
  • 1887 – 1923 (Décoration intérieure)
  • 1997 – 2000 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (3)

Plaques commémoratives associées (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (9)

Images

Carte

Description

L'église de Saint-Christophe est un lieu de culte de tradition catholique construit de 1873 à 1875. Le plan de cet édifice en pierre est composé d'une nef rectangulaire à trois vaisseaux et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. Deux petites chapelles polygonales sont rattachées à la nef au niveau du transept. Flanquée de tourelles octogonales coiffées de clochetons, la façade éclectique présente une tour centrale à demi hors d'oeuvre surmontée d'un haut clocher. Une sacristie en pierre de plan rectangulaire d'un étage, coiffée d'un toit à deux versants droits, est greffée à l'abside. L'église est érigée sur le flanc du mont Christo et domine le paysage environnant. Jouxtée du cimetière et du presbytère, elle se situe dans le secteur d'Arthabaska de la ville de Victoriaville, sur une artère où s'élèvent de nombreuses maisons de notables du XIXe siècle.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

L'église est incluse dans un site patrimonial cité.

Plan au sol :

Rectangulaire à choeur plus étroit que la nef

Nombre d'étages :

1 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Bois
  • Bois, ossature en bois
  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Autre
  • Remise
  • Sacristie

Saillies :

  • Avant-corps
  • Clocher
  • Clocheton
  • Entrée de cave
  • Escalier
  • Perron
  • Porche
  • Tourelle

Fondations :

  • Béton
  • Brique
  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne
  • Forme : Conique
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte
  • de garage
  • métallique, à battants

Fenêtre(s) :

  • cintrée, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • circulaire, Oculus
  • Rectangulaire, Fixe
  • Rectangulaire, Soupirail

Éléments architecturaux :

  • Balustrade en pierre
  • Bandeau
  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Corniche à denticules
  • Corniche moulurée

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2001-04-12

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Citation Situé dans un site patrimonial Municipalité (Victoriaville) 2006-07-03

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2006-05-01
 

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Valeur patrimoniale

L'église de Saint-Christophe présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. L'édifice, érigé de 1873 à 1875, figure parmi les premières églises conçues par l'architecte renommé Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903). Quoique sobre, il témoigne d'un nouvel engouement pour l'architecture éclectique, dont Peachy est l'un des principaux diffuseurs. L'éclectisme deviendra la signature du clergé catholique au Québec à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. L'ornementation des clochers est, entre autres, caractéristique de ce courant. Par ailleurs, Peachy utilise ici des éléments alors répandus, comme la nef rectangulaire, le choeur plus étroit ainsi que la façade rendue monumentale par une tour centrale surmontée d'un clocher et des tourelles latérales. Ces tourelles présentent un plan octogonal et des dimensions imposantes, et les deux petites chapelles polygonales rattachées à la nef au niveau du transept leur font écho. En plus de reprendre un type de plan courant dans le paysage religieux de l'époque et de répondre au goût nouveau pour l'éclectisme, Peachy ajoute par ces derniers éléments une touche personnelle à l'édifice.

L'église de Saint-Christophe présente aussi un intérêt patrimonial pour ses valeurs architecturale et artistique liées à son décor intérieur. Réalisé par des artistes et des architectes importants dans l'histoire de l'art et de l'architecture du Québec et du Canada, ce décor est d'une grande richesse en raison de la quantité et de la diversité de ses éléments. Il compte entre autres un vaste programme d'ensemble conçu par les architectes Maurice Perrault (1857-1909) et Albert Mesnard (1847-1909), du bureau Perrault et Mesnard de Montréal. Accompli en 1887 et 1888, ce programme combine un décor architectural d'inspiration néobaroque et un décor peint remarquable. Ce dernier a été exécuté par le peintre-décorateur Joseph-Thomas Rousseau (1852-1896), assisté notamment de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté (1869-1937). Plusieurs tableaux s'inspirent de fresques du Vatican de Michel-Ange (1475-1564) et de Raphaël (1483-1520), rappelant ainsi que plusieurs peintres québécois ont copié des oeuvres d'artistes européens. Ce décor est complété par des sculptures, dont la statue de saint Christophe qui orne le choeur, oeuvre de l'atelier de Louis-Philippe Hébert (1850-1917), ainsi que par de magnifiques vitraux produits en 1922 et 1923 par les ateliers Hobbs de Montréal. La renommée de ses concepteurs et réalisateurs et l'abondance de ses éléments confèrent à ce décor une valeur exceptionnelle.

L'église de Saint-Christophe présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur paysagère. Composantes distinctives du paysage québécois, les églises constituent l'élément majeur des ensembles paroissiaux catholiques et signalent la présence des noyaux villageois. L'église de Saint-Christophe domine le coeur du secteur d'Arthabaska de la ville de Victoriaville et offre un vaste panorama des environs. Elle fait partie d'un ensemble religieux formé par ailleurs du cimetière, où s'élève la pierre tombale du célèbre peintre Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté, et du presbytère. Érigée sur le flanc du mont Christo, elle constitue un véritable point de repère.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'église de Saint-Christophe liés ses valeurs paysagère, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- sa situation sur le flanc du mont Christo, dominant le secteur d'Arthabaska de la ville de Victoriaville et ses nombreuses maisons cossues et offrant un vaste panorama des environs;
- son inclusion dans un ensemble religieux, formé par ailleurs du cimetière et du presbytère;
- son volume, dont le plan composé d'une nef rectangulaire à trois vaisseaux prolongée par un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle et le toit à deux versants droits;
- la façade d'une architecture éclectique composée de la tour centrale à demi hors d'oeuvre surmontée d'un clocher (abritant un carillon de quatre cloches) et de deux tourelles octogonales surmontées de clochetons, ses ouvertures (portes cintrées, fenêtres étroites cintrées, oculus et quatre-feuille) et son décor (bandeaux, chaînes d'angle et corniches);
- les murs de la nef et du choeur comportant deux petites chapelles polygonales peu saillantes rattachées à la nef au niveau du transept et des ouvertures étroites cintrées;
- la sacristie en pierre de plan rectangulaire et à un étage, greffée à l'abside dans le prolongement du choeur, coiffée d'un toit à deux versants droits et percée d'ouvertures rectangulaires;
- ses matériaux, dont la maçonnerie en moellons, la couverture en tôle à la canadienne, les éléments décoratifs de la façade (chaînes d'angle et bandeaux) ainsi que les chambranles et le parvis en pierre de taille, et les portes et les fenêtres en bois;
- le décor architectural intérieur d'inspiration néobaroque, dont la fausse voûte en berceau du vaisseau central, la fausse voûte en cul-de-four du choeur et des chapelles latérales, le plafond à caissons des collatéraux, les arcs doubleaux et les nervures reposant sur une arcade soutenue par de larges colonnes, les galeries latérales supportées par une arcade soutenue par des piliers massifs, le garde-corps des galeries se poursuivant dans le choeur ainsi que les piliers engagés, l'arcature aveugle et le retable en baldaquin du choeur et la tribune arrière;
- le décor intérieur peint composé de peintures murales, de toiles marouflées et d'éléments en trompe-l'oeil couvrant les fausses voûtes, les plafonds, une partie des murs et d'autres éléments du décor architectural;
- le mobilier liturgique, dont le maître-autel et les autels latéraux, la table de célébration, la chaire et le banc d'oeuvre;
- les oeuvres d'art, dont la statue de saint Christophe surmontant le retable du choeur, la statue de la Vierge à l'Enfant à l'entrée du choeur, la statue de saint Joseph surmontant le tabernacle de la chapelle gauche et les vitraux;
- l'orgue Casavant et Frères.

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Informations historiques

Bien que le canton d'Arthabaska ait été concédé en 1802, sa colonisation ne s'amorce véritablement que dans les années 1830. De 1838 à 1851, les habitants sont desservis par un prêtre missionnaire qui, à partir de 1843, officie dans une chapelle construite cette année-là. En 1849, un presbytère-chapelle est érigé à quelques kilomètres au sud-est de la première chapelle, sur le flanc du mont Christo. Les célébrations religieuses se tiennent ensuite dans une église en bois, élevée à proximité du presbytère-chapelle en 1851, année au cours de laquelle la paroisse de Saint-Christophe-d'Arthabaska est érigée canoniquement et accueille son premier curé résidant. Par la suite, Arthabaska connaît une période de prospérité. La localité, désignée chef-lieu du district judiciaire de Drummond-Arthabaska en 1859, accueille édifices publics, maisons d'enseignement ainsi que résidences de notables et de bourgeois. Commis, avocats, notaires et juges, dont le futur premier ministre du Canada sir Wilfrid Laurier (1841-1919), se font bâtir des demeures cossues, pour la plupart situées en bordure de l'artère où s'élève l'église.

En 1869, l'évêque du diocèse de Trois-Rivières, Thomas Cooke (1792-1870), autorise les paroissiens à construire une nouvelle église avec une sacristie. Les marguilliers engagent l'architecte Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903) pour concevoir les plans et l'entrepreneur Cyrias Ouellet pour superviser les travaux, qui sont accomplis de 1873 à 1875. À son ouverture, l'église ne compte pas encore de décor intérieur. En 1875, les statues sculptées de la Vierge à l'Enfant et de saint Joseph sont importées de Munich, une pratique courante au Québec dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Le décor intérieur est réalisé en 1887 et 1888 selon un vaste programme d'ensemble conçu par les architectes Maurice Perrault (1857-1909) et Albert Mesnard (1847-1909), du bureau Perreault et Mesnard de Montréal. Ce programme combine un décor architectural d'inspiration néobaroque et un décor peint constitué de peintures murales, de toiles marouflées et d'éléments en trompe-l'oeil. Son exécution est confiée au peintre-décorateur Joseph-Thomas Rousseau (1852-1896), assisté notamment de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté (1869-1937). C'est dans cette église que Suzor-Côté amorce en quelque sorte sa carrière. Le contrat du mobilier liturgique est donné par ailleurs au sculpteur Augustin Leblanc, fils. La compagnie Paquet et Godbout de Saint-Hyacinthe en assure la fabrication en sous-traitance, et Leblanc se charge de son ornementation. La statue de Saint-Christophe qui surmonte le retable du choeur est sculptée en 1888 par l'atelier de Louis-Philippe Hébert (1850-1917). En façade, le clocher est occupé par un carillon de quatre cloches qui sont commandées en 1894. Leur achat est parrainé par Wilfrid Laurier, actif dans les affaires de la paroisse et de l'église. Les cloches sont installées en 1896, année où Laurier est élu premier ministre du Canada.

Le décor intérieur est complété en 1923, avec l'installation des magnifiques vitraux des ateliers Hobbs de Montréal. De 1997 à 2000, l'église est entièrement restaurée. Le mobilier liturgique est replacé en 1998, après qu'un menuisier bénévole l'ait réparé en reconstituant les détails manquants.

L'église de Saint-Christophe est classée en 2001. Le toit est couvert de tôle à la canadienne en 2004 et 2005.

L'édifice est inclus dans le site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Christophe-d'Arthabaska, constitué en 2006. Cet ensemble est devenu cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Centre-du-Québec

MRC :

  • Arthabaska

Municipalité :

  • Victoriaville

Adresse :

  • 40, rue Laurier Ouest

Lieux-dits :

  • Arthabaska

Latitude :

  • 46° 2' 1.111"

Longitude :

  • -71° 54' 57.451"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 476 501

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Patrimoine, coups de coeur! Sélection de 46 biens culturels. Québec, Commission des biens culturels du Québec, 2002. 129 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

Numéro du bien :

  • Identifiant municipal : 457

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