Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Ancienne gare de Sainte-Agathe-des-Monts

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Laurentides

Municipalité :

  • Sainte-Agathe-des-Monts

Date :

  • 1902 (Construction)
  • 2008 (Incendie)

Usage :

  • Transport, communication et services publics (Gares et autres structures ferroviaires > Gares ferroviaires)

Éléments associés

Groupes associés (1)

Personnes associées (2)

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

L'ancienne gare de Sainte-Agathe-des-Monts, citée monument historique, est une infrastructure d'accueil construite en 1902 et agrandie en 1913. L'édifice en bois, de plan compact en croix, est composé de deux corps de bâtiment. Le premier, de plan rectangulaire et d'un étage, se termine par une extrémité arrondie. Le second, implanté perpendiculairement au premier, est de plan rectangulaire et compte un étage et demi. Le toit aux pentes multiples se prolonge au-delà des murs et est supporté par de grandes consoles de bois. Une baie en saillie occupe la façade est de l'édifice. La gare est située légèrement en retrait de la voie publique, à quelques centaines de mètres du centre-ville, dans un secteur commercial et industriel de la ville de Sainte-Agathe-des-Monts.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Sainte-Agathe-des-Monts) 1993-02-02
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale de l'ancienne gare de Sainte-Agathe-des-Monts repose sur son intérêt architectural. L'édifice est construit à partir d'un plan standard développé par le Canadien Pacifique. La compagnie produit différents plans, qui s'adaptent aux contextes variés d'érection des gares. Son plan standard dit de « gare normale No 1 sans habitation » est l'un d'eux. Ce modèle est fortement inspiré de l'architecture pittoresque. Érigée en 1902, l'ancienne gare Sainte-Agathe-des-Monts est la première de ce type. Le modèle est ensuite reproduit et adapté à quelques reprises, mais peu d'exemples similaires se retrouvent dans le paysage ferroviaire québécois. L'ancienne gare de Sainte-Agathe-des-Monts est caractéristique de ce modèle d'infrastructure d'accueil par sa salle d'attente vitrée arrondie au toit conique, son toit à pentes multiples, ses larges avant-toits reposant sur des consoles de bois, son abondante fenestration et sa baie en saillie correspondant au bureau du chef de gare. L'agrandissement de 1913 permet, entre autres, l'ajout d'un espace de restauration destiné à répondre aux besoins d'une clientèle touristique croissante tout en préservant l'esprit pittoresque de la structure d'accueil. Par son architecture élaborée, l'ancienne gare de Sainte-Agathe-des-Monts se distingue parmi les gares en bois qui jalonnent l'ancien tracé ferroviaire reliant Saint-Jérôme à Mont-Laurier.

La valeur patrimoniale de l'ancienne gare de Sainte-Agathe-des-Monts repose également sur son intérêt historique. Elle témoigne de l'importance du chemin de fer dans le développement régional. Le curé François-Xavier-Antoine Labelle (1833-1891) devient, dès les années 1860, l'un des plus ardents promoteurs du chemin de fer devant relier Montréal à Mont-Laurier. Par la construction de ce lien ferroviaire passant par Sainte-Agathe-des-Monts, il souhaite favoriser la colonisation et le développement des Pays-d'en-Haut et ainsi freiner l'exode massif des Canadiens français vers le nord-est des États-Unis. Le premier tronçon atteint Saint-Jérôme en 1876. Le Canadien Pacifique (CP) achète la ligne inachevée en 1882 et poursuit sa construction vers le nord. Mettant fin à l'isolement du village, l'arrivée du chemin de fer en 1892 permet à Sainte-Agathe-des-Monts de connaître une importante phase d'industrialisation et d'urbanisation. En plus de favoriser l'industrie du bois et le tourisme, le lien ferroviaire permet à la localité, réputée pour la salubrité de son air, de devenir un haut lieu de traitement de la tuberculose par l'établissement de sanatoriums accessibles quotidiennement à partir de Montréal. Plusieurs nouveaux résidents fortunés acquièrent des propriétés et érigent des résidences cossues toujours visibles dans le paysage agathois. Dès les années 1920, la gare devient le lieu d'arrivée des trains spéciaux du CP qui amènent les skieurs dans la région. C'est l'âge d'or du lien ferroviaire qui prend alors le nom populaire de « P'tit train du Nord ». Sainte-Agathe-des-Monts s'affiche comme une destination touristique réputée et la gare devient un symbole de son prestige. Fermée à la suite de l'interruption du service ferroviaire en 1981, la gare sert à nouveau depuis 1996 de structure d'accueil pour les visiteurs et les utilisateurs du corridor récréotouristique aménagé sur le tracé de l'ancienne voie ferrée. L'ancienne gare de Sainte-Agathe-des-Monts, située à proximité du centre-ville, constitue un témoin unique rappelant l'importance du chemin de fer pour l'évolution et le développement de la vocation récréotouristique des lieux.

Source : Ville de Sainte-Agathe-des-Monts, 2008.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'ancienne gare de Sainte-Agathe-des-Monts liés à son l'implantation comprennent, notamment :
- sa localisation sur un espace plat dans la vallée, à l'extérieur de l'ancien noyau villageois de la municipalité de Sainte-Agathe-des-Monts;
- son orientation avec l'extrémité arrondie du bâtiment tourné vers l'aval de l'ancienne voie ferrée.

Les éléments clés de l'ancienne gare de Sainte-Agathe-des-Monts liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan compact en croix (formé par la juxtaposition d'un corps de bâtiments long et étroit et d'un autre plus massif et haut), l'élévation d'un étage du premier corps rectangulaire, son extrémité arrondie au toit conique et son toit à croupes aux larges avant-toits débordant de l'extrémité opposée, l'élévation d'un étage et demi du second corps bâtiment, son toit à deux versants et ses avant-toits débordants;
- la baie en saillie à pans coupés;
- les matériaux, dont le parement de planche moulurée, le bardeau de bois des pignons, le bois des éléments architecturaux (ouvertures, ornementation), la maçonnerie en brique de la cheminée;
- les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires élancées à guillotine à grands carreaux surmontées d'une imposte à petits carreaux (certaines de ces fenêtres étant jumelées ou regroupées de part et d'autre des portes) les fenêtres plus étroites à guillotine avec section supérieure à petits carreaux (certaines étant regroupées par deux ou quatre), la petite lucarne à croupe, les portes vitrées à double-vantail à imposte à petits carreaux;
- l'ornementation, dont les grandes consoles en bois, les chambranles de facture simple, les planches cornières, le bandeau sous les fenêtres du second corps de logis, les chevrons apparents et le petit épi de faîtage.

Haut de la page

Informations historiques

L'ancienne gare de Sainte-Agathe-des-Monts s'inscrit dans l'histoire de la colonisation des Laurentides. Le projet est soutenu par le curé de Saint-Jérôme, François-Xavier-Antoine Labelle (1833-1891), dont l'objectif est d'endiguer l'exode de la population des campagnes vers le nord-est des États-Unis. La crise économique de 1873 retarde les travaux, mais un premier tronçon reliant Montréal et Saint-Jérôme est inauguré en 1876. Le Canadien Pacifique (CP) fait l'acquisition de la ligne en 1882 et poursuit lentement son développement vers le nord. Horace Jansen Beemer (mort en 1912), homme d'affaires américain engagé dans plusieurs projets de chemins de fer au Québec, agit alors comme entrepreneur.

Le train arrive à Sainte-Agathe-des-Monts en 1892. La première structure d'accueil se limite vraisemblablement à un simple abri érigé dans la vallée en marge du petit noyau villageois occupant la colline.

La gare actuelle est érigée en 1902 d'après le plan standard dit de « gare normale No 1 sans habitation » du CP. Il s'agit du premier exemple d'un modèle de gare repris et adapté par la suite quelques fois par la compagnie. Puisant des éléments à l'architecture du courant pittoresque, qui transforme l'architecture ferroviaire au tournant du XXe siècle, le bâtiment rectangulaire en bois comporte une salle d'attente vitrée arrondie au toit conique, un toit à croupes, des avant-toits débordants, des consoles en bois ainsi qu'une baie en saillie correspondant au bureau du chef de gare. La gare est déplacée puis agrandie en 1913. Un nouveau corps de logis rectangulaire d'un étage et demi au toit à deux versants est intégré à l'édifice original. Un espace de restauration est aménagé au rez-de-chaussée et un dortoir pour le personnel de la compagnie occupe l'étage. Une salle de bagages, logée dans un bâtiment distinct, est aménagée à cette époque sur le site ferroviaire. Cette structure secondaire ainsi que d'autres ont disparu depuis, tout comme la lucarne qui surmontait la baie en saillie de la gare.

L'arrivée du chemin de fer à Sainte-Agathe-des-Monts met fin à son isolement et contribue à la transformation de son paysage. En plus de favoriser l'industrie du bois et le tourisme, le lien ferroviaire permet à la localité, réputée pour la salubrité de son air, de devenir un haut lieu du traitement de la tuberculose par l'établissement de sanatoriums accessibles quotidiennement à partir de Montréal. Plusieurs nouveaux résidents fortunés acquièrent des propriétés et érigent des demeures cossues toujours visibles dans le paysage bâti agathois. La gare devient dès les années 1920 le lieu d'arrivée des trains spéciaux du CP qui amènent les skieurs dans la région. C'est l'âge d'or du lien ferroviaire qui prend alors le nom populaire de « P'tit train du Nord ».

L'amélioration des liens routiers, notamment la construction de l'autoroute du Nord dans les années 1960, entraîne une diminution des activités ferroviaires sur la ligne Montréal-Mont-Laurier. Interrompu en 1960, le service reprend en 1978, mais l'exploitation du chemin de fer est définitivement abandonnée en 1981. Les rails sont démantelés dix ans plus tard.

L'ancienne gare de Sainte-Agathe-des-Monts est citée en 1993. En 1994, elle est désignée gare ferroviaire patrimoniale par le gouvernement du Canada. Le gouvernement du Québec achète l'ancienne emprise ferroviaire entre Saint-Jérôme et Mont-Laurier la même année afin de créer le corridor récréotouristique du P'tit Train du Nord, officiellement inauguré en 1996. L'ancienne gare est restaurée à cette occasion, et elle devient un lieu d'accueil des visiteurs et des utilisateurs de la piste cyclable. Un bureau d'information touristique ainsi que les locaux de la chambre de commerce de la municipalité y sont aménagés. Un petit musée d'histoire locale est inauguré sur les lieux en 2005.

Le 14 octobre 2008, la gare a été gravement endommagée par un incendie. Elle a été restaurée par la suite.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Laurentides

MRC :

  • Les Laurentides

Municipalité :

  • Sainte-Agathe-des-Monts

Adresse :

  • 24, rue Saint-Paul Est

Latitude :

  • 46° 3' 7.8"

Longitude :

  • -74° 16' 58.4"

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013