Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Gare ferroviaire de Saint-Faustin-Station

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Laurentides

Municipalité :

  • Saint-Faustin--Lac-Carré

Date :

  • 1893 (Construction)

Usage :

  • Transport, communication et services publics (Gares et autres structures ferroviaires > Gares ferroviaires)

Éléments associés

Groupes associés (5)

Personnes associées (2)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

La gare ferroviaire de Saint-Faustin-Station est une infrastructure d'accueil construite en 1893 et agrandie en 1911. L'édifice en bois se compose de trois volumes disposés en enfilade. Le corps de bâtiment principal, de plan rectangulaire à un étage et demi coiffé d'un toit à deux versants droits, occupe le centre de l'ensemble. L'annexe de plan rectangulaire, à un étage, est pourvue d'un toit à deux versants droits. L'abri se compose d'un toit à deux versants droits supporté par de simples poteaux. La façade du corps de bâtiment principal compte une baie en saillie et une lucarne-pignon sur chaque versant du toit. La gare est située dans l'ancien noyau villageois de Saint-Faustin-Station, à proximité du lac Carré, dans la municipalité de Saint-Faustin-Lac-Carré.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

1 ½

Groupement :

Détaché

Annexes :

  • Agrandissement

Saillies :

  • Baie en saillie

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Asphalte, bardeaux

Porte principale :

  • contemporaine

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, Contemporaine

Lucarne(s) :

  • Lucarne-pignon

Éléments architecturaux :

  • Planche cornière

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Saint-Faustin--Lac-Carré) 1986-07-04
 

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Valeur patrimoniale

La gare ferroviaire de Saint-Faustin-Station présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Elle est représentative d'un modèle construit à la fin du XIXe siècle. Les petites gares sont destinées à desservir des localités modestes de la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Ce modèle de gare en bois dite mixte regroupe habituellement sous un même toit la salle d'attente et la salle des bagages; c'est l'un des plus anciens. Quelques exemples subsistent, notamment le long de l'ancien réseau ferroviaire de la compagnie Quebec, Montreal, Ottawa and Occidental (QMO and O). Cette compagnie semble avoir diffusé le modèle. Il comporte habituellement en façade une lucarne-pignon ainsi qu'une fenêtre en saillie signalant la présence du bureau du chef de gare. La fenêtre en saillie qui apparaît notamment avec ce type de gare caractérise d'ailleurs l'architecture ferroviaire nord-américaine au tournant du XXe siècle. La gare ferroviaire de Saint-Faustin-Station est représentative de ce modèle par son corps de bâtiment rectangulaire plutôt étroit et allongé d'un étage et demi, son toit à deux versants droits à forte pente percé de lucarnes-pignons et son parement en planche. Parmi les gares ferroviaires de ce genre construites le long du tronçon allant de Saint-Jérôme à Mont-Laurier, seules subsistent celles de Saint-Faustin et de Prévost.

La gare ferroviaire de Saint-Faustin-Station présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. La gare témoigne du rôle du chemin de fer dans le développement local et régional et des débuts de Saint-Faustin-Lac-Carré. Le curé François-Xavier-Antoine Labelle (1833-1891) soutient les projets de colonisation et de développement du nord. Il travaille à promouvoir, notamment, l'établissement du chemin de fer entre Montréal et Mont-Laurier. La construction de cette ligne est l'initiative de la compagnie ferroviaire Montreal Northern Colonization fondée en 1869. La Quebec, Montreal, Ottawa and Occidental (QMO and O) prend la relève et s'occupe des travaux de construction de la voie qui atteint Saint-Jérôme en 1876. Développé par la suite par la Montreal and Western (M and W), puis finalement exploité par le Canadien Pacifique, le chemin de fer rejoint Saint-Faustin en 1892. L'arrivée du train marque ainsi le début d'une véritable croissance de la localité demeurée jusqu'alors un établissement de colonisation isolé et peu peuplé. Le chemin de fer assure de cette manière un lien fiable avec les communautés avoisinantes et surtout avec Montréal. Il permet à l'industrie du bois de prendre un véritable essor dans l'ensemble de la région où apparaissent notamment plusieurs scieries. La gare construite en 1893 et agrandie en 1911 dessert une population en croissance et favorise aussi le tourisme. Les lacs et les rivières sont propices à la pratique de la pêche sportive. Ils attirent les villégiateurs dans le secteur du lac Carré. Quelques petits hôtels ainsi que plusieurs résidences secondaires y font leur apparition au début du XXe siècle. Distincte de celle de Saint-Faustin, la municipalité de Saint-Faustin-Station plus tard connue sous le nom de Lac-Carré est fondée en 1922. Elle correspond alors à la petite agglomération qui se développe à proximité de la gare en marge du noyau villageois initial. La gare est l'un des rares bâtiments publics du tournant du XXe siècle à subsister dans le paysage bâti de Saint-Faustin-Lac-Carré.

Source : Municipalité de Saint-Faustin-Lac-Carré, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la gare ferroviaire de Saint-Faustin-Station liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire du corps de bâtiment principal, son élévation d'un étage et demi, son toit à deux versants droits se prolongeant au-delà des murs, la fenêtre en saillie à pans coupés;
- l'annexe, dont son implantation dans le prolongement du corps de bâtiment principal, son plan rectangulaire, son toit à deux versants droits;
- l'appentis, dont son implantation derrière le corps de bâtiment principal, son plan rectangulaire, son élévation d'un étage et son toit à versant unique;
- l'abri, dont son implantation dans le prolongement du corps de bâtiment principal, son toit à deux versants droits;
- les matériaux, dont le parement de planche moulurée, le bois des éléments architecturaux (ouvertures, ornements);
- les ouvertures, dont les lucarnes-pignons du corps de bâtiment principal, les fenêtres à guillotine, la porte à imposte de la façade, les portes à double vantail de l'annexe;
- l'ornementation, dont les chambranles en bois, les planches cornières, les consoles;
- son implantation sur un terrain dégagé, à proximité du lac Carré, au creux d'un petit vallon enserré entre des talus et de petits escarpements rocheux;
- sa localisation au coeur du secteur Lac-Carré de la municipalité de Saint-Faustin-Lac-Carré.

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Informations historiques

Le développement du lien ferroviaire entre Montréal et Mont-Laurier commence par la fondation de la compagnie Montreal Northern Colonization Railway en 1869. Le projet est soutenu par François-Xavier-Antoine Labelle (1833-1891), curé de Saint-Jérôme. Son objectif est d'endiguer, par la colonisation et le développement des Pays-d'en-Haut, l'émigration des Canadiens français vers le nord-est des États-Unis. Après des problèmes financiers, c'est la Quebec Montreal, Ottawa and Occidental (QMO and O) qui construit la ligne. Le premier tronçon reliant Montréal et Saint-Jérôme est inauguré en 1876. Il est ensuite développé par la Montreal and Western (M and W), notamment avec l'appui de l'homme d'affaires américain Horace Jansen Beemer (mort en 1912). Celui-ci agit alors comme entrepreneur. Le chemin de fer est exploité par le Canadien Pacifique dès la fin du XIXe siècle.

Les habitants de Saint-Faustin et de Lac-Carré sont établis depuis peu dans le secteur connu sous le nom de la Repousse dans le canton de Wolfe. En 1887, ils sont sollicités financièrement afin d'accélérer l'arrivée du chemin de fer et d'assurer ainsi le développement de la localité. En novembre 1892, le train rejoint finalement cet endroit isolé où l'agriculture peut à peine faire vivre la population. La gare ferroviaire de Saint-Faustin-Station est construite un an plus tard à proximité du lac Carré. Elle est située sur l'ancienne terre d'Anthime Tessier, un des premiers habitants de l'endroit. Le bâtiment, de plan rectangulaire, est construit en bois et est coiffé d'un toit à deux versants droits. Il reprend un modèle simple fréquemment utilisé à la fin du XIXe siècle. En effet, c'est ce type de gare qui se rencontre dans les petites localités jalonnant les voies ferrées qui s'ouvrent au nord du fleuve Saint-Laurent. La gare est agrandie en 1911 par l'ajout d'une annexe. Elle connaît peu de modifications majeures après l'agrandissement. Un abri est toutefois ajouté, et deux petites lucarnes et quelques ornements menuisés sont supprimés.

Comme ailleurs dans les Laurentides, l'arrivée du chemin de fer à Saint-Faustin-Station favorise l'industrie du bois et le tourisme. Il engendre aussi une croissance démographique. En marge du noyau de peuplement initial, le secteur de la gare prend le nom de La Station et devient une petite agglomération distincte. La municipalité de Saint-Faustin-Station, qui devient plus tard celle de Lac-Carré, est fondée en 1922. Les nombreux lacs et rivières du secteur attirent les villégiateurs qui viennent, entre autres, pratiquer la pêche sportive. Plusieurs résidences secondaires sont construites près du lac Carré et sur les collines avoisinant la gare.

L'amélioration des liens routiers, notamment la construction de l'autoroute du Nord dans les années 1960, entraîne une diminution des activités ferroviaires sur la ligne allant de Montréal à Mont-Laurier. Le service, interrompu en 1960, reprend en 1978; toutefois, il est définitivement abandonné en 1981.

La gare ferroviaire de Saint-Faustin-Station est citée en 1986. L'édifice est inoccupé durant plusieurs années. En 1994, le gouvernement du Québec achète l'ancienne emprise ferroviaire entre Saint-Jérôme et Mont-Laurier. Il crée le corridor récréotouristique du P'tit Train du Nord, officiellement inauguré en 1996. La gare ferroviaire de Saint-Faustin-Station devient la propriété de la municipalité de Saint-Faustin-Lac-Carré en 2001. L'édifice est restauré en 2003, et un abri est reconstruit. En 2008, les locaux de la maison des jeunes et des espaces communautaires locatifs occupent l'édifice. L'été, l'ancienne gare abrite aussi une aire de services ouverte aux utilisateurs du parc linéaire.

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Emplacement

Region administrative :

  • Laurentides

MRC :

  • Les Laurentides

Municipalité :

  • Saint-Faustin--Lac-Carré

Adresse :

  • allée du 7e

Lieux-dits :

  • Saint-Faustin-Station

Latitude :

  • 46° 7' 46.0"

Longitude :

  • -74° 28' 16.8"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Terrebonne Canton de Wolfe Absent 60 ptie

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BOURBEAU, Jean-Pierre. Les Laurentides. La belle randonnée. Québec, Éditions GID, 2005. 205 p.
  • Ethnotech inc. Le patrimoine ferroviaire au Québec. Rapport synthèse. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1991. 111 p.
  • Groupe Harcart Inc. Inventaire des gares du Canadien Pacifique de la région des Laurentides. Montréal, Ministère des Affaires culturelles, 1986. s.p.
  • HALLÉ, Jacqueline. L'architecture des gares des Laurentides. Montréal, Ministères des Affaires Culturelles, 1987. 22 p.
  • LAFRAMBOISE, Yves. Rapport sur les gares ferroviaires. Gare du Canadien Pacifique, Saint-Faustin, Québec. Vol. 9. Ottawa, Commission des lieux et monuments historiques du Canada, s.d. s.p.
  • POIRIER, Daniel. « Le p'tit train du Nord. Montréal / Labelle / Mont-Laurier ». Canadian Rail. No 397 (1987), s.p.
  • REFORD, Alexander. Au rythme du train, 1859-1970. Aux limites de la mémoire. Québec, Les Publications du Québec, 2002. 193 p.
  • SANSCHAGRIN, Angelbert. Mémoires paroissiaux de Saint-Faustin. Trois-Rivières, Imprimerie Saint-Joseph, 1928. 180 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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