Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Cathédrale catholique Notre-Dame
  • Cathédrale de Québec
  • Église de Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception
  • Église de Notre-Dame-de-la-Paix

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1647 – après 1650 (Construction)
  • 1684 – 1697 (Agrandissement)
  • 1744 – 1748 (Agrandissement)
  • 1759 (Destruction par incendie)
  • 1768 – 1771 (Reconstruction)
  • 1787 – 1793 (Décoration intérieure)
  • 1819 – 1823 (Décoration intérieure)
  • 1843 – 1844 (Agrandissement)
  • 1922 – (Destruction par incendie)
  • 1923 – 1930 (Reconstruction)
  • 1959 (Réaménagement intérieur)
  • 1992 – 1995 (Réaménagement intérieur)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Cimetières)
  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (401)

Plaques commémoratives associées (2)

Événements associés (3)

Groupes associés (3)

Personnes associées (22)

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Inventaires associés (2)

Carte

Description

La basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec est un lieu de culte catholique qui résulte de plusieurs campagnes d'agrandissement et de reconstruction. Les éléments les plus anciens remontent à 1647. Le plan de cet édifice en pierre à deux étages est composé d'un massif antérieur comprenant deux tours et un vestibule, d'une nef rectangulaire formée d'un vaisseau central et de bas-côtés ainsi que d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. La façade monumentale, de style néoclassique, comporte un avant-corps central. Les tours s'élèvent en retrait de la façade et ne sont pas identiques. La tour sud domine l'ensemble par son double lanternon. Une sacristie et une chapelle utilisée comme sacristie à l'origine, inscrites dans le prolongement des bas-côtés, se situent de part et d'autre du choeur. Le chemin couvert épouse la courbe de l'abside et donne accès à une chapelle polygonale. La basilique-cathédrale fait partie d'un ensemble également formé par le presbytère, le palais épiscopal, le Séminaire de Québec, l'ancienne Université Laval et le musée de l'Amérique française. Précédée d'un parvis délimité par un mur en pierre surmonté d'une clôture en fonte, elle borde un quadrilatère occupé par une place publique et fait face à l'hôtel de ville de Québec.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Un site archéologique inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

La basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec fait partie du site patrimonial du Vieux-Québec.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1966-06-23

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Désignation (Canada) Lieu historique national du Canada Commission des lieux et monuments historiques du Canada 1989-01-01
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Québec), 2016-12-09
    Prise d'effet : 2017-06-09
 

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Valeur patrimoniale

La basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L'édifice, dont les origines remontent à 1647, est le berceau de l'Église catholique canadienne. Centre du culte apostolique de Québec, l'église dessert la première paroisse érigée canoniquement (1664) en Nouvelle-France, pour ensuite devenir la première cathédrale de l'immense diocèse de Québec créé sous l'autorité de François de Laval (1623-1708) en 1674. La basilique-cathédrale, qui abrite aujourd'hui les sépultures de la plupart des évêques de Québec ainsi que celles de quatre gouverneurs de la Nouvelle-France, constitue l'un des principaux symboles de l'Église catholique au Québec et au Canada.

La basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le lieu de culte est le résultat de multiples campagnes d'agrandissement et de reconstruction qui ont été dirigées par des personnages majeurs dans l'histoire de l'architecture au Québec, tels Claude Baillif (vers 1635-1698), Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (1682-1756), Jean Baillairgé (1726-1805), son fils François (1759-1830) et le fils de ce dernier Thomas (1791-1859), François-Xavier Berlinguet (1830-1916) et Georges-Émile Tanguay (1858-1923), Raoul Chênevert (1889-1951) et Maxime Roisin (1871-1960). À travers les différentes phases de son évolution, il a servi de modèle à de nombreuses églises paroissiales. Son plan illustre un mode d'agrandissement couramment utilisé pour les églises en croix latine. Il consiste à allonger la nef par la façade, qui est alors renouvelée, et à l'élargir en prolongeant les extrémités du transept. La tour-clocher sud est issue du XVIIIe siècle et a été restaurée après l'incendie de 1922. Elle apparaît telle qu'elle a été reconstruite par Jean Baillairgé entre 1768 et 1771, d'après les plans de 1744 de Chaussegros de Léry, à l'exception du second lanternon ajouté par Baillairgé. La façade témoigne de l'influence marquante du néoclassicisme au Québec. Érigée en 1843 et 1844, elle est considérée comme l'oeuvre néoclassique la plus achevée de l'architecte Thomas Baillairgé. La basilique-cathédrale, entièrement rétablie de 1923 à 1930, présente plus de 360 ans de pratique architecturale.

La basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique liée à son décor intérieur. Ce décor a été reconstitué à partir de photographies anciennes et de plans originaux après l'incendie de 1922. Réalisé par les architectes Chênevert et Roisin, il présente d'une part un aperçu de l'esthétique classique de trois générations de Baillairgé. Cette esthétique a fait école dans la région de Québec, où plusieurs églises contiennent retables, maître-autel, chaire ou banc d'oeuvre qui reprennent leur manière. D'autre part, les architectes ont parachevé l'édifice dans l'esprit Beaux-Arts qui caractérise l'ensemble de leurs créations. Cet esprit se reflète notamment dans le traitement des fausses voûtes, des chapelles et de la sacristie. Exécuté en une seule campagne de travaux, l'ensemble est d'une grande cohérence.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de la basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec liés à ses valeurs historique, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- sa situation, à l'extrémité de la côte de la Fabrique et face à la place de l'Hôtel-de-Ville, dans le noyau religieux et institutionnel du site patrimonial du Vieux-Québec - son volume, dont le plan composé d'un massif antérieur incluant deux tours carrées et un vestibule, d'une nef rectangulaire comprenant un vaisseau central coiffé d'un toit à deux versants droits et deux bas-côtés coiffés d'un toit en appentis (se poursuivant sur la sacristie nord, l'ancienne sacristie sud et le chemin couvert), et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle coiffée d'une croupe ronde;
- ses matériaux, dont le parement en pierre de taille et la couverture en cuivre;
- les composantes de la façade-écran d'inspiration néoclassique, dont l'avant-corps central (arcade, pilastres, entablement, fronton à oculus, couronnement encadré d'amortissements, porte centrale avec tympan vitré cintré et baies latérales, fenêtre cintrée), les corps latéraux (ailerons, acrotères, portes avec imposte vitrée, fenêtres cintrées), les bandeaux, les ouvertures en retrait, les chambranles et la croix en fer forgé;
- le mur en pierre du parvis surmonté d'une clôture en fonte;
- les composantes de la tour nord d'inspiration néoclassique, dont le toit en pavillon, les bandeaux, les pilastres, les fenêtres cintrées en retrait et les oculus;
- les composantes de la tour-clocher sud, dont la base carrée, la chambre des cloches octogonale et les deux lanternons octogonaux, les baies cintrées avec abat-son, les archivoltes et la croix en fer forgé;
- les composantes de la sacristie nord et l'ancienne sacristie sud, inscrites dans la continuité des bas-côtés, dont les fenêtres à battants, les fenêtres cintrées et les archivoltes;
- les composantes de la chapelle du Sacré-Coeur à pans coupés et au choeur en saillie greffée au bas-côté nord, dont le toit mansardé à croupes, les fenêtres triples en plein cintre et les fenêtres cintrées;
- les composantes de la chapelle Saint-Louis annexée au chemin couvert, dont le plan polygonal, le toit à croupes et les fenêtres triples en retrait;
- les composantes du chemin couvert épousant la courbe de l'abside, dont le portail (colonnes jumelées, fronton, porte avec tympan vitré cintré) et les fenêtres cintrées;
- la fenestration de la nef et du vestibule, dont les fenêtres hautes en plein cintre, les fenêtres cintrées et les archivoltes;
- le mur séparant les bas-côtés des tours;
- le clocheton surmontant le choeur;
- le décor architectural, dont la fausse voûte à arc surbaissé du vaisseau central et du choeur (arcs doubleaux à caissons reposant sur des panneaux fleurdelisés supportés par des écussons, ciels peints encadrés de larges moulures interrompues par des ornements sculptés, caissons, lunettes), la fausse voûte en berceau des bas-côtés (arcs doubleaux, caissons, lunettes), l'arcature des galeries latérales, l'arcature de la nef et du choeur (écoinçons, clefs de voûte figurées, pilastres corinthiens jumelés, entablement se poursuivant dans le choeur) et les ornements du choeur (couronnement doré, archivoltes, clefs de voûte figurées, appliques);
- le baldaquin doré (pilastres adossés à des pilastres-dosserets corinthiens, socles supportant une statue, consoles figurant un ange, volutes couvertes de feuillages, guirlande de fleurs, écusson, globe, Christ en gloire), le maître-autel, les autels latéraux, la chaire, le banc d'oeuvre et le trône de l'évêque;
- le décor architectural de la chapelle du Sacré-Coeur, de la chapelle Saint-Louis, de la sacristie nord et de l'ancienne sacristie sud;
- les vitraux;
- la tribune arrière et l'orgue.

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Informations historiques

La basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec remonte à 1647, alors que les Jésuites entreprennent la construction de l'église de Notre-Dame-de-la-Paix. Dédiée à Notre-Dame de l'Immaculée-Conception en 1664 avec l'érection canonique de la paroisse de Québec, elle est choisie par l'évêque François de Laval (1623-1708) comme cathédrale en 1674 avec la création du diocèse de Québec.

En 1683, Louis XIV octroie des fonds pour son agrandissement. L'entrepreneur Claude Baillif (vers 1635-vers 1698) construit de 1684 à 1687 une façade qu'il situe 18 mètres à l'avant de l'église. Il aménage aussi les fondations de deux tours. Seule la tour sud est érigée. Le massif antérieur ne sera rattaché à l'église qu'en 1697 par le prolongement de la nef.

La cathédrale est encore agrandie de 1744 à 1748 par l'ingénieur du roi Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (1682-1756). Un choeur plus profond est construit et jouxté d'une sacristie au sud, des bas-côtés sont aménagés en prolongeant les extrémités du transept, des piliers sont formés avec les murs latéraux et surmontés d'une arcature et de fenêtres hautes, et une nouvelle façade, plus large et plus haute, remplace celle de Baillif.

La cathédrale est incendiée lors du siège de Québec (1759). Elle est rétablie de 1768 à 1771 par Jean Baillairgé (1726-1805), menuisier et sculpteur, selon les plans de Chaussegros de Léry. Il ajoute néanmoins un second lanternon au clocher et élargit les piliers de la nef. De 1787 à 1793, il fait équipe avec son fils François (1759-1830), peintre, sculpteur et architecte. Ils réalisent les retables, le baldaquin, les statues et le trône de l'évêque. François livre le maître-autel en 1797 et le banc d'oeuvre en 1799, orne la façade d'un fronton et de retours de corniche en 1818, fait exécuter les fausses voûtes en plâtre par le maître maçon John Cannon (vers 1783-1833) de 1819 à 1822 et complète le décor de la nef en 1823. En 1825, son fils Thomas (1791-1859), architecte et sculpteur, retravaille les retables latéraux. Une sacristie est érigée contre le mur nord du choeur en 1828.

La façade actuelle est l'oeuvre de Thomas Baillairgé. Son projet, présenté à la fabrique en 1829, n'est mis en chantier qu'en 1843. Il prévoit deux nouvelles tours. Seule la tour nord est élevée, mais elle est amputée de son clocher en raison de la faiblesse des fondations. Les travaux sont interrompus en 1844 et le projet demeure inachevé. L'architecte et ingénieur civil Charles Baillairgé (1826-1906) conçoit en 1857 la clôture en fonte qui délimite le parvis.

La cathédrale est élevée au rang de basilique en 1874. La chapelle du Sacré-Coeur, de l'architecte François-Xavier Berlinguet (1830-1916), est annexée en 1887 au bas-côté nord. En 1890, l'architecte Georges-Émile Tanguay (1858-1923) revêt de pierre de taille le côté sud de l'édifice. Le chemin couvert et la chapelle Saint-Louis sont construits de 1914 à 1916 par Tanguay et son associé Jean-Honorius Lebon (1874-1919). De 1920 à 1922, Tanguay et son nouvel associé Raoul Chênevert (1889-1951) restaurent la basilique et complètent son décor.

Le 22 décembre 1922, la basilique est détruite par les flammes. Il n'en subsiste que la maçonnerie. L'édifice et son décor sont rétablis de 1923 à 1930 par Chênevert et l'architecte Maxime Roisin (1871-1960) à partir de photographies anciennes et de plans originaux. Toutefois, ils traitent dans l'esprit Beaux-Arts les fausses voûtes, les chapelles et la sacristie. L'orgue Casavant et les vitraux de la maison Champigneules de Paris et de la maison Meyer de Munich sont installés au cours de ces travaux. En 1959, l'architecte André Gilbert (né en 1919) réalise la crypte où sont réunies les sépultures de la plupart des évêques de Québec et de quatre gouverneurs de la Nouvelle-France.

La basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec est classée en 1966. La chapelle funéraire de François de Laval est réalisée de 1992 à 1995 par l'architecte Émile Gilbert (né en 1947).

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • rue De Buade

Lieux-dits :

  • Vieux-Québec

Localisation informelle :

Située à l'angle de la rue De Buade et de la rue Sainte-Famille.

Latitude :

  • 46° 48' 49.46"

Longitude :

  • -71° 12' 21.718"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 213 132

Code Borden

CeEt-39      

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Références

Notices bibliographiques :

  • ALLARD, Nicole. Thomas Baillairgé, 1791-1859, « le plus grand architecte du Bas-Canada », Jérôme Demers. Québec, Éditions Continuité, 1989. 15 p.
  • BLANCHET, Danielle, Louise FORGET et Sylvie THIVIERGE. Vieux-Québec, Cap-Blanc : place forte et port de mer. Québec, Ville de Québec, 1989. 80 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • Groupe de recherches en histoire du Québec Inc. Étude d'ensemble : sous-secteur Hôtel-de-Ville. Synthèse. Québec, Ville de Québec, 1998. 262 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Lieux de culte situés sur le territoire de la ville de Québec. Québec, Ville de Québec, 1994. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « Cathédrale Notre-Dame ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 161-166.
  • NOPPEN, Luc. Les églises du Québec, 1600-1850. Montréal, Fides, 1977. 298 p.
  • NOPPEN, Luc. Notre-Dame de Québec, son architecture et son rayonnement (1647-1922). Québec, Éditions du Pélican, 1974. s.p.
  • ROY, Pierre-Georges. Les vieilles églises de la province de Québec, 1647-1800. Québec, Commission des monuments historiques de la province de Québec, 1925. 323 p.
  • s.a. Album-souvenir de la Basilique de Québec. Québec, 1947. 73 p.
  • s.a. Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec Basilica-Cathedral. Québec, Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec, 1999. 36 p.
  • TREMBLAY, Katia. « La basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec. Première cathédrale et première basilique en Amérique du Nord ». Conseil du patrimoine religieux du Québec. Conseil du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/publications/documents/monographies.php

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