Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison John-Date

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1886 (Construction)
  • vers 1977 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Groupes associés (1)

Personnes associées (5)

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Description

La maison John-Date est une habitation en rangée de style victorien construite en 1886. Elle est divisée en deux unités, autrefois unifamiliales, de composition identique mais inversée par effet de miroir. La façade à parement en pierre de taille à bossage compte quatre étages, incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, et se divise en quatre travées couronnées de lucarnes. Chacune des travées centrales présente un avant-corps surmonté d'une grande lucarne à pignon. Chacune des travées latérales comprend une entrée principale, placée au sommet d'un escalier droit qui mène au rez-de-chaussée surélevé. L'ornementation est assurée par des éléments en pierre de taille lisse (bandeaux et chambranles) ainsi que par des éléments menuisés (corniche et frise du toit ainsi que chambranles des lucarnes). La maison John-Date s'élève à l'extrémité sud d'un ensemble de seize maisons victoriennes contiguës ou mitoyennes, réunissant une maison et quinze façades classées. Cet ensemble est implanté du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, entre l'avenue du Président-Kennedy et la rue Sherbrooke, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. Cette protection s'applique seulement à la façade de l'immeuble.

La maison bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

4

Groupement :

En rangée

Structure :

  • Indéterminé

Saillies :

  • Avant-corps
  • Escalier
  • Mur coupe-feu
  • Tambour

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : Fausse mansarde
    Matériau : Ardoise

Porte principale :

  • métallique, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • métallique, à battants

Fenêtre(s) :

  • à arc surbaissé, Composée
  • Rectangulaire, Composée
  • Rectangulaire, Coulissante

Lucarne(s) :

  • À pignon

Éléments architecturaux :

  • Appui
  • Balustrade en fonte
  • Bandeau
  • Boiserie ornementale
  • Chambranle
  • Clé
  • Corbeau
  • Corniche à modillons
  • Corniche moulurée
  • Frise
  • Fronton
  • Linteau

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1975-12-17

Catégories de conservation

  • 2 - Extérieur supérieur
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1979-02-19

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

La maison John-Date présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette maison, construite en 1886, est typique des résidences victoriennes en rangée érigées à Montréal à cette époque pour les familles aisées. Ces demeures bourgeoises étaient un substitut aux villas et aux grandes résidences individuelles devenues trop chères en raison du coût élevé des terrains. Habituellement conçues par des architectes, elles possèdent une ornementation élaborée qui emprunte à plusieurs courants et qui est représentative de l'architecture victorienne. La façade de la maison John-Date illustre ce type par la composition identique mais inversée de ses deux unités, son parement en pierre de taille à bossage, son élévation de quatre étages incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, sa division en quatre travées couronnées de lucarnes et son vocabulaire décoratif. Chacune des travées centrales présente un avant-corps percé de fenêtres jumelées et surmonté d'une grande lucarne à fronton. Chacune des travées latérales comprend une entrée principale, placée au sommet d'un escalier droit qui mène au rez-de-chaussée surélevé. Des éléments en pierre de taille lisse, tels les bandeaux et les chambranles, rehaussent la façade. L'ornementation est complétée par des éléments menuisés, dont la corniche et la frise du toit ainsi que les chambranles des lucarnes. Ces composantes contribuent aux jeux d'avancée et de recul, de symétrie et de répétition qui rythment l'ensemble auquel appartient cette façade.

La maison John-Date présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le traitement différent des étages correspond à la fonctionnalité intérieure d'origine, ce qui est une caractéristique des demeures bourgeoises victoriennes. Le soubassement abritait des services comme la cuisine et était desservi par une porte secondaire. Le rez-de-chaussée (l'étage noble), auquel mène l'escalier principal, et l'étage au-dessus étaient occupés par la famille propriétaire, tandis que les combles logeaient fort probablement les domestiques. Cette hiérarchie témoigne du mode de vie de la bourgeoisie, pour qui la maison est un symbole de réussite sociale et un lieu de préservation de l'intimité. La valeur historique de la maison John-Date repose également sur son intégration dans un ensemble remarquable. Cette maison s'inscrit en effet dans une enfilade de seize résidences contiguës ou mitoyennes construites entre 1886 et 1890, du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, sur un terrain au sud de la rue Sherbrooke présentant une forte dénivellation. Trois architectes bien établis à Montréal ont participé à cette réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909). La conservation de l'ensemble a été assurée par le classement en 1975 et 1977 de chacune de ses composantes importantes, dont la façade de la maison John-Date. La protection de façades uniquement était une première au Québec, sinon au Canada. Ce geste a assuré la sauvegarde du dernier groupe d'habitations de ce type dans le secteur du centre-ville situé au sud de la rue Sherbrooke et à l'ouest de la rue Saint-Laurent ainsi que d'un paysage urbain typique de Montréal et des grandes villes nord-américaines.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison John-Date liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- sa situation dans un ensemble de seize maisons contiguës ou mitoyennes réunissant une maison et quinze façades classées;
- son implantation en recul de la rue;
- la division de la façade en quatre étages (soubassement dégagé, rez-de-chaussée surélevé et étage supérieur à parement en pierre de taille à bossage, fausse mansarde couverte d'ardoise) et en quatre travées;
- les bandeaux et les chambranles à arc surbaissé en pierre de taille lisse, la corniche et la frise menuisées ainsi que les deux entrées du soubassement;
- les composantes de chacune des travées centrales, dont l'avant-corps, les baies jumelées et la grande lucarne au chambranle menuisé à fronton orné d'un motif de colombage;
- les composantes de chacune des travées latérales, dont l'escalier droit menant à l'entrée principale et la lucarne simple au chambranle menuisé à corniche à modillons et toit à croupe surmonté d'un épi.

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Informations historiques

La maison John-Date a été érigée en 1886 pour le personnage dont elle porte le nom. Elle s'inscrit dans une enfilade de résidences contiguës ou mitoyennes, typique du paysage montréalais de cette époque.

L'ensemble formé de seize demeures apparaît entre 1886 et 1890 du côté sud de la rue Jeanne-Mance, dans la portion comprise entre la rue Sherbrooke et l'actuelle avenue du Président-Kennedy. Il s'élève sur des terres acquises de la succession de George Platt. Trois architectes bien établis à Montréal ont participé à sa réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909).

Au fil des ans, les maisons ont été transformées en logements et pouvaient accueillir de deux à quatre locataires. Un projet immobilier qui aurait mené à la démolition de l'ensemble est interrompu par le classement individuel, en 1975, d'une maison et de neuf façades, dont celle de la maison John-Date. Les autres façades seront classées deux ans plus tard. La protection de façades uniquement était une première au Québec, sinon au Canada. En 1979, une aire de protection est décrétée pour chacun des seize immeubles classés. Ce geste a assuré la sauvegarde du dernier groupe d'habitations de ce type dans le secteur du centre-ville situé au sud de la rue Sherbrooke et à l'ouest de la rue Saint-Laurent ainsi que d'un paysage urbain typique de Montréal et des grandes villes nord-américaines. La Société canadienne d'hypothèque et de logement acquiert, en 1977, quatorze des seize maisons. Leur restauration est confiée à l'architecte Michael Fish et à Ian Fairlie, étudiant en architecture.

Une partie de l'ensemble est aujourd'hui une coopérative d'habitation alors que les autres résidences sont toujours des propriétés individuelles.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 2020, rue Jeanne-Mance
  • 2022, rue Jeanne-Mance
  • 2024, rue Jeanne-Mance
  • 2026, rue Jeanne-Mance

Latitude :

  • 45° 30' 29.902"

Longitude :

  • -73° 34' 8.523"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 340 589

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « Façades de la rue Jeanne-Mance ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 67-69.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 3. Montréal, Les Éditions La Presse, 1989. 560 p.

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