Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison et entrepôt Edward-William-Gray

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Entrepôt Edward-William-Gray
  • Maison Beaudoin

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1773 (Construction)
  • 1968 (Incendie)
  • vers 1968 – 1968 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction commerciale (Entrepôts)
  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (3)

Personnes associées (7)

Images

Carte

Description

Les maison et entrepôt Edward-William-Gray sont deux bâtiments de pierre érigés dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Les constructions de deux étages et demi, à mur mitoyen, sont coiffés de toits à deux versants droits percés de lucarnes à pignon. L'ensemble est construit sans marge de recul par rapport à la rue, qui accuse une légère dénivellation. Les maison et entrepôt Edward-William-Gray sont situés en milieu urbain, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ces biens sont classés immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur des bâtiments, et pas au terrain.

Les maison et entrepôt Edward-William-Gray sont compris dans le site patrimonial de Montréal.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

2

Groupement :

Jumelé

Structure :

  • Bois

Annexes :

  • Agrandissement

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à baguettes

Autre(s) porte(s) :

  • bois massif, à battants
  • bois massif et vitrage, à imposte

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, Fixe

Lucarne(s) :

  • À pignon

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1969-06-04

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 5 - Intérieur supérieur
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec 1964-01-08

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

Les maison et entrepôt Edward-William-Gray présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique comme témoins de l'architecture marchande de la fin du XVIIIe siècle. L'ensemble d'abord à fonction mixte, formé de deux bâtiments contigus, était composé d'un entrepôt et d'une habitation. Edward William Gray (1742-1810), à la fois marchand commissionnaire, encanteur et shérif, fait construire le bâtiment nord en 1773. L'entrepôt voûté, qui tient aussi lieu de magasin, sert à remiser la marchandise que le commerçant importe de Londres et vend aux enchères ainsi que les biens saisis dans l'exercice de ses fonctions de shérif. Le bâtiment sud, construit en 1785, est une habitation qui comprend trois logements, comme en témoigne encore les trois portes de la façade principale, et Gray y logeait avec sa famille. Les maison et entrepôt Edward-William-Gray constituent l'un des rares exemples d'ensemble du XVIIIe siècle combinant les fonctions résidentielles et commerciales à subsister à Montréal.

Les maison et entrepôt Edward-William-Gray présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur architecturale. Ces bâtiments sont toujours représentatifs de l'architecture urbaine du Régime français et des ordonnances visant la protection contre les incendies promulguées par les intendants de la Nouvelle-France en 1721 et 1727. Ils présentent une maçonnerie en pierre crépie, des murs pignons coupe-feu, des toits à deux versants droits couverts de tôle et des chambranles en pierre de taille. Situés directement en bordure de la voie publique, ils occupent toute la largeur du lot. L'ensemble illustre la pérennité de la tradition architecturale française au cours des décennies suivant la Conquête (1760).

Les maisons et entrepôt Edward-William-Gray présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur historique reposant sur leur association avec son propriétaire constructeur et avec quelques-uns de ses occupants. Arrivé à Montréal en 1760, Gray s'adonne au commerce avant d'occuper des fonctions de notaire, d'avocat, de fonctionnaire et d'officier de milice. Vers la fin des années 1760, il met sur pied une entreprise d'encanteur et de commissionnaire. En 1776, il est nommé shérif, un titre qui lui permet notamment d'exécuter des ordres de saisie pour dettes. Avec la construction du palais de justice rue Notre-Dame au début des années 1850, l'ensemble accueille des bureaux et sert de logement à plusieurs représentants de professions liées au droit. L'un d'eux est George Étienne-Cartier (1814-1873), avocat et copremier ministre du Canada-Uni, qui loue le bâtiment nord avec ses associés de 1860 à 1873. Une imprimerie y a aussi pignon sur rue de 1880 à 1918; la maison d'édition Beauchemin, fondée en 1842, est l'un de ses clients.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des maison et entrepôt Edward-William-Gray liés à leurs valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- leur situation à l'intérieur du site patrimonial de Montréal;
- la contiguïté des édifices;
- l'occupation de toute la largeur du lot et l'absence de recul par rapport à la voie publique;
- le mur mitoyen entre les deux bâtiments;
- les trois portes d'entrée en façade principale du bâtiment sud (maison);
- la petite porte au sud de la façade principale du bâtiment nord (entrepôt);
- la cour arrière;
- les éléments liés aux ordonnances de protection contre les incendies, dont la maçonnerie de pierre crépie, les murs coupe-feu, la couverture en tôle à la canadienne du bâtiment nord, la couverture de tôle à baguettes du bâtiment sud et les chambranles en pierre de taille;
- les éléments du bâtiment nord (entrepôt), dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi, le toit à deux versants droits de pente moyenne, les cheminées de pierre disposées en chicane, les ouvertures placées symétriquement comprenant des fenêtres à battants à 24 petits carreaux et des lucarnes à pignon (deux à l'avant et deux à l'arrière);
- les éléments du bâtiment sud (maison), dont le plan rectangulaire, le carré peu dégagé du sol, l'élévation de deux étages et demi, le toit à deux versants droits de pente moyenne, les cheminées de pierre disposées en chicane, les fenêtres à battants à six grands carreaux, les trois portes à imposte de la façade principale et les lucarnes à pignon (quatre à l'avant et deux à l'arrière).

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Informations historiques

Ces deux bâtiments auraient été construits au moment où Edward William Gray (1742-1810) a acquis les terrains sur lesquels ils s'élèvent. Marchand commissionnaire et encanteur, Gray fait construire l'entrepôt en 1773. Nommé shérif en 1776, il est notamment chargé d'exécuter des ordres de saisie pour dettes. L'entrepôt sert à remiser les marchandises que le commerçant importe de Londres et vend aux enchères ainsi que les biens saisis dans sa fonction de shérif. À sa mort, son épouse, Margaret Oakes, hérite de l'entreprise qu'elle léguera à son neveu Frederick William Ermatinger (vers 1769-1827) en 1825.

En 1828, les deux bâtiments sont vendus à Seraphino Giraldo, aubergiste et boutiquier. Il y établit un magasin et un hôtel qui sera fréquenté par les notables de la ville. La famille de Giraldo en demeure propriétaire jusqu'en 1874.

Avec la construction du palais de justice rue Notre-Dame au début des années 1850, l'ensemble accueille des bureaux et sert de logement à plusieurs représentants de professions liées au droit. Parmi eux se trouvent Antoine-Aimé Dorion (1818-1891) et George-Étienne Cartier (1814-1873, avocat et copremier ministre du Canada-Uni), deux figures politiques majeures de l'époque de la Confédération.

Au début des années 1880, la propriété est louée à l'imprimeur Adjuteur Carmel. Ce dernier achète les deux bâtiments en 1890. L'imprimerie de Carmel et sa famille occupent les lieux jusqu'en 1918. Parmi les clients de l'imprimerie, notons l'importante maison d'édition Beauchemin, fondée en 1842.

De 1919 à 1954, l'ensemble appartient au docteur Stephen Langevin, qui le modifie de façon importante durant les années 1930. À partir de 1955, les édifices abritent un restaurant et une brasserie. À la suite d'un incendie survenu en 1968, le propriétaire du moment restaure l'ensemble et lui redonne son apparence d'origine.

Les maison et entrepôt Edward-William-Gray sont classés en 1969. En 2007, les bâtiments abritent une auberge.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 427, rue Saint-Vincent
  • 431, rue Saint-Vincent
  • 437, rue Saint-Vincent

Lieux-dits :

  • Vieux-Montréal

Latitude :

  • 45° 30' 26.488"

Longitude :

  • -73° 33' 13.032"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 181 639

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • FORGET, Madeleine, dir. et Gilles LAUZON, dir. L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine. Québec, Les Publications du Québec, 2004. 292 p.
  • MICHAUD, Josette. Les oeuvres du temps : le Vieux-Montréal. Montréal, Ministère des Affaires Culturelles / Ville de Montréal / Guérin, 1991. 101 p.
  • NOPPEN, Luc. « Maison Beaudoin ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 41.

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