Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Cormier

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • CSSS Arthabaska-Érable

Région administrative :

  • Centre-du-Québec

Municipalité :

  • Plessisville

Date :

  • 1885 – 1886 (Construction)
  • 1919 – 1926 (Recyclage)
  • 1986 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Villas et maisons bourgeoises (domaine))

Éléments associés

Groupes associés (1)

Personnes associées (3)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

La maison Cormier est une luxueuse demeure bourgeoise d'inspiration Second Empire érigée en 1885 et 1886. La résidence en brique rouge, à trois étages, est coiffée d'un toit mansardé à quatre versants. Le plan carré présente une tour demi-hors-oeuvre disposée au centre de la façade, un décrochement sur la façade latérale gauche ainsi qu'une baie en saillie sur la façade latérale droite. La maison Cormier se situe en retrait de la voie publique, au coeur du noyau ancien de la ville de Plessisville.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Plan au sol :

Carré

Nombre d'étages :

3

Groupement :

Adossé

Structure :

  • Bois, ossature en bois

Annexes :

  • Agrandissement

Saillies :

  • Baie en saillie
  • Balcon
  • Encorbellement
  • Escalier
  • Galerie
  • Perron
  • Porche
  • Tour

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : Mansardé
    Matériau : Tôle à baguettes

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois massif, à imposte
  • entièrement vitrée, à battants
  • métallique, à battants

Fenêtre(s) :

  • à arc surbaissé, À guillotine
  • cintrée, À guillotine
  • circulaire, Oculus

Lucarne(s) :

  • À fronton
  • Cintrée

Éléments architecturaux :

  • Aisseliers
  • Balustrade en fer forgé
  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Clé
  • Corniche à consoles
  • Crête faîtière
  • Épi
  • Linteau
  • Pilastre

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 6 - Intérieur notable

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1978-01-10
  • Avis d'intention de classement échu, 1977-09-15
 

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Valeur patrimoniale

La maison Cormier présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Érigée en 1885 et 1886, cette demeure s'inspire du style Second Empire. Ce courant, qui connaît une grande vogue au Québec durant le dernier quart du XIXe siècle, tire son origine de l'architecture française au temps de l'empereur Napoléon III, dont le règne s'étend de 1852 à 1870. Il prend notamment pour modèle une aile du palais du Louvre bâtie de 1852 à 1857. Ce style est ensuite diffusé en Grande-Bretagne, aux États-Unis puis au Canada, où il est fréquemment utilisé dans l'architecture publique et institutionnelle. Au Québec, la bourgeoisie francophone l'emprunte fréquemment en raison de l'image de stabilité, de progrès et de prospérité qu'il évoque. Il symbolise de plus le lien culturel avec la France et réfère au nouvel hôtel du Parlement de Québec (1877-1886). La maison Cormier est une illustration du style Second Empire par son toit mansardé, son corps de logis massif de plan carré ainsi que sa tour demi-hors-oeuvre; le motif décoratif de la fleur de lys matérialise également le lien avec la France. Cette maison de 23 pièces est représentative des maisons bourgeoises de l'époque. Elle possède toujours certaines tapisseries d'origine ainsi que des portes, boiseries, moulures et corniches de plâtre qui se comparent à celles d'autres maisons élaborées de la fin du XIXe siècle.

La maison Cormier présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec ses premiers occupants, Charles Cormier (1813-1887) et son fils Napoléon-Charles Cormier (1844-1915), qui sont des personnages marquants de l'histoire de Plessisville (anciennement Sommerset). Vers 1850, Charles Cormier ouvre un magasin dans cette localité. À compter de 1855, ses concitoyens l'élisent maire à plusieurs reprises. De 1862 à 1867, Cormier siège en tant que conseiller législatif de la division de Kennebec au Parlement du Canada-Uni. Au moment de la construction de sa maison en 1885 et 1886, Cormier représente cette division au Sénat depuis 1867. Digne successeur de son père, Napoléon-Charles Cormier est élu maire de Plessisville en 1889 et nommé, la même année, au Conseil législatif de la province de Québec pour la division de Kennebec. La famille Cormier met sur pied en 1873 la Fonderie de Plessisville. Napoléon-Charles Cormier en assure la présidence et la direction jusqu'à sa mort. Les Cormier sont des personnages très engagés dans leur collectivité : Charles avait joint les Fils de la liberté en 1837, tandis que son fils oeuvre dans la Société Saint-Jean-Baptiste. Charles et Napoléon-Charles Cormier sont des personnages de premier plan dans l'histoire de Plessisville et des Bois-Francs.

La maison Cormier présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec l'architecte, Elzéar Charest (1850-1927). Stagiaire chez l'architecte Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903), Charest réalise plusieurs immeubles dans la ville de Québec, dont l'ancien magasin Paquet (1890), en collaboration avec J.-B. Bertrand, et une maison de la rue Saint-Vallier Ouest (1892). Charest est l'un des meilleurs représentants de l'éclectisme architectural à Québec. Il intègre tourelles, poivrières et créneaux à ses oeuvres, ce qui leur confère un aspect médiéval. Charest occupe le poste d'architecte en chef du département des Travaux publics du Québec de 1891 à 1914. À ce titre, il dessine les plans de plusieurs palais de justice, dont ceux de Hull (1891) et de Sherbrooke (1904-1906).

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2005.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de la maison Cormier liés à sa valeur architecturale comprennent, notamment :
- ses caractéristiques d'inspiration Second Empire, dont le toit mansardé à quatre versants (couvert de tôle à baguettes), le corps de logis de plan carré (en brique à trois étages), la tour demi-hors-oeuvre coiffée d'un toit à brisis bombés, le décrochement de la façade latérale gauche et la baie en saillie de la façade latérale droite;
- les caractéristiques liées aux ouvertures, dont les fenêtres à guillotine à arc surbaissé, les lucarnes à fenêtre cintrée et à fronton, les oculis perçant le toit de la tour, la porte à deux vantaux de l'entrée et certaines fenêtres jumelées;
- les caractéristiques liées à l'ornementation, dont les chaînes d'angle en pierre, les linteaux de fenêtre en pierre comprenant une fausse clé de voûte, les appuis en pierre, les chambranles en bois des lucarnes à montants et frontons sculptés, les corniches à consoles à la base du toit et à la jonction du brisis et du terrasson, les balustrades en fer forgé, les pilastres de la galerie ainsi que l'épi et la crête faîtière de la tour;
- le motif de la fleur de lys au-dessus des lucarnes et dans les linteaux des fenêtres jumelées;
- le solage en pierre;
- la galerie de pleine longueur à deux niveaux en façade se prolongeant sur la façade latérale gauche et le porche ouvert surmonté d'un balcon comprenant un petit toit ornementé en encorbellement;
- ses caractéristiques intérieures, dont les 23 pièces, l'escalier central, les foyers, les portes, les riches boiseries, les tapisseries d'époque, les moulures ainsi que les corniches en plâtre.

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Informations historiques

Cette maison est érigée en 1885 et 1886 pour Charles Cormier (1813-1887), un personnage en vue de Plessisville (anciennement Sommerset). Cormier figurait parmi les membres des Fils de la liberté en 1837. Il s'installe à Plessisville vers 1850 et y ouvre un magasin. À compter de 1855, il est élu maire à plusieurs reprises. De 1862 à 1867, il siège en tant que conseiller législatif de la division de Kennebec au Parlement du Canada-Uni. Au moment de la construction de sa maison, Cormier représente cette division au Sénat depuis 1867. Homme d'affaires, il est aussi le cofondateur de la Fonderie de Plessisville, qui ouvre ses portes en 1873.

La maison de Charles Cormier est construite selon les plans de l'architecte de Québec Elzéar Charest, qui opte pour le style Second Empire alors en vogue auprès de la bourgeoisie francophone québécoise. Charest est l'un des meilleurs représentants de l'éclectisme architectural à Québec. La maison Cormier, qui compte 23 pièces au moment de sa construction, accueille certains membres de l'élite de la province de Québec et du Canada qui visitent le sénateur.

À la suite du décès de Charles Cormier, la résidence est habitée par son fils, Napoléon-Charles (1844-1915). Digne successeur de son père, il est élu maire de Plessisville en 1889 et nommé au Conseil législatif de la province de Québec en 1889 pour représenter la division de Kennebec. Depuis 1885, il est président et directeur de la Fonderie de Plessisville. Très engagé dans son milieu, il oeuvre dans la Société Saint-Jean-Baptiste et s'intéresse au travail des artistes, notamment à celui du sculpteur Alfred Laliberté (1878-1953), dont il est le protecteur.

La famille Cormier demeure propriétaire de la maison jusqu'en 1919, alors qu'elle est vendue à la congrégation des Soeurs de la Charité. La communauté religieuse convertit alors l'immeuble en hôpital. L'institution sera connue sous le nom d'hôpital du Sacré-Coeur de Plessisville. Afin de répondre aux besoins croissants d'espace, une annexe est ajoutée en 1926.

À la suite de la relocalisation de l'hôpital, la Corporation du Centre local de services communautaires (CLSC) de l'Érable acquiert le bâtiment en 1975. L'organisme utilise l'édifice pour loger ses bureaux. L'annexe est démolie en 1978.

La maison Cormier est reconnue en 1978. Propriétaire de l'ancienne résidence de Charles Cormier, le ministère des Affaires sociales du Québec entreprend d'en restaurer l'intérieur en 1986. Ces travaux visent à mettre en valeur certaines pièces comme le hall d'entrée et le grand salon.

La maison Cormier est devenue classée à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Centre-du-Québec

MRC :

  • L'Érable

Municipalité :

  • Plessisville

Adresse :

  • 1331, rue Saint-Calixte
  • 1353, rue Saint-Calixte

Latitude :

  • 46° 12' 57.718"

Longitude :

  • -71° 46' 39.458"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 775 163

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Références

Notices bibliographiques :

  • BEAUDET, Gisèle, François GALARNEAU et Solange PLOURDE. Les patrimoine architectural dans les Bois-Francs. Vol. II. Arthabaska, Société du Musée Laurier, 1984. 439 p.
  • BEAUDET, Gisèle. « Maison Cormier ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 65.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • s.a. La maison Cormier, 1353, rue St-Calixte, Plessisville. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1977. s.p.
  • SALOMON DE FRIEDBERG, Barbara. Analyse comparative de la maison Cormier à Plessisville. s.l. s.d. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

Numéro du bien :

  • Identifiant municipal : 16

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