Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Auberge Charles-Symmes

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Hôtel Symmes

Région administrative :

  • Outaouais

Municipalité :

  • Gatineau

Date :

  • 1831 (Construction)
  • 1890 (Destruction partielle par incendie)
  • vers 1900 (Recyclage)
  • 1978 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Hôtels)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (10)

Plaques commémoratives associées (1)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'auberge Charles-Symmes est un ancien établissement d'hôtellerie construit en 1831. Le bâtiment en pierre présente un plan rectangulaire et une élévation de deux étages et demi. Il est coiffé d'un toit à deux versants retroussés couvert de bardeaux de bois et percé de lucarnes. Une vaste galerie couverte longe le deuxième étage des deux murs gouttereaux. Une annexe rectangulaire à deux étages, en pierre, est adossée à l'un des murs pignons. L'auberge Charles-Symmes est implantée sur un terrain au relief peu accusé et planté d'arbres matures, à proximité d'un élargissement de la rivière des Outaouais, dans le noyau historique du secteur Aylmer de la ville de Gatineau.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

L'auberge Charles-Symmes bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

2 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Bois
  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Autre

Saillies :

  • Cheminée
  • Escalier monumental
  • Galerie
  • Portique

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits retroussés
    Matériau : Bois, bardeaux

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte et à baies latérales

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à imposte

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux

Lucarne(s) :

  • À pignon

Éléments architecturaux :

  • Aisseliers
  • Boiserie ornementale
  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Esse
  • Linteau
  • Plate-bande
  • Retour de l'avant-toit

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1974-11-14

Catégories de conservation

  • 5 - Intérieur supérieur
  • 1 - Extérieur exceptionnel
 
Désignation (Canada) Lieu historique national du Canada Commission des lieux et monuments historiques du Canada 1976-01-01
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1976-05-14
 
Citation Situé dans un site patrimonial Municipalité (Gatineau)
 

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Valeur patrimoniale

L'auberge Charles-Symmes présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Elle constitue un témoin privilégié des origines d'Aylmer. Le bâtiment fut construit pour Charles Symmes (1798-1868), considéré comme le fondateur de cette localité. Né au Massachusetts (États-Unis), Symmes arrive en Outaouais en 1819 et travaille comme commis, puis comme comptable pour son oncle Philemon Wright (1760-1839), qui dirige la colonisation du canton de Hull. En 1822, Symmes s'établit plus à l'ouest pour assumer la gérance de la ferme Chaudière. Par la suite, il s'associe avec son oncle et s'occupe d'un hôtel, d'une taverne et d'un magasin, avant d'acquérir une partie des terrains de ce dernier. Il jette ainsi les bases de la localité d'Aylmer, désignée alors sous le nom de Symmes Landing. En 1831, il fait l'acquisition d'un terrain en bordure du lac Chaudière (aujourd'hui le lac Deschênes), un élargissement de la rivière des Outaouais, pour assurer au village naissant l'accès au cours d'eau. La même année, il fait construire une auberge à proximité d'un débarcadère en prévision de l'instauration d'une liaison maritime entre Aylmer et les localités du nord de la région. Symmes forme une compagnie pour financer la construction du premier bateau à vapeur destiné à faire la navette sur la rivière des Outaouais, le Lady Colborne. L'endroit devient rapidement un point de départ pour l'approvisionnement des postes de la Compagnie de la Baie d'Hudson en Outaouais, et l'auberge constitue durant plusieurs décennies le plus important relais du réseau de transport de l'Outaouais. L'implantation du bâtiment, dont une façade donne sur le lac et une autre sur un chemin ancien qui reliait Hull et Aylmer, témoigne de l'importance de son rôle dans le réseau de transport de la région. L'auberge jouit d'une excellente réputation quant au service et à sa table. Symmes ne l'exploite cependant pas lui-même, l'établissement étant loué à des aubergistes. Dans les années 1850, l'auberge est vendue à Robert Conroy, qui, lui aussi, loue l'établissement à des tiers. Au cours des années 1880, à mesure que se développe le réseau ferroviaire, le transport par bateau à vapeur devient de moins en moins populaire. La fréquentation de l'auberge décline lentement. Aujourd'hui, ce bâtiment directement lié au développement de la localité abrite une institution muséale consacrée à l'histoire locale et régionale.

L'auberge Charles-Symmes présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment intègre à la fois des influences néoclassiques et pittoresques, qui marquent fortement l'architecture de la première moitié du XIXe siècle. Le néoclassicisme constitue l'un des premiers apports britanniques à l'architecture du Québec et se caractérise par l'emploi du vocabulaire classique dans des formes simples. L'auberge Charles-Symmes illustre cette influence notamment par la disposition régulière de ses ouvertures, ses portails à tympan vitré à arc en anse de panier, ses chaînes d'angle et sa corniche moulurée. Le bâtiment se rattache aussi au courant pittoresque, une approche esthétique du XIXe siècle qui favorise l'ouverture de l'architecture sur la nature environnante. La présence d'une galerie généralement couverte par les larmiers débordants du toit devient alors un élément très répandu dans l'architecture québécoise. L'auberge Charles-Symmes se distingue toutefois par son système de galeries particulièrement élaboré, déployé sur deux étages et comportant une saillie centrale, ainsi que par les escaliers à volée double à montées convergentes donnant accès au niveau supérieur. Ces galeries, ainsi que les souches de cheminée doubles aux extrémités du faîte, confèrent au bâtiment un caractère monumental. Par ailleurs, l'auberge constitue l'un des plus anciens immeubles en pierre subsistant dans la ville de Gatineau.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2014.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'auberge Charles-Symmes liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation sur un terrain au relief peu accusé et planté d'arbres matures, à proximité d'un élargissement de la rivière des Outaouais, dans le noyau historique du secteur Aylmer;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi, le toit à deux versants retroussés, les galeries couvertes du deuxième étage des murs gouttereaux et leur escalier à volée double à montées convergentes ainsi que les tambours vitrés;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre, la couverture en bardeaux de bois ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois et en pierre de taille;
- les ouvertures, dont les portails composés d'une porte à panneaux, d'un tympan vitré à arc en anse de panier et de baies latérales, les portails composés d'une porte à panneaux et à imposte vitrée, les fenêtres rectangulaires à battants et à petits carreaux disposées régulièrement, les lucarnes à pignon ainsi que les lucarnes centrales de plus grande dimension;
- l'ornementation, dont les chaînes d'angle en pierre de taille, la corniche moulurée ainsi que les supports et les garde-corps des galeries et des escaliers;
- les souches de cheminée doubles disposées aux extrémités du toit;
- l'annexe adossée au mur pignon nord, dont le plan rectangulaire, l'élévation à deux étages, le toit à deux versants droits, la maçonnerie en pierre, la couverture en bardeaux de bois, les fenêtres rectangulaires à battants et à petits carreaux ainsi que la souche de cheminée en pierre s'élevant sur l'extrémité du faîte.

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Informations historiques

Cette auberge fut construite pour Charles Symmes (1798-1868), considéré comme le fondateur d'Aylmer. Né au Massachusetts (États-Unis), Symmes arrive en Outaouais en 1819 et travaille comme commis puis comme comptable pour son oncle Philemon Wright (1760-1839), qui dirige la colonisation du canton de Hull. En 1822, Symmes s'établit plus à l'ouest pour assumer la gérance de la ferme Chaudière. Par la suite, il s'associe avec son oncle et s'occupe d'un hôtel, d'une taverne et d'un magasin. Il acquiert de ce dernier une partie des terrains de l'endroit. Il jette ainsi les bases de la localité d'Aylmer, désignée jusqu'en 1831 sous le nom de Symmes Landing. En 1830, sa propriété est arpentée et divisée en lots qui sont mis en vente.

En 1831, Charles Symmes fait l'acquisition d'un terrain en bordure du lac Chaudière (aujourd'hui le lac Deschênes), un élargissement de la rivière des Outaouais, pour assurer au village naissant l'accès au cours d'eau. La même année, il fait construire une auberge à proximité d'un débarcadère en prévision de l'instauration d'une liaison maritime entre Aylmer et les localités du nord de la région. Symmes forme une compagnie pour financer la construction du premier bateau à vapeur destiné à faire la navette sur la rivière des Outaouais, le Lady Colborne. L'endroit devient rapidement un point de départ pour l'approvisionnement des postes de la Compagnie de la Baie d'Hudson en Outaouais, et l'auberge constitue durant plusieurs décennies le plus important relais du réseau de transport de l'Outaouais, jouissant d'une excellente réputation quant au service et à sa table.

Charles Symmes n'a vraisemblablement pas exploité lui-même l'établissement, qui est plutôt loué à des aubergistes. Au cours des années 1850, Charles Symmes vend la propriété à Robert Conroy, qui la loue, lui aussi, à des tiers. Au cours des années 1880, le transport par bateau à vapeur est de moins en moins populaire, le train lui étant préféré, et la fréquentation de l'auberge décline.

En 1890, un incendie endommage l'intérieur de l'auberge. Le bâtiment reste à l'abandon pendant plusieurs années. Vers 1900, la succession de Conroy cède l'immeuble à deux membres de la famille Ritchie, qui entreprennent la transformation de l'auberge en appartements. Par la suite, le bâtiment est utilisé à différentes fins. En 1973, l'immeuble en mauvais état est acquis par la Société d'aménagement de l'Outaouais.

L'auberge Charles-Symmes est classée en 1974. Depuis 1976, elle bénéficie également d'une aire de protection. Elle est restaurée en 1978. Depuis 2003, le bâtiment abrite le musée de l'auberge Symmes, une institution muséale consacrée à l'histoire locale et régionale.

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Emplacement

Region administrative :

  • Outaouais

MRC :

  • Gatineau

Municipalité :

  • Gatineau

Adresse :

  • 1, rue Front

Lieux-dits :

  • Aylmer

Localisation informelle :

Anciennement le 2, rue Main.

Latitude :

  • 45° 23' 40.1"

Longitude :

  • -75° 51' 17.8"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 884 949

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • ALDRED, Diane. Aylmer Québec. Its Heritage / Aylmer Québec. Son patrimoine. Aylmer, Association de Patrimoine d'Aylmer, 1977. 228 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • LAPOINTE, Pierre-Louis. « Hôtel Symmes ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 517-518.
  • LEROUX, Manon. L'autre Outaouais : guide de découverte du patrimoine. Gatineau, Pièce sur Pièce, Société d'histoire de l'Outaouais, 2012. 607 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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