Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Boucher, Pierre

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2017-02-27

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national, 2015-12-14
 
Inventorié --
 

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Synthèse

Né à Mortagne, en France, le 1er août 1622, Pierre Boucher est le fils de Gaspard Boucher, menuisier, et de Nicole Lomer (Lemaire).

Boucher serait arrivé en Nouvelle-France avec sa famille vers 1634 et aurait reçu son éducation auprès des Jésuites à la ferme de Notre-Dame-des-Anges. Séjournant en Huronie de 1637 à 1641 comme aide missionnaire, il est sérieusement blessé à un bras lors d'une révolte des Hurons. De retour à Québec, Boucher est nommé soldat, interprète et agent auprès des Autochtones par le gouverneur Charles-Jacques Huault de Montmagny. Il accompagne ce dernier dans ses expéditions contre les Iroquois. Il est présent lors de la fondation du poste de Ville-Marie par Pierre de Chomedey de Maisonneuve en 1642 et participe aux négociations de paix de 1645-1646 avec les Autochtones, dont le chef agnier Kiotseaeton, ambassadeur auprès des Français.

Boucher s'installe à Trois-Rivières en 1645 et assure la défense du fort contre les attaques iroquoises. Le gouverneur d'Ailleboust le nomme commis en chef du poste de Trois-Rivières. Nommé capitaine du bourg en 1651, il élabore un plan de défense qui présente une palissade agrémentée de corps de garde. En l'absence du gouverneur Jacques Leneuf de La Poterie et devant la menace iroquoise, il est nommé gouverneur intérimaire. Après un siège de plusieurs jours, il conclut en 1653 une paix avec plus de 600 Iroquois venus attaquer Trois-Rivières. Il est élu conseiller du roi à Québec en 1657, mais se retire la même année sur ses terres de l'arrière-fief Sainte-Marie, détaché de la seigneurie du Cap-de-la-Madeleine.

Choisi par les Jésuites et les notables de la colonie pour plaider la cause de la Nouvelle-France à la cour du roi, Boucher s'embarque pour la France en 1661. Il présente aux administrateurs coloniaux les doléances des habitants de la Nouvelle-France et est anobli par Louis XIV. Boucher revient l'année suivante accompagné de deux navires et de 100 soldats. Sa mission auprès des autorités françaises permet entre autres la proclamation, en 1663, d'un gouvernement royal pour la colonie. Boucher rédige par la suite un rapport qui a comme objectif d'accroître l'intérêt de la métropole envers la Nouvelle-France. En 1664, le roi ordonne l'envoi du régiment Carignan-Salières afin de stabiliser la colonie aux prises avec des incursions iroquoises sur son territoire. À son retour de France, Boucher reçoit la commission de gouverneur de Trois-Rivières. Il est nommé juge royal en 1663 et se voit concéder l'année suivante le fief des Îles-Percées en aval de Ville-Marie (Montréal). Boucher conserve ses fonctions de gouverneur de Trois-Rivières jusqu'en 1667, année où il décide de s'établir sur ses terres.

Boucher organise sa seigneurie des Îles-Percées, renommé Boucherville, selon un modèle qu'il a lui-même développé et est déterminé à démontrer que l'agriculture est viable en Nouvelle-France. L'implication de Boucher dans le développement de sa seigneurie lui vaut l'éloge des autorités coloniales. Il est l'un des premiers seigneurs à ajouter l'élevage à ses activités agricoles en louant un troupeau de bovins à ses censitaires. La seigneurie de Boucherville est l'une des plus prospères et des mieux organisées. Ce n'est qu'en 1672 que l'intendant Jean Talon cède officiellement à Pierre Boucher la seigneurie de Boucherville. Durant ses dernières années, Boucher rédige ses mémoires.

Il est l'auteur d'une Histoire véritable et naturelle des moeurs et productions du pays de la Nouvelle-France, vulgairement dite le Canada (1664), dédiée au ministre du roi Jean-Baptiste Colbert.

Il est décédé à Boucherville, le 19 avril 1717.

Il avait épousé à Québec, en 1649, Marie Ouebadinskoue, appelée Marie-Madeleine Chrestienne, huronne et élève des Ursulines de Québec. Elle décède la même année. Il épouse ensuite, en 1652, Jeanne Crevier, fille de Christophe Crevier.

Ce personnage a été désigné par le ministre de la Culture et des Communications en 2017.

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Intérêt patrimonial

Ce personnage historique est désigné pour les motifs suivants:

Pierre Boucher, interprète, soldat et seigneur, est un des personnages les plus importants de l'histoire de la Nouvelle-France. Il a souvent joué un rôle déterminant dans la résolution de conflits, dans l'établissement de relations plus fructueuses avec la métropole et dans la ratification de divers traités de paix avec les Autochtones. Arrivé à Québec, vraisemblablement en 1635, il vit en Huronie de 1637 à 1641 et apprend des langues autochtones. De retour à Québec, il agit à titre d'interprète et d'agent auprès des Autochtones pour le gouverneur Charles Huault de Montmagny. Boucher accompagne le gouverneur dans ses expéditions chez les Iroquois et participe à des pourparlers de paix. Établi à Trois-Rivières à partir de 1645, il s'illustre dans la défense du bourg et est nommé gouverneur en 1654. Boucher est anobli par Louis XIV en 1661 et est dépêché à la cour du roi, par l'élite de la colonie, pour y plaider la cause de la Nouvelle-France, laquelle est alors dans un état précaire. Convaincu par le témoignage de Boucher, le roi place la Nouvelle-France sous sa protection en 1663 et prend des mesures permettant d'accroître son développement, comme l'envoi du régiment de Carignan-Salières, des Filles du roi et de l'intendant Jean Talon. En 1667, Boucher devient le premier seigneur des Îles-Percées, renommées Boucherville. Il met son fief en valeur selon ses propres préceptes, et Boucherville devient l'une des seigneuries les plus prospères et les mieux organisées de la colonie.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BOUCHER, Pierre. Histoire véritable et naturelle des moeurs et productions du pays de la Nouvelle France, vulgairement dite le Canada (texte moderne établi par Christophe Horguelin avec une postface de Thomas Wien). Montréal, Almanach, 2014. 245 p.
  • BOUCHER, Pierre. Histoire véritable et naturelle des moeurs et productions du pays de la Nouvelle-France, vulgairement dite le Canada (texte établi en français moderne par Pierre Benoit). Québec, Septentrion, 2014. 240 p.
  • COURNOYER, Jean. La mémoire du Québec: de 1534 à nos jours: répertoire de noms propres. Montréal, Stanké, 2001. 1861 p.
  • DOUVILLE, Raymond. « Boucher, Pierre ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • LEBLANC, Léopold. « Histoire véritable et naturelle des moeurs et productions du pays de la Nouvelle-France, vulgairement dite le Canada, de Pierre Boucher ». LEMIRE, Maurice, dir. Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec. Tome I : Des origines à 1900. Montréal, Fides, 1980, s.p.
  • MARION, Séraphin. Pierre Boucher. Québec, Imprimeur du roi, 1927. 290 p.
  • MARSH, James. « Boucher, Pierre ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/
  • MITCHELL, Estelle. Messire Pierre Boucher (écuyer), seigneur de Boucherville, 1622-1717. Montréal, Librairie Beauchemin, 1967. 389 p.

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