Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Voyage du Columbo, premier train de bois de Philemon Wright

Type :

Événement

Autre(s) nom(s) :

  • Périple du Columbo

Date :

  • 1806‑06‑11 – 1806‑08‑12

Période historique :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thème commémoratif :

  • Exploitation des ressources naturelles

Éléments associés

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Événement historique Ministre de la Culture et des Communications 2023-10-26

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national, 2018-05-03
 

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Synthèse

Le voyage de Philemon Wright (1760-1839) à bord du Columbo, premier train de bois à descendre la rivière des Outaouais et le Saint-Laurent jusqu'à Québec, symbolise le début de l'industrie forestière au Québec. Celui-ci arrive au Canada en 1800 et s'établit sur le site actuel de Hull avec l'intention de fonder une communauté de fermiers indépendants. Le manque de capitaux l'amène toutefois à développer le commerce du bois en 1806 pour financer la colonie. La coupe de bois est également motivée par la nécessité de retenir la main-d'œuvre pendant les mois d'hiver jusqu'aux travaux d'été.

Pour acheminer son bois jusqu'au port de Québec afin de l'exporter vers le marché de la Grande-Bretagne, Philemon Wright assemble des pièces de bois équarri, des planches et des madriers sous forme de radeau, appelé train de bois. Un premier radeau de bois équarri part le 11 juin 1806 de l'embouchure de la rivière Gatineau pour descendre la rivière des Outaouais, puis le fleuve Saint Laurent jusqu'à Québec. Nommé le Columbo, ce train de bois constitué de plusieurs cages est composé de 700 plançons de pin et de chêne et de milliers de planches, qui portent environ 900 madriers. Le voyage effectué par Wright et quatre autres cageux est pénible en raison des obstacles, dont les rapides du Long-Sault. La difficulté du voyage est accentuée par la nouveauté de l'entreprise. Wright estime qu'il peut passer par le nord de l'île de Montréal pour atteindre Québec, ce qui, d'après lui, est réputé impossible et n'a jamais été tenté. Il atteint cependant Québec le 12 août par cette voie, non sans difficultés, et doit attendre jusqu'en novembre pour vendre sa cargaison. Il récidive l'année suivante et rencontre de meilleurs résultats. Wright parvient rapidement à la tête d'une industrie naissante. En 1814, il fonde avec ses fils la compagnie Philemon Wright and Sons pour accroitre l'efficacité de cette activité naissante.

L'expérience de Wright permet à la fois de lier l'important potentiel forestier de la vallée de l'Outaouais au marché britannique et d'ouvrir une voie de navigation pour les cages entre Hull et Québec. Seulement en 1823, l'entreprise P. Wright and Sons achemine vers Québec plus de 300 trains de bois provenant de la vallée de l'Outaouais. Le paysage de cette rivière en est profondément marqué : des travaux de dragage sont effectués et en 1829, un glissoir – le premier du genre au Canada – est construit par la compagnie P. Wright and Sons en bordure de la rive nord de la rivière des Outaouais pour que les trains de bois puissent contourner la chute des Chaudières sans dommages ou pertes. D'autres installations de ce type ne tardent pas à apparaitre, de même que des scieries et quais autour de la rivière.

Le voyage du Columbo en 1806 contribue à l'essor de l'industrie forestière de l'Outaouais, qui joue un rôle structurant dans l'histoire de cette région. En effet, le succès de l'entreprise de Wright encourage d'autres entrepreneurs à l'imiter et entraine un accroissement du trafic de bois vers Québec.

Le développement du marché américain pour le bois de charpente avec la signature du traité de réciprocité avec les États-Unis en 1854 ouvre le commerce au sud et amène la diversification de l'industrie. Le voyage de Wright symbolise en quelque sorte le début de l'exploitation forestière orientée vers le marché extérieur, qui demeure une activité économique importante au Québec jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

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Intérêt patrimonial

Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:

« Le voyage du premier train de bois, le Columbo, en 1806, s'inscrit dans le contexte de l'essor du commerce du bois dans le Bas-Canada au début du XIXe siècle, alors favorisé par la forte demande de la Grande-Bretagne en bois équarri. Pour atteindre le marché britannique, l'homme d'affaires Philemon Wright, établit dans le canton de Hull, met au point un système d'assemblage des radeaux de bois pour les faire flotter jusqu'au port de Québec, d'où les pièces pourront être chargées dans les cales des navires en partance pour la métropole. Le 11 juin 1806, le Columbo entreprend son périple. Constitué de plusieurs cages, ce premier train de bois est composé de 700 plançons de pin et de chêne ainsi que de milliers de planches, le tout permettant de transporter environ 900 madriers. Le périple effectué par Wright et quatre autres cageux était jusqu'alors considéré comme impossible en raison des nombreux obstacles se dressant sur le parcours, notamment les rapides du Long-Sault. Le Columbo atteint néanmoins Québec le 12 août, et Wright écoule sa cargaison en novembre. Fort de son expérience, il récidive l'année suivante et obtient de meilleurs résultats. Les trains de bois en provenance de l'Outaouais seront par la suite très nombreux à rejoindre Québec, pour ensuite transiter outre-Atlantique. Le voyage du Columbo en 1806 a ainsi contribué au développement de l'exploitation forestière dans l'Outaouais, qui sera le moteur économique de cette région durant la majeure partie du XIXe siècle. »

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire public de l’Outaouais et Société d'histoire forestière du Québec. Histoire forestière de l'Outaouais [En Ligne]. http://www.histoireforestiereoutaouais.ca/bienvenue/
  • CURTIS, Christopher G. « Wright, Philemon ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/
  • DIONNE, Lynda et Georges PELLETIER. Des forêts et des hommes 1880-1982. Sainte-Foy, Les Publications du Québec, 1997. 189 p.
  • ELLIOTT, Bruce S. « "The Famous Township of Hull": Image and Aspirations of a Pioneer Quebec Community ». Histoire sociale/ Social History. Vol. 12, no 24 (1979), p. 339-367.
  • GAUDREAU, Guy. Les récoltes des forêts publiques au Québec et en Ontario, 1840-1900. Montréal/Kingston, McGill-Queen’s University Press, 1999. 178 p.
  • POMERLEAU, Jeanne. Bûcherons, raftmens et draveurs, 1850-1960. Sainte-Foy, Éditions J.-C. Dupont, 1997. 143 p.
  • QUENNEVILLE, Raymond. « Pin blanc d’Amérique : exploitation des peuplements ». s.a. Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française [En ligne]. http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-54/Pin_blanc_d'Am%C3%A9rique:_exploitation_des_peuplements_.html#.Xn0GvW5CdE5

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