Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Secteur industriel de la Chute-des-Chaudières

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Outaouais

Municipalité :

  • Gatineau

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Usines de pâtes et papiers)
  • Fonction industrielle, transformation des minéraux et fabrication de produits finis (Autres fabriques)

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Description

Le secteur industriel de la Chute-des-Chaudières est délimité par la rue Eddy et le pont des Chaudières à l'est, le boulevard Alexandre-Taché au nord et la frontière entre le Québec et l'Ontario au sud.

Il est situé dans la ville de Gatineau.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Lieu historique Ministre de la Culture et des Communications 2023-10-26

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national, 2020-06-29
 

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Valeur patrimoniale

Ce lieu historique est désigné pour les motifs suivants:

« Le secteur industriel de la Chute-des-Chaudières est significatif dans l'histoire du Québec puisqu'il est considéré comme le lieu de fondation de l'industrie en Outaouais. Pendant des millénaires, les environs de la chute sont fréquentés par les populations autochtones. La rivière des Outaouais est un important axe de communication et la chute, qui nécessite des portages pour la contourner, devient un lieu de rassemblement et d'échange important. Les explorateurs et les marchands de fourrures passent aussi par cet endroit. Au tournant du XIXe siècle, Philemon Wright établit le village de Wright's Town, qui deviendra plus tard Hull, au pied de la chute. Dès 1801, tirant profit du potentiel hydraulique important de la chute, il y installe également les premiers ateliers d'artisans. L'endroit devient rapidement un centre névralgique pour le commerce du bois équarri. Dès 1806, un premier radeau de bois, nommé le Columbo, est expédié à Québec. En 1829, un glissoir est aménagé afin de permettre aux radeaux de bois de contourner la chute des Chaudières, une première à l'échelle québécoise et canadienne. Au début des années 1850, l'entrepreneur Ezra Butler Eddy s'installe à Hull et loue les installations de la succession de Wright. Il fonde alors la principale manufacture d'allumettes au Québec et au Canada. Vingt ans après son arrivée, Eddy devient le plus important employeur de Hull, ce qui stimule le développement d'un quartier ouvrier à proximité des installations. À partir des années 1880, la compagnie Eddy investit dans la fabrication de pâte mécanique et de papier. Durant près d'un siècle, le secteur la chute des Chaudières accueille l'une des grandes papetières de l'ouest du Québec. Encore de nos jours, un barrage en hémicycle et deux centrales hydroélectriques poursuivent la vocation industrielle de l'endroit. »

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Informations historiques

Le secteur industriel de la Chute-des-Chaudières se situe à la source du ruisseau de la Brasserie dans la rivière des Outaouais. Les premières traces d'occupation humaine dans le bassin de l'Outaouais remontent à environ 8000 ans. Au XVIIe siècle, les Népissingues, les Hurons-Wendat, les Iroquois et les Outaouais utilisent la rivière et ses environs pour leurs déplacements saisonniers, le commerce et la guerre. La présence des chutes oblige les voyageurs à utiliser un sentier de portage pour les contourner. À cette même époque, plusieurs explorateurs européens, dont Samuel de Champlain, Jean de Brébeuf, Louis Jolliet, empruntent à leur tour la rivière des Outaouais, un axe principal de circulation pour l'exploration du Canada, accompagnés par leurs guides autochtones.

Au tournant du XIXe siècle, Philemon Wright, d'origine américaine, obtient la concession du canton de Hull. Wright établit un village au pied de la chute des Chaudières où sont installés les premiers ateliers d'artisans, dont une forge et une scierie. Il exploite l'importante force hydraulique générée par la chute pour actionner notamment le moulin à farine et la scierie. Considéré comme le lieu de fondation de l'industrie en Outaouais, l'endroit devient important pour le commerce du bois équarri après l'aménagement d'un glissoir pour les cages et radeaux de bois en 1829, le premier au Canada. Plusieurs autres commerces sont également construits dans les années 1820, dont une fonderie avec un marteau à bascule hydraulique en 1820, l'hôtel Columbia en 1820, une échoppe de cordonnier et sellerie en 1821, un atelier de tailleur et une boulangerie en 1822.

Au début des années 1850, Ezra Butler Eddy, actif depuis quelques années dans la fabrication d'allumettes, vient s'établir à Hull où il procède progressivement à l'acquisition des bâtiments appartenant à la succession de Wright. Il établit d'abord une fabrique d'allumettes dans une ancienne forge, puis diversifie sa production : haches, chaudières, bois scié, etc. À compter de 1866, l'augmentation de la production l'amène à construire d'autres bâtiments. Vingt ans après son arrivée, Eddy est devenu le plus important employeur de la ville de Hull, avec ses 680 employés. En 1882, un incendie détruit une partie des bâtiments de l'entreprise. La reconstruction est entamée immédiatement, et la pierre est privilégiée pour les nouveaux bâtiments. À l'été 1889, une nouvelle usine pour la pâte au bisulfite est inaugurée. La compagnie devient la première entreprise canadienne à faire de la pâte de sulfite selon la méthode Mitscherlich. À la fin du XIXe siècle, la E. B. Eddy est devenue le marchand de bois le plus important de l'Outaouais. À cette époque, 70 000 000 allumettes y sont fabriquées chaque jour, équivalent à 90 % des allumettes au Canada. Ce rendement vaut à l'ancienne ville de Hull le titre de capitale mondiale des allumettes.

En avril 1900, un incendie détruit une partie importante de Hull. Les édifices de la compagnie E. B. Eddy sont aussi touchés. Les murs de pierre résistent, mais les toits de quelques édifices sont détruits et doivent être reconstruits. En 1912 et 1913, la compagnie fait construire la centrale hydroélectrique qui remplace graduellement l'usage des turbines hydrauliques pour alimenter les machines. Par la suite, les transformations faites aux bâtiments répondent à l'évolution des technologies, et à la croissance économique durant la Seconde Guerre mondiale. En 1972, à la suite de la vente de terrains à la Commission de la capitale nationale, la compagnie cesse une partie importante de sa production. Au cours des décennies 1970 et 1980, la compagnie procède à la vente des autres secteurs. La compagnie E.B. Eddy est achetée par Domtar en 1998, qui cesse d'occuper les lieux en 2007, mettant fin à près d'un siècle et demi d'activités industrielles dans le secteur industriel de la Chute-des-Chaudières, à l'exception des centrales hydroélectriques qui demeurent en activités.

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Emplacement

Region administrative :

  • Outaouais

MRC :

  • Gatineau

Municipalité :

  • Gatineau

Adresse :

  • boulevard Alexandre-Taché
  • rue Eddy

Latitude :

  • 45° 25' 23.2"

Longitude :

  • -75° 43' 15.3"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 620 648
  • Lot 1 620 649
  • Lot 1 620 650
  • Lot 1 739 558
  • Lot 4 405 473
  • Lot 5 004 449
  • Lot 5 236 546
  • Lot 5 236 547
  • Lot 5 887 197
  • Lot 5 887 199
  • Lot 5 887 201
  • Lot 5 887 203
  • Lot 5 935 774

Code Borden

BiFw-43      

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Références

Notices bibliographiques :

  • A.B.C. Stratégies. En route vers le classement du site patrimonial national des chutes des Chaudières et de l’ensemble industriel E.B. Eddy. Gatineau, A.B.C. Stratégies, 2020. 120 p.
  • Archéotec inc. Anciens terrains de la Domtar à Gatineau. Étude de potentiel archéologique. Rapport présenté à Windmill Developments. Montréal, 2015. 58 p.
  • GUITARD, Michelle. E.B. Eddy, site industriel. Québec, Ministère de la Culture et des Communications, 1999. s.p.
  • PRÉVOST, Michel. « Un survol historique et patrimonial du secteur Hull de Gatineau ». Bulletin de l'Association québécoise pour le patrimoine industriel. Vol. 22, no 1 (2011), p. 6-12.

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