Fondation de la première colonie française en Amérique
Type :
Événement
Autre(s) nom(s) :
- Établissement de la première colonie française en Amérique
- Fondation de la colonie de Charlesbourg-Royal
Date :
- 1541‑08‑23
Période historique :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thème commémoratif :
- Exploration du territoire
Patrimoine immobilier associé (2)
Patrimoine mobilier associé (1)
Plaques commémoratives associées (1)
Personnes associées (2)
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Proposition de statut national | Personnage historique | Ministre de la Culture et des Communications | |
Inventorié | -- | ||
Synthèse
Au XVIe siècle, la France souhaite tirer profit des richesses transatlantiques et trouver une nouvelle route commerciale vers l'Asie. De retour de son deuxième voyage d'exploration dans le golfe du Saint-Laurent en 1536, Jacques Cartier ramène une petite quantité d'or ainsi que des informations prometteuses quant à un éventuel passage vers l'océan Pacifique. Conséquence de ces découvertes, en 1538, François 1er envisage un troisième voyage qui se distingue nettement des autres par sa vocation coloniale et qui fait de l'accès au royaume du Saguenay une priorité.
En 1540, Cartier est d'abord nommé par François 1er pour diriger une expédition. C'est finalement Jean-François de La Rocque de Roberval qui reçoit la commission royale ainsi que le titre de vice-roi du Canada. La commission prévoit un projet de colonie accompagnée d'un contingent militaire. On projette même d'accorder par bail des fiefs et seigneuries. Au cours de l'hiver 1541, Cartier et La Rocque de Roberval assemblent deux flottes et recrutent des colons. Parmi ces derniers se trouvent des artisans, des militaires, des paysans et des prisonniers. En prise avec un problème de surpopulation carcérale, le roi demande à ce que l'expédition comprenne des détenus.
En mai 1541, les cinq navires de Cartier sont prêts à appareiller. La Rocque de Roberval, de son côté, attend toujours la livraison de denrées et munitions. À la demande du roi, il autorise Cartier à partir seul. Cartier débarque à Stadaconé (Québec) le 23 août 1541 où il rencontre le nouveau chef iroquoïen et d'installe à cap Rouge, situé à l'extrémité ouest du cap aux Diamants. Là, il entreprend la construction de la colonie qu'il nomme Charlesbourg-Royal, constituée de deux forts situés en haut et en bas de la falaise. Au début du mois de septembre, Cartier dépêche deux navires de ravitaillement en France et prend part à une expédition vers Hochelaga (Montréal).
Durant son absence, les relations s'enveniment entre les Stadaconiens et les habitants de la colonie. Au printemps, après un dur hiver au cours duquel plusieurs colons sont morts, les navires de ravitaillement reviennent d'Europe sans nouvelles de La Rocque de Roberval. À la fin du mois de mai 1542, incapable de contenir l'hostilité des Stadaconiens et ayant subi de lourdes pertes humaines, Cartier ordonne le retour en France.
À la mi-juin, Cartier croise à Terre-Neuve La Rocque de Roberval. Il lui annonce avoir achevé les palissades des forts, planté du blé et diverses plantes et trouvé des métaux précieux. Il mentionne également les récents conflits avec les Stadaconiens. La Rocque de Roberval ordonne à Cartier de poursuivre l'entreprise coloniale, mais Cartier prend plutôt le chemin de la France.
Devant Stadaconé en juillet, La Rocque de Roberval investit les installations de Charlesbourg-Royal, qu'il renomme France-Roy. Son contingent est formé d'une centaine de soldats, d'environ 70 prisonniers, d'entre 30 et 40 artisans de divers métiers ainsi que de quelques paysans. Il y a une dizaine de femmes au total dans la colonie. Installé dans l'enceinte du fort d'en haut, La Rocque de Roberval supervise l'amélioration des défenses de l'établissement et organise des activités de prospection de métaux précieux qui s'avèrent infructueuses. L'hiver est difficile avec l'apparition de plusieurs cas de scorbut. Au début du mois de juin 1543, La Rocque de Roberval entreprend un voyage d'exploration en amont d'Hochelaga afin de récolter de riches minéraux et trouver un passage maritime vers l'Asie.
Peu après le retour de l'exploration de La Rocque de Roberval, des navires français arrivent, porteurs de lettres pour le commandant de la colonie. L'entrée en guerre de l'Angleterre aux côtés de l'Espagne contre la France contraint cette dernière à un repli militaire général. La Rocque de Roberval et ses colons sont rappelés en France, mettant fin à la première expérience coloniale française en Amérique du Nord.
Références
Notices bibliographiques :
- ALLAIRE, Bernard. La rumeur dorée : Roberval et l'Amérique. Montréal, Les Éditions La Presse, 2013. 159 p.
- Assemblée nationale du Québec. Par ici la démocratie. Ligne du temps [En Ligne]. http://paricilademocratie.com/
- BRAUDEL, Fernand, dir. Le monde de Jacques Cartier. Montréal, Libre-expression, 1984. 316 p.
- CARTIER, Jacques. Voyages de découvertes entre les années 1534 et 1542. Textes et documents retrouvés. Paris, Antropos, 1968. 206 p.
- HAVARD, Gilles et Cécile VIDAL. Histoire de l'Amérique française. Paris, Flammarion, 2005. 863 p.
- LAVERDIÈRE, Camille. Le Sieur de Roberval. Chicoutimi, Les Éditions JCL inc, 2005. 158 p.
- LITALIEN, Raymonde. Les explorateurs de l'Amérique du Nord, 1492-1795. Québec, Septentrion, 1993. 261 p.
- TRUDEL, Marcel. Histoire de la Nouvelle-France. Tome 1 : Les vaines tentatives 1524-1603. Montréal, Fides, 1963. 307 p.