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Arrivée des Filles du roi en Nouvelle-France

Type :

Événement

Autre(s) nom(s) :

  • Arrivée des Filles du Roy en Nouvelle-France

Date :

  • 1663‑09‑22 – 1673

Période historique :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thème commémoratif :

  • Gouvernance
  • Groupes sociaux
  • Population et peuplement

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Plaques commémoratives associées (2)

Personnes associées (11)

Images

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Événement historique Ministre de la Culture et des Communications 2013-07-11

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national
 
Inventorié --
 

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Synthèse

L'année 1663 marque un changement majeur dans l'histoire de la Nouvelle-France. Devant les difficultés vécues par la colonie depuis sa fondation, le roi Louis XIV décide de reprendre en main l'administration et le développement de ses territoires en Amérique du Nord. Parmi les nombreux problèmes qui attirent l'attention du souverain, la question du peuplement et celle de la disproportion entre les sexes dans la colonie sont particulièrement importantes. Le déséquilibre démographique causé par l'absence de politique migratoire des anciens administrateurs voués à l'exploitation des ressources naturelles se résume assez simplement : il n'y a pas assez de femmes en Nouvelle-France pour assurer son peuplement.

Pour répondre à cette impasse démographique, Louis XIV décide de favoriser le passage de jeunes femmes célibataires, appelées les Filles du roi, depuis la France jusqu'à la colonie, en vue de les marier aux colons et d'encourager la formation de familles. Cette immigration féminine, amorcée en 1663, est dirigée par l'intendant des finances du royaume, Jean-Baptiste Colbert, appuyé à partir de 1665 par le premier intendant de la Nouvelle-France, Jean Talon. Entre 1663 et 1673, des centaines de jeunes femmes acceptent ainsi de migrer vers la colonie en échange d'avantages consentis par le roi. Ce dernier assure non seulement leur traversée à ses frais, mais s'engage de plus à les vêtir et, pour certaines, les munir d'une dot d'au moins 50 livres afin de faciliter leur union. Il s'agit pour la plupart d'entre elles d'une occasion de s'extirper de leur condition et de commencer une nouvelle existence. Si quelques jeunes femmes issues de la bourgeoisie et de la petite noblesse comptent parmi les Filles du roi, la grande majorité de celles-ci sont tirées de milieux défavorisés; environ le tiers sont choisies parmi les orphelines de la Salpêtrière, à Paris. D'autres proviennent des orphelinats, couvents et institutions de charité du nord-ouest de la France.

En 1663, 38 Filles du roi viennent s'établir en Nouvelle-France; 36 d'entre elles font partie du premier contingent arrivé le 22 septembre 1663. Des femmes assurent la direction des cohortes qui suivent, dont Anne Gasnier, épouse de Jean Bourdon, procureur général au Conseil souverain, qui traverse l'Atlantique à plusieurs reprises pour recruter des immigrantes auxquelles elle offre l'hébergement dans sa maison de Québec. La capitale de la colonie dispose d'ailleurs d'un bâtiment érigé par Talon où logent temporairement les Filles du roi avant qu'elles ne se dispersent majoritairement dans le gouvernement de Québec, mais aussi dans ceux de Montréal et de Trois-Rivières. À Montréal, les Filles du roi sont notamment accueillies par Marguerite Bourgeoys. Supervisées, elles choisissent elles-mêmes leur mari. Dans un milieu où les hommes prêts au mariage sont au moins six fois plus nombreux que les femmes dans la même situation, les Filles du roi n'ont généralement pas tardé à trouver un époux. Elles prennent parti généralement dans les semaines qui suivent leur arrivée.

Pendant dix ans, elles sont entre 764 et 1 000 à profiter de cette initiative royale et à s'installer dans la colonie. Le taux de natalité en Nouvelle-France atteint alors les 63 naissances par 1 000 habitants. Conséquemment, les Filles du roi ont largement contribué à faire doubler la population coloniale de 1666 à 1672.

En raison de leurs origines modestes, les Filles du roi ont souvent été représentées à tort comme des femmes de mauvaise vie. Par contre, les recherches les plus récentes démontrent que les filles choisies pour être envoyées en Nouvelle-France sont sélectionnées selon des critères assez stricts. Pour les premières cohortes, on exige même des certificats de bonne conduite témoignant de la rigueur morale des femmes tirant parti des générosités royales pour passer dans la colonie.

Cet événement historique a été désigné le 11 juillet 2013.

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Intérêt patrimonial

Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:

L'envoi des Filles du roi en Nouvelle-France découle de la volonté de Louis XIV de reprendre en main l'administration et le développement de ses territoires en Amérique du Nord. Sélectionnées selon des critères assez stricts, les Filles du roi sont de jeunes femmes célibataires qui acceptent d'immigrer en Nouvelle-France pour prendre époux et favoriser la formation de familles. Elles sont transportées aux frais du roi, qui les pourvoit pour la plupart d'une dot. Le premier contingent des Filles du roi arrive en Nouvelle-France le 22 septembre 1663. Jusqu'en 1673, elles sont entre 770 et 1 000 à tirer parti de cette initiative royale et à s'établir dans les régions de Québec, Montréal et Trois-Rivières. L'arrivée des Filles du roi en Nouvelle-France a contribué d'une manière importante à l'augmentation de la population et au développement de la colonie.

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Références

Notices bibliographiques :

  • Assemblée nationale du Québec. Par ici la démocratie. Ligne du temps [En Ligne]. http://paricilademocratie.com/
  • Bibliothèque et Archives nationales du Québec. La ligne du temps du Québec [En Ligne]. https://numerique.banq.qc.ca/ligne-du-temps
  • Conseil du statut de la femme et Réseau québécois en études féministes. Ligne du temps de l'histoire des femmes au Québec [En Ligne]. http://www.histoiredesfemmes.quebec/
  • DUMAS, Silvio. Les filles du roi en Nouvelle-France : étude historique avec répertoire biographique. Cahiers d'histoire, 24. Québec, Société historique de Québec, 1972. 382 p.
  • GINGRAS, Marie-Ève. « Les Filles du roi : mythes, réalités et représentations ». Cap-aux-Diamants. No 114 (2013), p. 19-22.
  • HAMELIN, Jean. « Bourdon, Jean ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • LANCTÔT, Gustave. Filles de joie ou filles du roi : étude sur l'émigration féminine en Nouvelle-France. Montréal, Les éditions du jour, 1964. 156 p.
  • LANDRY, Yves. Les Filles du roi au XVIIe siècle : orphelines en France, pionnières au Canada ; suivi d'un Répertoire biographique des Filles du roi. Montréal, Bibliothèque québécoise, 2013. 276 p.
  • LANDRY, Yves. « Les Filles du roi et les soldats du régiment de Carignan-Salières ». Cap-aux-Diamants : la revue d'histoire du Québec (1993), p. 24-27.
  • LECLERC, Paul-André. « Le mariage sous le régime français (suite) ». Revue d'histoire de l'Amérique française. Vol. 14, no 1 (1960), p. 34-60.
  • LEDUC, Adrienne. « La destinée d'une Fille du roi ». Cap-aux-diamants. No 91 (2007), p. 14-17.
  • PROVENCHER, Jean. Chronologie du Québec depuis 1534. Quatrième édition mise à jour. Montréal, Boréal, 2017. 400 p.
  • VACHON, André. « Talon, Jean ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • s.a. La société d'histoire des Filles du Roy [En Ligne]. www.histoirefillesroy.ca

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