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Naufrage de l'Empress of Ireland

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Synthèse

Le naufrage de l'Empress of Ireland est une catastrophe maritime survenue dans la nuit du 28 au 29 mai 1914 sur le fleuve Saint-Laurent, au large de Sainte-Luce.

Construit en 1906 à Glasgow, en Écosse, par le chantier Fairfield Shipbuilding and Engineering Company d'après les plans de l'ingénieur Francis Elgar, l'Empress of Ireland est un paquebot de 172 mètres de long ayant une capacité d'environ 1 550 passagers et de 420 membres d'équipage. Le navire appartient à la Compagnie du chemin de fer Canadien du Pacifique (C.P.) qui s'en sert pour assurer la liaison entre Québec et Liverpool, en Angleterre. Le vapeur, réputé pour sa vitesse et son confort, est, avec son jumeau l'Empress of Britain (1905), le fleuron du C.P.

Dans l'après-midi du 28 mai 1914, l'Empress of Ireland, dirigé par le capitaine Henry George Kendall, part de Québec avec 1 477 personnes à son bord. Il s'agit alors de sa 192e traversée de l'Atlantique. Dans la nuit, vers 1 h 20, le navire effectue un arrêt à la hauteur de Pointe-au-Père (Rimouski) afin de laisser descendre le pilote Adélard Bernier, qui guide le paquebot depuis Québec. Après avoir déchargé quelques sacs de courrier, le vapeur reprend la navigation. Une vingtaine de minutes plus tard, une vigie informe le capitaine de la présence d'un navire remontant le fleuve. Des manoeuvres sont prises afin de prendre une trajectoire parallèle à ce dernier. Vers 1 h 55, alors qu'il est entouré d'un épais brouillard, le paquebot est percuté au centre de son flanc droit par le charbonnier norvégien Storstad. Mesurant quatre mètres sur quatorze, la brèche causée par l'impact laisse entrer environ 60 000 galons d'eau à la seconde dans l'Empress of Ireland, qui ne prend que quatorze minutes pour sombrer.

Une heure et quart après que le télégraphiste de l'Empress of Ireland ait lancé un SOS, des secours arrivent à bord de l'Eureka, puis du Lady Evelyn, ce qui permet de repêcher 465 survivants. L'équipage du Storstad participe également aux opérations de sauvetage. Les rescapés sont par la suite conduits à Rimouski où ils reçoivent des soins. L'épave, quant à elle, gît à 42 mètres de profondeur au fond du fleuve, à 4,5 milles nautiques de Sainte-Luce.

Le naufrage de l'Empress of Ireland a entraîné la mort de 1 012 personnes. C'est la plus importante catastrophe maritime de l'histoire du Québec et du Canada. À l'échelle mondiale, c'est la quatrième catastrophe maritime en importance en temps de paix après le naufrage du Titanic (1912), du Doña Paz aux Philippines (1987) et du Joola au Sénégal (2002).

La tragédie de l'Empress of Ireland a conduit à l'instauration d'une première commission royale d'enquête d'envergure au pays portant sur un accident de transport. Tenue du 16 au 27 juin 1914, cette commission, chapeautée par John Charles Bigham, Ezekiel Mcleod et Adolphe Basile Routhier, vise à éclaircir les événements ayant mené au désastre. Les commissaires concluent que les deux navires ont commis des erreurs, sans toutefois que soit désigné un coupable, bien qu'une part importante du blâme est jetée sur le second officier du Storstad, Alfred Toftenes, pour avoir tardé à appeler le capitaine sur le pont du charbonnier. À la suite de cette enquête, il est recommandé que des embarcations de sauvetages libres soient installées sur les ponts des navires et que les portes étanches et les hublots demeurent fermés la nuit ainsi que par temps de brume.

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Références

Notices bibliographiques :

  • Bibliothèque et Archives nationales du Québec. La ligne du temps du Québec [En Ligne]. https://numerique.banq.qc.ca/ligne-du-temps
  • Bureau de la sécurité des transports du Canada. Rapport annuel au Parlement 2009-2010. Gatineau, 2010. 63 p.
  • CROALL, James. Fourteen Minutes: The Last Voyage of the Empress of Ireland. New York, Stein and Day, 1979. 237 p.
  • CROALL, James. Le naufrage de l'Empress of Ireland. Collection vers l'inconnu. Chicoutimi, Éditions JCL, 2000. 319 p.
  • DORNIER, François. « Une tragédie sur le Saint-Laurent : le naufrage de l'Empress of Ireland ». Cap-aux-Diamants : la revue d'histoire du Québec. No 22 (1990), p. 39-41.
  • DURNAIS, Jean-François et Serge GUAY. « L'Empress of Ireland : de l'oubli à la convoîtise ». Continuité. No 89 (2001), p. 45-47.
  • FRANCK, Alain. Évaluation patrimoniale de l'épave du paquebot Empress of Ireland 1906-1914. Rimouski, Ministère de la Culture et des Communications du Québec - Direction du Bas-Saint-Laurent, 1994. 78 p.
  • Musée de la mer de Pointe-au-Père. La tragédie oubliée - le naufrage de l'Empress of Ireland : la plus grande tragédie maritime de l'histoire du Canada. Pointe-au-Père, s.é., 1995. 48 p.
  • PROVENCHER, Jean. Chronologie du Québec depuis 1534. Quatrième édition mise à jour. Montréal, Boréal, 2017. 400 p.
  • ZENI, David. Forgotten Empress: The Empress of Ireland Story. Tiverton, Halsgrove, 1998. 244 p.
  • s.a. Site historique maritime de la Pointe-au-Père [En Ligne]. http://www.shmp.qc.ca

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