Édifice des Théâtres

L'édifice des Théâtres est un bâtiment à vocation culturelle de style moderniste, construit en 1966-1967.

Il constitue la troisième phase de construction du complexe culturel de la Place des Arts après la Salle Wilfrid-Pelletier et les deux sections de garage situées de part et d'autre de la Grande Salle. Localisé dans un vaste quadrilatère au centre-ville de Montréal, au coeur du Quartier des spectacles, il est implanté au sud-ouest de la Salle Wilfrid-Pelletier. Il comprend trois salles : Le Théâtre Maisonneuve, le Théâtre Jean-Duceppe et la Salle Claude-Léveillée.

Le Théâtre Maisonneuve occupe la partie supérieure de l'Édifice ; il s'agit d'un théâtre à l'italienne qui peut accueillir 1300 spectateurs. La scène mesure 46 m sur 21 m et peut être utilisée tant pour une pièce de théâtre que pour une comédie musicale, un concert ou un spectacle de danse. La fosse peut contenir 45 instrumentistes.
Le Théâtre Jean-Duceppe, entièrement en sous-sol, compte 750 fauteuils répartis en gradins au parterre avec vue sur une scène exceptionnellement large de 42 m sur 17 m. Quoique consacrée principalement au théâtre, cette salle possède une fosse d'orchestre qui peut recevoir 10 musiciens.

Inaugurée le 6 novembre 1978, d'après les plans des architectes David, Boulva et Cleve, la Salle Claude-Léveillée contient 128 sièges faisant de cette salle un lieu intime pour les représentations théâtrales et les récitals de chant.

L'accès à l'Édifice se fait par une entrée sur la rue Sainte-Catherine, amenant à un vaste espace multifonctionnel (l'Espace culturel Georges-Émile-Lapalme), ou par le réseau souterrain.

De nombreuses oeuvres d'art, dont plusieurs intégrées à l'architecture, ornent l'intérieur de l'Édifice.

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Au milieu du XXe siècle, la ville de Montréal connait une effervescence culturelle qui se traduit dans le domaine du théâtre. Un courant plus littéraire se manifeste notamment, mais peine à se doter de lieux permanents de représentation. À la même époque, le maire de Montréal, Jean Drapeau (1916-1999), promeut la construction d'un complexe culturel pour sa ville. La Corporation centre Sir-George-Étienne-Cartier, qui est mise sur pied en 1956 pour piloter ce dossier, fait appel aux services de l'entreprise du désigner industriel Raymond Loewy (1893-1986). Cette dernière recommande l'édification de deux salles de théâtre en plus d'une salle de concert, conformément à la formule des "arts centers" qui se popularise aux États-Unis.

La phase de conceptualisation du projet d'édifice des Théâtres débute en 1961. Ce n'est toutefois qu'en 1965 que la proposition mise de l'avant par la firme David, Barott et Boulva est acceptée. En raison des contraintes spatiales, les architectes soumettent les plans d'un immeuble dans lequel les deux salles sont superposées : le théâtre Port-Royal, renommé Jean-Duceppe en 1991, est une salle de 800 sièges entièrement située sous terre; le théâtre Maisonneuve occupe la partie émergée de l'immeuble et compte 1300 sièges. L'emploi massif de béton dans la composition du bâtiment s'explique surtout par des raisons pratiques dont la souplesse du matériau, qui lui permet de résoudre les problèmes acoustiques que pose la superposition de deux salles de théâtre.

Le chantier débute en 1965 par la démolition de l'édifice Woodhouse qui occupait jusqu'alors le site. La construction de l'édifice des Théâtres débute en mai 1966 et se termine moins d'un an plus tard. Cette rapidité d'exécution est attribuable à la tenue prochaine de l'Exposition universelle de Montréal et à la reconnaissance par le ministère des Affaires culturelles des conditions matérielles difficiles dans lesquelles oeuvre le monde théâtral montréalais. Outre les deux salles, l'immeuble comprend également des espaces commerciaux situés en bordure de la rue Sainte-Catherine Ouest et des espaces de soutien.

Toutes les interventions réalisées par la suite sur le bâtiment sont effectuées sans modifier les caractéristiques et l'apparence de celui-ci. En 1976, la construction du hall des Pas perdus (espace culturel Georges-Émile-Lapalme) sur le site de l'esplanade nécessite le réaménagement du vestibule d'accès à l'édifice des Théâtres. Deux ans plus tard, le théâtre du Café de la Place est aménagé dans les locaux d'une ancienne boutique bordant la rue Sainte-Catherine Ouest. Cette salle de 96 sièges, agrandie en 1986, est renommée Studio-Théâtre en 1995 puis salle Claude-Léveillée six ans plus tard.

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