Hydroptère Bras d’Or

L'hydroptère Bras d'Or est un navire construit de 1963 à 1968. La coque de ce navire à ailes portantes est en aluminium et mesure 46 mètres de longueur sur 6,55 mètres de largeur. Les deux ailes portantes atteignent 20,1 mètres de largeur. Le poids de l'hydroptère est de 215,46 tonnes métriques.

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L'hydroptère Bras d'Or est un navire expérimental construit de 1963 à 1968 pour la Marine royale canadienne dans le but de détecter des sous-marins étrangers s'approchant des limites territoriales du pays. Un hydroptère est un navire dont la coque se soulève au-dessus de l'eau à partir d'une certaine vitesse grâce à la portance d'un ensemble d'ailes immergées. Les hydroptères ont été développés dans le but de réduire le plus possible la friction de l'eau sur la coque et ainsi permettre aux navires d'atteindre de grandes vitesses.

Dès 1861, des ingénieurs tentent de construire un hydroptère. Les principes de portance pour un avion et pour un navire étant les mêmes, ces deux véhicules sont développés en même temps et souvent par les mêmes chercheurs.

Au cours des années 1950, les pays occidentaux intensifient leurs recherches sur les hydroptères. Durant la Guerre froide, les États-Unis et le Canada sont préoccupés par la défense de leurs frontières, entre autres par la protection de leurs côtes contre les sous-marins russes. Ils ont donc besoin d'un navire endurant, silencieux et capable de voyager très longtemps à basse vitesse. Une fois le sous-marin détecté, son interception et son attaque nécessitent de brusques accélérations à des vitesses dépassant la capacité des vaisseaux conventionnels. Ces deux nécessités, contradictoires en apparence, sont réunies dans un hydroptère.

En 1960, l'avionneur De Havilland Aircraft of Canada est mandaté pour concevoir un hydroptère mesurant 40 mètres, pesant 200 tonnes, pouvant atteindre la vitesse de 12 à 18 noeuds sur coque et de 50 à 60 noeuds sur hydroptère, tout en affrontant des conditions météorologiques extrêmes et la haute mer. La compagnie s'associe au chantier naval Marine Industries de Sorel en 1963 pour la réalisation du navire.

À basse vitesse, la coque du navire est immergée. La propulsion provient des grandes hélices supérieures entraînées par un moteur diesel de 2000 chevaux-vapeur. À haute vitesse, c'est une turbine à réaction d'environ 22 000 chevaux-vapeur qui fournit la vitesse de rotation nécessaire aux hélices inférieures afin de soulever le navire sur ses ailes portantes. Le Bras d'Or est le premier navire canadien à utiliser une turbine comme mode de propulsion principal. Il n'a pas de gouvernail : la direction du navire est assurée par son aile portante avant.

L'hydroptère Bras d'Or est mis à l'eau en juillet 1968 à Halifax et fait l'objet d'une série d'essais en mer. À l'été 1969, le navire à ailes portantes répond à tous les objectifs énumérés au début du projet et atteint même 63 noeuds (117 km/h) en mode hydroptère, un record qu'aucun hydroptère de plus de 100 tonnes n'a réussi à dépasser à ce jour.

Au début des années 1970, le gouvernement canadien réduit considérablement les dépenses dans le secteur de la défense. Durant ses années d'expérimentation, l'hydroptère connaît des difficultés et engendre des coûts importants. Ce projet expérimental est finalement abandonné en novembre 1971. Le Bras d'Or, déjà en cale sèche pour des réparations, ne reprendra jamais la mer. Le navire reste inactif à Halifax, puis est dépouillé de ses principales composantes. En 1982, le Musée maritime du Québec l'acquiert et le rend accessible au public l'année suivante.

L'hydroptère est nommé en l'honneur du lac Bras d'Or, sur l'île du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse. C'est sur ce plan d'eau que les concepteurs du premier hydroptère canadien, dont Alexander Graham Bell, ont effectué leurs essais.

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