Salle Wilfrid-Pelletier

La salle Wilfrid-Pelletier est un bâtiment voué à la diffusion des arts de la scène, de style moderniste, construit de 1961 à 1963. À sa conception, elle est le premier et le plus important élément du complexe culturel de la Place des Arts dans ce vaste quadrilatère du centre-ville de Montréal, aujourd'hui au cœur du Quartier des spectacles.

La salle Wilfrid-Pelletier est implantée en retrait de la rue et à l'origine sur un léger plateau. Construite de plus sur une plateforme, elle domine une esplanade et fait face à la rue Sainte-Catherine.

L'avant-corps qui correspond aux foyers est en forme de fer à cheval. Il est rythmé par un péristyle constitué de 40 piliers de type exosquelette. Au centre, d'immenses baies ouvrent sur la partie sud de l'esplanade alors que les côtés sont ornés d'un imposant treillis d'aluminium, composé de 8 000 ailettes dans les teintes de noir, gris foncé, vert olive et bronze, une oeuvre de Norman Slater (1962-1963).

L'accès principal au bâtiment se fait aujourd'hui par le réseau souterrain du centre-ville à partir d'une entrée donnant directement sur la rue Sainte-Catherine au numéro 175. Il faut traverser un vaste espace intérieur multifonctionnel (l'espace culturel Georges-Émile-Lapalme) avant de passer les portes de la salle et arriver au hall qui donne accès à un escalier reconfiguré en 2001 et qualifié de majestueux. La salle peut accueillir 3 000 spectateurs.

La scène de 47 mètres sur 17 mètres s'adapte à la présentation de concerts symphoniques, d'opéras, de ballets, de comédies musicales et de spectacles de variétés. Sa fosse à géométrie variable peut contenir jusqu'à 100 musiciens. Cinq foyers entourent l'auditorium sur les différents niveaux.

Les bureaux administratifs, les loges des artistes ainsi que des ateliers se trouvent dans le volume qui enserre la scène et sa cage. De nombreuses oeuvres d'art, dont plusieurs intégrées à l'architecture, ornent l'intérieur et les abords de l'édifice.

La salle Wilfrid-Pelletier est partiellement incluse dans l'aire de protection Façades de la rue Jeanne-Mance (maison Andreas-C.-F. Finzel) depuis le 19 février 1979.

Haut de la page

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

Haut de la page

L'édification de la Salle Wilfrid-Pelletier s'inscrit dans le projet de la Place des Arts dont la réalisation est due à l'initiative du maire de Montréal, Jean Drapeau (1916-1999), au milieu des années 1950. La construction d'une salle de concert répond alors à un criant besoin d'équipement culturel dans la métropole et au statut de capitale culturelle internationale que revendique le maire Drapeau pour Montréal. Elle contribue en outre au programme de rénovation urbaine du centre-ville de Montréal.

Le projet est piloté par la Corporation Sir-Georges-Étienne-Cartier, un organisme mis sur pied par des acteurs publics et privés. Celui-ci mandate en 1958 la firme d'architectes Affleck, Desbarats, Dimakopoulos, Lebensold, Michaud & Sise afin de dresser les plans de la salle de spectacle et des autres immeubles composant future la Place des Arts, située dans un quadrilatère bordé par les rues Sainte-Catherine, Jeanne-Mance, Ontario et Saint-Urbain. Les architectes proposent initialement un projet réinterprétant le concept du Lincoln Center for the Performing Arts de New York, édifié à la même époque. Ils s'en détournent finalement pour favoriser l'implantation d'une salle dominant l'ensemble architectural. Financée à la fois par le public, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal, la construction de l'immeuble s'amorce en 1961. Inaugurée sous le nom de La Grande Salle en 1963, celle-ci est renommée en 1966 afin d'honorer Wilfrid Pelletier (1896-1982), premier directeur artistique des Concerts symphoniques (Orchestre symphonique de Montréal) et ancien chef d'orchestre du Metropolitan Opera de New York.

La salle Wilfrid-Pelletier est un immeuble symétrique de style moderniste composé de trois principaux volumes qui traduisent les divers usages des espaces. Au centre se trouve la salle de spectacle et la scène, dont le volume de forme ascendante est revêtu de panneaux préfabriqués de béton blanc et se termine par un bandeau de cuivre. L'avant-corps, en forme de fer à cheval, rythmé par un péristyle et orné d'un treillis d'aluminium, abrite les foyers. À l'arrière, les espaces abritant les bureaux administratifs et les salles de soutien ceinturent complètement la scène et son puits.

En 1989, la Société de la Place des Arts de Montréal, qui assume la gestion de la Place des Arts depuis 1964, confie aux firmes Dimakopoulos et Associés ainsi que David, Boulva, Cleve le soin de dresser les plans de travaux qui comprennent notamment le réaménagement de l'arrière-scène et l'agrandissement du bâtiment à l'arrière de la salle. Le salon Vert, un volume de forme circulaire niché dans le raccord entre l'avant-corps et les espaces administratifs situés à l'arrière, est édifié deux ans plus tard selon les plans de la firme Couturier Joly. Ce faisant, la stricte symétrie de la composition originale de l'immeuble est brisée.

Haut de la page

Haut de la page

Haut de la page