Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Ancien tabernacle du maître-autel de l'église Saint-Joseph-des-Soulanges
  • Ancien tabernacle du village des Cèdres

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • vers 1780 – avant 1787 (Production)
  • vers 1811 (Dorure)
  • 1811 (Modification ou transformation de l'objet)
  • vers 1882 (Déménagement)
  • vers 1882 (Modification ou transformation de l'objet)
  • vers 1931 (Déménagement)
  • vers 1940 (Exposition)
  • 1958 (Vente)
  • 1984 (Restauration)
  • 1984‑09‑10 – 1985‑01‑13 (Exposition)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Personnes associées (1)

Description

Le tabernacle de maître-autel provenant de l'église Saint-Joseph-de-Soulanges est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble en bois doré est réalisé vers 1780 et présente une hauteur de 258,5 cm, une largeur de 259,7 cm et une profondeur de 64,8 cm. Le caisson des gradins est doté de deux prédelles ornées de pampres et de gerbes de blé noués, ainsi que d'une réserve eucharistique, logée au centre des gradins. Cette dernière atteint en hauteur le haut du deuxième gradin et est encadrée de colonnes géminées reposant sur un stylobate et supportant un entablement. La porte de la réserve est ornée d'un motif de cep de vigne, représentant l'eucharistie. L'étage de l'ordre est marqué par un profil de mouluration ondulé, avec des avancées et des retraits en rondeur. Ses deux ailes forment des saillies cylindriques dont la surface est gravée de crêtes de coq de style rocaille, de fleurs et de raisins. Le corps central, lui aussi en avancée, est flanqué de minces colonnettes géminées et sa surface est gravée de festons et de motifs végétaux. Sa porte est ornée de trois arbres, dont deux palmiers. L'entablement possède une moulure torsadée et, à l'instar du stylobate, suit le profil de mouluration de l'étage. Ce dernier est terminé par deux ailerons rappelant des feuilles de laurier. À l'étage du couronnement, deux pyramides ornées de guirlandes de roses et déposées sur un piédestal surmontent les saillies des ailes. Un dôme à double tambour et à nervures, surmonté d'un lanterneau et d'un crucifix, couronne le corps central. Une grande frise ajourée et agrémentée de motifs végétaux se déroule derrière le couronnement.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 1958.350

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 259,7 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 258,5 centimètre(s)
  • Profondeur (Mesurée / intégral) : 64,8 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Noyer)
  • Bois (Tilleul)

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Chevillé
  • Doré
  • Peint
  • Scié
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Arbres
  • Crucifix
  • Festons
  • Gerbes de blé nouées
  • Guirlandes de fleurs
  • Palmiers
  • Roses
  • Vignes

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

L'ancien tabernacle du maître-autel de l'église Saint-Joseph-de-Soulanges, dans le village des Cèdres, est commandé à un artiste québécois encore inconnu vers 1780, puisque le tabernacle est mentionné dans un inventaire des biens de l'église daté de 1787. Longtemps attribué au sculpteur Nicolas Manny (1812 - 1883) et daté du XIXe siècle, des analyses techniques poussées ont récemment permis de dater le tabernacle au XVIIIe siècle. Contrairement à la tradition du XVIIIe siècle, le tabernacle n'est pas doré, mais peint en brun, vraisemblablement afin d'imiter le bois. Il s'agit d'un élément sans précédent dans la production de tabernacles de cette époque. Cela est sûrement effectué pour des raisons d'économie, puisqu'il est doré plus tard au cours de son histoire.

La paroisse de Saint-Joseph-de-Soulanges, faisant partie du diocèse de Valleyfield, est desservie par voie de mission de 1734 à 1767 et les registres s'ouvrent en 1752. Elle n'est érigée canoniquement qu'en 1833. Une première chapelle est bâtie en 1728 et sert jusqu'à la construction de la première église en 1781. En 1811, le tabernacle est modifié par Joseph Pépin (1770 - 1842) lors de travaux effectués sur la décoration intérieure de l'église. Pépin fait des ajouts importants, soit le dôme central et les deux pyramides ornées de roses surmontant les ailes. Il sculpte ensuite le tombeau d'autel entre 1811 et 1820, puis le maître-autel reçoit vraisemblablement sa première dorure, qui est sur mixtion.

Joseph Pépin, formé à la sculpture par Philippe Liébert (1733 - 1804), s'installe tôt à Saint-Vincent-de-Paul, village où pratique déjà Louis Quévillon (1749 - 1823). De 1806 à 1812, il dirige un atelier spécialisé dans l'ornementation d'églises. De 1815 à 1817, il s'associe à Quévillon, René Beauvais et Paul Rollin, puis reprend la direction de l'atelier après le décès de Quévillon en 1823. Il y forme une quinzaine d'apprentis, dont cinq de ses propres fils.

Une nouvelle église est construite à Saint-Joseph-de-Soulanges de 1879 à 1881. Le meuble est alors offert aux religieuses de la congrégation de Notre-Dame, établie depuis 1843 à la demande de Mgr Augustin-Magloire Blanchet (1797 - 1887) dans la même paroisse. En 1882, un incendie ravage le couvent, ne laissant debout que les murs extérieurs. Il est reconstruit aux frais de la fabrique et ouvre ses portes en 1884. Le tabernacle de l'église est alors installé dans la nouvelle chapelle du couvent, après avoir été amputé d'une quinzaine de centimètres de profondeur. Cette modification a pour conséquence d'avancer l'étage de l'ordre, qui semble déborder sur la réserve et les gradins.

Vers 1931, le tabernacle est en dépôt au Musée de la province. Il y est exposé vers 1940, avec son tombeau et ses chandeliers.

En 1961, la Commission scolaire Saint-Joseph-de-Soulanges prend la décision de faire construire une nouvelle école afin de centraliser les lieux d'enseignement. Le couvent est détruit peu de temps après. Toutefois, le maître-autel de la chapelle avait été acheté par le Musée du Québec (aujourd'hui Musée national des beaux-arts du Québec) trois ans auparavant, en 1958.

D'autres modifications sont réalisées sur le tabernacle au cours de son histoire. Par exemple, les colonnettes, qui n'ont qu'un revêtement de feuille d'or, sont vraisemblablement des remplacements. Elles ne sont pas de Pépin, puisque leur facture est trop naïve. Il en est de même pour le crucifix ajouté sur le dôme central, qui constitue un dédoublement du crucifix d'autel normalement posé devant la niche centrale de l'étage de l'ordre.

En 1984, le meuble est nettoyé et consolidé au Centre de conservation du Québec, en vue de l'exposition « Le Grand héritage », où il est exposé pour la visite du pape Jean-Paul II.

Le tabernacle se trouve toujours au Musée national des beaux-arts du Québec.

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Références

Notices bibliographiques :

  • Congrégation Notre-Dame. Croire et Vouloir: Des siècles d'éducation par Marguerite Bourgeoys et la Congrégation de Notre-Dame [En Ligne]. https://archivesvirtuelles-cnd.org/album-ecoles/couvent-de-la-congregation-de-notre-dame-ecole-marguerite-bourgeoys-0
  • MAGNAN, Hormisdas. Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la province de Québec. Arthabaska, Imprimerie d'Arthabaska, 1925. 738 p.
  • MORISSET, Gérard. Les Cèdres, Soulanges - Église et couvent de la Congrégation de Notre-Dame. Rapport de l'inventaire des oeuvres d'art [document inédit], 1948. 38 p.
  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.
  • s.a. Historique de l'église Saint-Joseph [En Ligne]. https://www.paroissestjoseph.org/historique-eglise-saint-joseph

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