Maison Gérard-Cournoyer

La maison Gérard-Cournoyer est une habitation bifamiliale érigée en 1962 selon les plans de l'architecte Félix Racicot (1903-1973). Elle présente un plan singulier : un oiseau en vol. Elle s'élève sur un étage et est couverte d'un toit à deux versants droits. Une tourelle à toit conique prend place à gauche du centre de la composition où est située l'entrée principale. Cette section centrale présente un avant-toit triangulaire protégeant la porte à double vantail entièrement vitrée flanquée de baies latérales aussi grandes. À l'arrière, un volume s'avance vers la rivière. À l'extrême droite se trouve un garage incorporé au plan de l'immeuble. Les façades sont recouvertes de pierre des champs et d'un parement de planches de bois horizontales. La fenestration est abondante et rectangulaire. Le bois domine l'extérieur ainsi que la finition intérieure. Cette résidence est implantée en contrebas de la voie publique, près de la rivière Richelieu, sur le chemin Saint-Roch dans la ville de Sorel-Tracy.

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Sorelois d'origine, Gérard Cournoyer (1912-1973) est avocat. Il est admis au barreau en 1935. Il s'associe notamment à Pierre-Joseph-Arthur Cardin (1879-1946), avocat et député à la Chambre des Communes pour le comté de Richelieu-Verchère de 1911 jusqu'à son décès en 1945. Il fonde plusieurs cabinets, dont Cournoyer et Gagné, Cardin et Cournoyer, Cournoyer et Péloquin ainsi que Cournoyer, Cardin et Gauthier. En 1958, il est bâtonnier du district de Richelieu et l'année suivante, président de l'association du barreau de la Province de Québec. Sur la scène municipale, il est secrétaire-trésorier de la ville de Saint-Joseph-de-Sorel de 1935 à 1945 et marguillier de cette paroisse de 1956-59. Il est également président du Colisée Cardin.

À la suite du décès de Cardin, Cournoyer se présente à l'élection partielle. Gérard Cournoyer est député libéral au fédéral de 1946 à 1952 pour le comté de Richelieu-Verchère. Il démissionne en 1952 pour se présenter en politique provinciale où il est élu en 1952, défait en 1956 et réélu en 1960 et 1962 dans la circonscription de Richelieu. Il est ministre des Transports et des Communications de 1960 à 1964 puis ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche en 1964-1965.

Gérard Cournoyer fait l'acquisition d'un terrain auprès de Serge Wagner en 1962. La même année, un permis lui est accordé pour la construction d'une habitation bifamiliale conçue par l'architecte Félix Racicot (1903-1973) et construite par l'entrepreneur Desourcy. Le solage est en béton, les murs extérieurs en cèdres et en pierre.

Félix Racicot (1903-1973) est diplômé de l'École des Beaux-Arts de Montréal en 1929 et membre de l'Association des architectes de la province de Québec à partir de 1931. Il ouvre un bureau à Sorel où il réalise plusieurs bâtiments à partir de 1930, dont l'ancienne école Sacré-C¿ur (1936-1937). Il a également collaboré avec Dom Paul Bellot (1876-1944) à l'abbaye de Saint-Benoît-du-Lac.

En 1975, la succession de Gérard Cournoyer vend la propriété à Jacques Racicot (Lévis, 1934-), architecte, fils de Félix Racicot, époux de l'artiste Denise D'Aragon. Le bardeau d'asphalte et les corniches sont changés en 2005.

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Inventaire du patrimoine bâti de la ville de Sorel-Tracy (2013 - 2016)
Ville de Sorel-Tracy

La maison Gérard-Cournoyer présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cet immeuble moderne est représentatif de l'influence de l'expressionnisme formel au Québec. Le mouvement moderne marque une rupture avec les styles historiques du passé par l'utilisation de nouveaux matériaux comme le verre, le béton ou l'acier et par la mise en valeur des formes pures. Ce courant émerge d'abord en Europe dans la première moitié du 20e siècle. Au Québec, il atteint son apogée au cours des années 1960. L'expressionnisme formel, qui marque la fin du mouvement moderne, met de l'avant la dimension plastique et sculpturale des bâtiments par ses volumes et ses textures. Ces ¿uvres architecturales se reconnaissent à des formes expressives qui donnent l'aspect d'une grande sculpture urbaine. L'aspect monolithique des édifices et le plan d'ensemble proposant souvent des références organiques sont d'autres caractéristiques. Cette maison unique dans la ville de Sorel-Tracy est représentative de ce style. Elle se démarque par son plan singulier qui prend la forme d'un oiseau en vol. Cette demeure est en synergie avec son environnement : un volume s'avance vers la rivière, la fenestration est abondante, le terrain est boisé et intime, le bois domine l'extérieur de l'immeuble ainsi que la finition intérieure. Finalement, les plans sont réalisés par l'architecte Félix Racicot (1903-1973) qui contribue, dans le milieu du 20e siècle, au rayonnement de l'architecture moderne, notamment en concevant plusieurs immeubles à Sorel-Tracy.

La maison Gérard-Cournoyer présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique pour son association avec Gérard Cournoyer (1912-1973). Gérard Cournoyer est d'abord avocat. À Sorel-Tracy, il est greffier, secrétaire de Saint-Joseph-de-Sorel et juge de paix de 1935 à 1945. Il ¿uvre également dans sa ville natale à titre de directeur de Sorel Harbour Tugs ltée. et de secrétaire de Southern Working Ltd. Il se distingue sur la scène politique fédérale comme député libéral dans le comté de Richelieu-Verchère de 1946 à 1952. Il rejoint ensuite la scène provinciale où il est député libéral dans la circonscription de Richelieu de 1952 à 1956 puis de 1960 à 1966. Il est ministre des Transports et des Communications dans le cabinet Lesage puis ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.

La maison Gérard-Cournoyer présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. Cette résidence est implantée sur le chemin Saint-Roch, soit une des plus anciennes voies de la ville qui ceinture le territoire en longeant la rive ouest de la rivière du Richelieu. Elle se trouve en contrebas de la voie publique près de la rivière et profite d'un environnement boisé lui procurant une grande intimité.

Source : Ville de Sorel-Tracy, 2016

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