Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Chandelier pascal

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Thématique :

  • Patrimoine religieux

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Images

Description

Le chandelier pascal est une pièce de mobilier liturgique réalisée entre 1939 et 1953 pour l'église Saint-Dominique. L'oeuvre en bois sculpté et verni prend la forme d'une lampe torchère composée d'une base, d'un fût et d'une tête. La base tripode est ornée de volutes, de motifs végétaux, de l'écusson des Dominicains et d'étoiles à huit branches. Séparé de la base par une baguette à rainures, le fût cylindrique sobre est caractérisé par une rainure en spirale s'enroulant sur toute sa hauteur. La tête évoque un chapiteau stylisé orné de motifs végétaux.

Ce bien est classé objet patrimonial. Il est conservé dans l'église Saint-Dominique, classée immeuble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2014-11-13
Prise d'effet : 2013-11-21

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2013-11-14
  • Proposition de statut national
 

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Valeur patrimoniale

Le chandelier pascal présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec Lauréat Vallière (1888-1973), l'artiste qui l'a réalisé. Vallière compte parmi les nombreux sculpteurs sur bois oeuvrant à Saint-Romuald et dans les environs. Ce groupe d'artistes et d'artisans est parfois désigné sous le nom d'école de sculpture de Saint-Romuald. Ferdinand Villeneuve (1831-1909), auprès de qui Vallière fait son apprentissage, en est à l'origine. Vallière, après avoir travaillé dans différents ateliers liés à ce groupe, ouvre sa propre boutique en 1946. Sa production est surtout composée de statues religieuses, de pièces de mobilier liturgique et de travaux de décoration d'églises. Le bois est son matériau privilégié, même s'il sculpte la pierre à l'occasion. Les travaux de construction de l'église Saint-Dominique, qui est intégrée au couvent des Dominicains sur la Grande Allée, sont amorcés en 1929. Le programme iconographique complexe du décor intérieur est élaboré par les dominicains Marc Labonté et Dominique Laurin, ainsi que par l'architecte du lieu de culte, Joseph-Albert LaRue (né en 1891). Les travaux de réalisation de ce décor commencent en 1935 et sont partagés entre plusieurs ateliers. En 1939, LaRue demande que la totalité de la sculpture et de l'ornementation soit confiée à un seul artiste, afin d'assurer l'unité du décor. C'est Lauréat Vallière, aidé par son fils Robert pour certains détails d'ornementation répétitifs, qui y travaillera durant 14 ans. Le chandelier pascal, exécuté à une date inconnue entre 1939 et 1953, fait partie intégrante de ce décor, l'un des ensembles religieux sculptés les plus riches du Québec, qui constitue également l'une des oeuvres maîtresses de Vallière.

Le chandelier pascal présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Il témoigne du soin accordé à l'ornementation du mobilier liturgique. Le chandelier pascal est une pièce de mobilier qui sert à supporter le cierge pascal. Ce dernier représente le Christ ressuscité, considéré par les chrétiens comme la lumière du monde. Il est allumé la veille de Pâques et éteint après la célébration de la Pentecôte. Il est également utilisé lors des baptêmes et des funérailles pour symboliser l'espérance de la vie éternelle. Le chandelier pascal présente de grandes dimensions, ce qui permet de surélever le cierge et d'augmenter ainsi sa visibilité. Le chandelier de l'église Saint-Dominique reprend un modèle très répandu, celui de la lampe torchère composée d'une base tripode, d'un fût et d'une tête. Les motifs végétaux de ce chandelier pascal reprennent des éléments décoratifs utilisés par Vallière ailleurs dans le décor de l'église, tout en rappelant l'ornementation habituelle de ce type de chandelier. Les étoiles à huit branches, plus rares dans l'ornementation des chandeliers pascaux au Québec, sont toutefois bien ancrées dans la tradition iconographique chrétienne, symbolisant à la fois la rédemption apportée par le Christ aux hommes et son retour à la fin des temps. Le chandelier pascal de l'église Saint-Dominique se distingue en outre par la présence de l'écusson des Dominicains ornant les trois faces de la base, associant directement le meuble à la communauté pour laquelle il a été réalisé. Le chandelier pascal témoigne donc non seulement de la perpétuation de modèles dans la réalisation du mobilier liturgique et de l'importance accordée à son décor, mais également de l'attention portée à l'intégration de ces meubles au lieu de culte auquel ils sont destinés.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2014.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du chandelier pascal liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- son volume composé d'une base, d'un fût et d'une tête ainsi que sa hauteur de presque deux mètres;
- les matériaux, dont le bois sculpté et verni;
- la base tripode, dont les arêtes ornées de volutes et de motifs végétaux ainsi que les faces décorées de l'écusson des Dominicains, de fleurs et d'étoiles à huit branches;
- le fût cylindrique séparé de la base et de la tête par une baguette, dont son traitement sobre et la présence d'une rainure en spirale enroulée sur toute sa hauteur;
- la tête, dont sa forme de chapiteau stylisé ainsi que son ornementation composée de feuilles d'acanthe et d'autres motifs végétaux.

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Informations historiques

Le chandelier pascal a été réalisé pour l'église Saint-Dominique. Ce lieu de culte forme à l'origine l'aile est du couvent des Dominicains. Les plans de l'église sont tracés par l'architecte Joseph-Albert LaRue (né en 1891), qui réalise, au cours de sa carrière, quelques projets pour cette communauté religieuse. Pour l'église, l'architecte choisit des formes inspirées par l'architecture gothique. Un programme iconographique complexe est élaboré par LaRue, conjointement avec les dominicains Marc Labonté et Dominique Laurin, pour la réalisation du décor intérieur de l'église.

L'église Saint-Dominique est ouverte au culte pour Noël 1930 et la bénédiction officielle a lieu en janvier 1931. À ce moment, seul l'extérieur du lieu de culte est terminé. Les travaux de réalisation du décor intérieur ne seront amorcés qu'en 1935. Ils sont partagés entre la Maison Villeneuve de Saint-Romuald, l'atelier Ferland et Frères de Saint-Jean-Chrysostome et Deslauriers et Fils de Québec. En 1939, LaRue demande que la totalité de la sculpture et de l'ornementation soit confiée à un seul artiste, afin d'assurer l'unité du décor. C'est Lauréat Vallière (1888-1973), aidé par son fils Robert pour certains détails d'ornementation répétitifs, qui réalisera l'ensemble.

Vallière compte parmi les nombreux sculpteurs sur bois oeuvrant à Saint-Romuald et dans les environs. Ce groupe d'artistes et d'artisans est parfois désigné sous le nom d'école de sculpture de Saint-Romuald. La production de Vallière est surtout composée de statues religieuses, de pièces de mobilier liturgique et de travaux de décoration d'églises. Le bois est son matériau privilégié, même s'il sculpte la pierre à l'occasion. Il peint également quelques oeuvres, dont des fonds de scène pour le théâtre.

Le décor sculpté de l'église Saint-Dominique est achevé en 1953. Il s'agit de l'une des oeuvres maîtresses de Vallière. Le chandelier pascal a été réalisé à une date inconnue, entre 1939 et 1953.

Le chandelier pascal est classé en 2014, en même temps que l'église Saint-Dominique et d'autres biens mobiliers - lampe de sanctuaire, couvercle des fonts baptismaux et statues en bois - qui y sont conservés.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • DÉSY, Léopold. Lauréat Vallière et l'école de sculpture de Saint-Romuald. Québec, Édition La Liberté, 1983. s.p.
  • GRENIER, Marlène Lucie. De ciel et de pierre, de bois et de lumière : l'église Saint-Dominique, l'empreinte des Prêcheurs à Québec. Québec, Fondation Domus Domini, 2010. 90 p.

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