Lampe de sanctuaire
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Thématique :
- Patrimoine religieux
Patrimoine immobilier associé (1)
Personnes associées (1)
Description
La lampe de sanctuaire est un objet lié à la liturgie catholique exécuté en 1932 pour l'église Saint-Dominique. La lampe de sanctuaire en bronze doré présente des formes d'inspiration néogothique. Elle est composée d'une cuve rectangulaire verticale percée de larges ouvertures et ornée de motifs d'arcs brisés, de quadrilobes et de croix de Saint-André destinée à recevoir un lampion en verre. Une fausse-clef pendante centrale orne le dessous de la cuve et quatre retombées pendantes plus courtes marquent les angles inférieurs. Des cariatides en forme d'anges sont disposées aux angles de la cuve. Quatre gargouilles, placées au-dessus des anges, tiennent dans leur gueule l'extrémité des chaînes de suspension reliant la cuve au porte-chaînes. Des pinacles à crochets surmontent les angles supérieurs de la lampe de sanctuaire, tandis qu'une flèche ajourée et ouvragée coiffée d'une croix s'élève au centre.
Ce bien est classé objet patrimonial. Il est conservé dans l'église Saint-Dominique, classée immeuble patrimonial.
Matériaux :
- Métal (Bronze)
Technique de fabrication :
- Doré
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications |
2014-11-13
Prise d'effet : 2013-11-21 |
Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
La lampe de sanctuaire présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec l'ordre des Dominicains et l'architecte Joseph-Albert LaRue (né en 1891). La présence des Dominicains, ou Frères prêcheurs, au Québec remonte à 1873 alors qu'ils acceptent de s'établir à Saint-Hyacinthe. Dès lors, ils cherchent à s'installer dans la ville de Québec, attirés notamment par la présence d'une université catholique. À compter de 1906, ils louent une petite maison. Ils acquièrent officiellement une propriété donnant sur la Grande Allée en 1909. À partir de 1918, ils y construisent leur couvent par étapes. Pour en dresser les plans, les Dominicains font appel à l'architecte LaRue. Au cours de sa carrière, ce dernier réalise quelques projets pour les Dominicains, notamment un couvent construit à Montréal de 1921 à 1923. En 1925, la paroisse Saint-Dominique est fondée, et la nécessité de remplacer la chapelle par un lieu de culte plus grand se fait sentir. Les travaux de construction de l'actuelle église Saint-Dominique, également conçue par LaRue, commencent en 1929. La bénédiction officielle du lieu de culte se déroule en janvier 1931 alors que seul l'extérieur du bâtiment est achevé. Le décor intérieur, dont le programme iconographique est élaboré conjointement par LaRue et les dominicains Marc Labonté et Dominique Laurin, ne sera complété qu'en 1953. L'une des premières pièces du mobilier liturgique définitif installées dans le lieu de culte est la lampe de sanctuaire, suspendue dans l'église en décembre 1932. Dessinée par LaRue, la lampe aurait été produite en France par un artisan dont le nom demeure inconnu. L'objet témoigne de la production de cet architecte et de ses liens avec les Dominicains ainsi que de sa participation à la conception de l'ensemble du lieu de culte, y compris des biens mobiliers qui s'y trouvent.
La lampe de sanctuaire présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Elle témoigne de l'attention particulière portée à l'ornementation des objets liturgiques. La lampe de sanctuaire joue un rôle important dans les lieux de culte catholiques. En effet, elle sert à indiquer la présence ou non d'hosties consacrées dans le tabernacle, ce qui équivaut, pour les catholiques, à la présence réelle du Christ dans l'église. Traditionnellement, les lampes de sanctuaire sont soigneusement ornementées. Celle de l'église Saint-Dominique présente une ornementation élaborée d'inspiration néogothique, s'intégrant harmonieusement dans le décor intérieur du lieu de culte conçu dans le même style. Ainsi, les pinacles à crochets, la fausse-clef pendante, les retombées pendantes et les gargouilles de la lampe de sanctuaire rappellent des éléments ayant une fonction structurale dans l'architecture gothique. Les motifs d'arcs brisés, de trilobes et de quadrilobes sont également très répandus dans ce style. Les anges tenant le rôle de cariatides répondent aux figures d'anges très présentes dans le décor sculpté de l'église. La lampe de sanctuaire rappelle donc non seulement l'importance accordée à la décoration des objets liturgiques, mais aussi l'attention portée à leur intégration au lieu de culte.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2014.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la lampe de sanctuaire liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- son volume, dont la cuve rectangulaire verticale percée de larges ouvertures, la flèche ajourée et ouvragée à base carrée et la fausse-clef pendante;
- les matériaux, dont le bronze doré;
- les éléments ornementaux, dont les cariatides en forme d'anges, les gargouilles, les pinacles à crochets, la croix, les retombées pendantes ainsi que les ouvertures trilobées, quadrilobées, en arc brisé ou en croix de Saint-André;
- les éléments de support et de manipulation, dont le porte-chaînes polygonal surmonté d'un anneau, les chaînes de suspension reliant le porte-chaînes et la cuve, les anneaux de l'extrémité inférieure des chaînes fixés dans la gueule des gargouilles et la bague servant à placer le lampion en verre.
Informations historiques
La lampe de sanctuaire est réalisée pour orner l'église Saint-Dominique. Ce lieu de culte forme à l'origine l'aile est du couvent des Dominicains. Les plans de l'église sont tracés par l'architecte Joseph-Albert LaRue (né en 1891), qui réalise, au cours de sa carrière, quelques projets pour cette communauté religieuse. Pour l'église, l'architecte choisit des formes inspirées par l'architecture gothique. Un programme iconographique complexe est élaboré par LaRue, conjointement avec les dominicains Marc Labonté et Dominique Laurin, pour la réalisation du décor intérieur de l'église.
L'église Saint-Dominique est ouverte au culte pour Noël 1930 et la bénédiction officielle a lieu en janvier 1931. À ce moment, seul l'extérieur du lieu de culte est terminé. Les travaux de réalisation du décor intérieur ne seront amorcés qu'en 1935, les travaux de sculpture s'échelonneront de 1939 à 1953 et les derniers vitraux seront installés en 1954.
La lampe de sanctuaire est conçue par LaRue. Elle aurait été produite en France, mais le nom de l'artisan l'ayant fabriquée demeure inconnu. L'objet, qui présente une ornementation d'inspiration néogothique, s'intègre harmonieusement au décor du lieu de culte.
La lampe de sanctuaire est installée en décembre 1932 dans l'église Saint-Dominique et s'y trouve toujours.
La lampe de sanctuaire est classée en 2014. L'église Saint-Dominique et plusieurs autres biens mobiliers qui y sont conservés - statues en bois, couvercle des fonts baptismaux et chandelier pascal - sont classés au même moment.
Références
Contributeur de données :
Direction générale du patrimoine
Notices bibliographiques :
- GRENIER, Marlène Lucie. De ciel et de pierre, de bois et de lumière : l'église Saint-Dominique, l'empreinte des Prêcheurs à Québec. Québec, Fondation Domus Domini, 2010. 90 p.