Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Manufacture de chaussures A. E. Marois

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Édifice Tourigny et Marois
  • Manufacture de chaussures A. E. Marois Limited

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1913 – 1914 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Fabriques > Fabriques de chaussures)

Éléments associés

Personnes associées (5)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

La manufacture de chaussures A.E. Marois est un bâtiment industriel situé dans le quartier Saint-Roch de Québec. Construit en trois étapes, entre la fin du XIXe siècle et 1933, le bâtiment a été érigé sur un terrain situé entre les rues Arago Est et Saint-Vallier Est, à proximité de la rue Dorchester. On y a produit, entre 1913 et 1952, divers modèles de chaussures en cuir. En 1994-1995, le bâtiment a été reconverti en logements et en espaces de travail. Il abrite, en 2013, des espaces immobiliers, de types loft et condominium, ainsi que les locaux de petits entrepreneurs et de travailleurs autonomes.

Construit selon un plan trapézoïdal, le bâtiment en brique brune de six étages constitue un des exemples intéressants de l'architecture industrielle de la Basse-ville de Québec, du tournant du XXe siècle. L'ensemble bâti est surélevé d'une imposante tour, servant de château d'eau, autrefois utilisée pour combler les besoins en eau des extincteurs de la manufacture. La disposition des pièces intérieures du bâtiment, ainsi que son apparence extérieure, sont intimement liées à sa fonction d'origine et au type de production qui y prévalait. Les espaces de travail des ouvriers étaient alors disposés aux étages supérieurs de l'édifice, alors que les locaux pour le personnel administratif se trouvaient aux étages inférieurs. En guise de témoignage de cette division hiérarchique du travail, on remarque sur la façade donnant sur la rue Saint-Vallier Est, qui date de 1913, un bandeau de pierre qui sépare les deux premiers étages des étages supérieurs, ainsi que la disposition des colonnades sur la façade. On remarque également l'utilisation d'un soubassement en pierre sur la façade de l'aile antérieure au XXe siècle donnant sur la rue Arago. L'ensemble comprend plusieurs jeux de brique et certains ornements (corniches, pilastres, etc.).

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Avec le déclin de l'industrie navale survenu dans la deuxième moitié du XIXe siècle, d'autres types d'industries prennent de plus en plus d'importance dans la ville de Québec. Cette transition est facilitée notamment par l'arrivée du chemin de fer à Québec en 1879, qui assure une liaison rapide avec Montréal. On assiste alors à l'essor de l'industrie du textile et, surtout, de la chaussure. Cette dernière, et d'autres industries connexes, vont employer près de la moitié de la main-d'oeuvre du quartier Saint-Roch.

Les cordonneries d'abord, puis les manufactures de chaussures ensuite, s'installent à proximité des tanneries qui les approvisionnent en cuir. Vers la fin du XIXe siècle, plusieurs compagnies oeuvrant dans l'industrie du cuir s'implantent successivement dans le secteur des rues Arago et Saint-Vallier, occupé par des tanneries depuis le XVIIIe siècle.

En 1898, Alfred-Eugène Marois (1871-1955) et son associé Paul Tourigny (1852-1926) fondent une manufacture de chaussures. Bien que Tourigny apporte une partie du capital financier, il vend ses actions de la compagnie à son associé en 1910. À partir de ce moment, Tourigny se concentre plutôt sur ses activités commerciales dans la région de Victoriaville. Pour sa part, Marois acquiert, en 1913, un bâtiment de quatre étages, rue Arago, pour y installer son entreprise de confection de chaussures.

À ce moment, Marois souhaite construire une nouvelle manufacture plus moderne. Pour en concevoir les plans, il fait appel à l'architecte de renom René-Pamphile Lemay (1870-1915). Une nouvelle aile de six étages, donnant sur la rue Saint-Vallier, et communiquant avec le bâtiment acquis par Marois en 1913, est construite en 1913-1914. Le bâtiment est d'autant plus imposant que les autres manufactures de chaussure du secteur ne comptaient généralement que trois ou quatre étages.

La manufacture connaît un second agrandissement en 1933. La nouvelle aile, conçue par les architectes Beaulé et Morissette, respecte la conception originale du projet réalisé en 1913-1914. Ainsi, l'édifice est largement fenêtré, une caractéristique commune aux manufactures de chaussures construites à cette époque. À cette exigence s'ajoutent des planchers solides pouvant supporter la machinerie lourde.

La fabrication des chaussures nécessite la réalisation de différentes tâches en commençant d'abord par la taille des pièces de cuir. Les machinistes assemblent ensuite ces pièces pour former la semelle et l'empeigne, puis les monteurs fixent l'empeigne à la semelle. Le secteur de la chaussure emploie un nombre important de femmes qui font partie des travailleurs non syndiqués affectés aux travaux de finition : revêtement intérieur et extérieur des chaussures, pose des ¿illets et des lacets et teinture des pièces de cuir.

À plusieurs égards, la manufacture de chaussures A.E. Marois, sera considérée comme l'une des plus importantes de Québec, après celle de William A. Marsh Co. Limited, qui est spécialisée dans la production de chaussures fines distribuées au Canada. En effet, la manufacture A.E. Marois emploie dès ses débuts environ 430 ouvriers qui confectionnent 2 500 paires de chaussures par jour. Sa spécialité est la chaussure McKay et « Standard Screw », fabriquées respectivement à partir de peaux de chèvre et de veau, et vendues en gros. La manufacture produira jusqu'à 4 000 paires de chaussures par jour dans les années 1950.

L'entreprise A.E. Marois ferme ses portes au milieu des années 1950. Par la suite, le bâtiment est occupé par d'autres manufactures de chaussures. Dans les années 1960 et 1970, le bâtiment est tantôt vacant, tantôt utilisé comme entrepôt. Finalement, dans les années 1980 et 1990, de petites entreprises investissent le lieu avant sa transformation en espaces d'habitation et de travail en 1994-1995.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • Limoilou

Adresse :

  • 291, rue Saint-Vallier Est

Latitude :

  • 46° 48' 42.908"

Longitude :

  • -71° 13' 28.988"

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Références

Notices bibliographiques :

  • BLANCHET, Danielle, Hélène BOURBEAU, Louise FORGET, Gino GARIÉPY et Sylvie THIVIERGE. Saint-Roch, un quartier en constante mutation. Québec, Ville de Québec, 1987. 54 p.
  • COURVILLE, Serge et Robert GARON. Atlas historique du Québec. Québec, ville et capitale. Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, 2001. s.p.
  • PARENT, Jean-Claude. « Le quartier Saint-Roch de Québec. Synonyme de chaussures ». Bulletin de l'Association québécoise pour le patrimoine industriel. Vol. 5, no 3 (1993), p. 4-6.
  • Ville de Québec. Répertoire des toponymes [En Ligne]. http://www.ville.quebec.qc.ca/

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