Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Usine de pâtes et papiers Kruger-Wayagamack

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Kruger-Wayagamack
  • Usine de pâtes et papiers Wayagamack
  • Usine Wayagamack Pulp and Paper Company Limited

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Date :

  • 1911 – 1912 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Usines de pâtes et papiers)

Éléments associés

Groupes associés (3)

Personnes associées (2)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'usine de pâtes et papiers Kruger-Wayagamack est un important complexe industriel qui occupe presque l'ensemble de l'Île-de-la-Potherie, située à l'embouchure de la rivière Saint-Maurice et du fleuve Saint-Laurent à la hauteur de la ville de Trois-Rivières. Érigée par la Wayagamack Pulp and Paper en 1911 et 1912, cette usine toujours en activité est spécialisée dans le papier couché ultra léger et dans la pâte kraft. Propriété de la société Kruger depuis 2001, l'usine comprend plusieurs dizaines de bâtiments construits pour la plupart dans la première moitié du XXe siècle, mais dont le plus récent a été érigé entre 2001 et 2003.

Le complexe est en quelque sorte divisé en deux parties. Dans la partie ouest de l'île, on retrouve plusieurs installations inutilisées, notamment associées au moulin à scie en opération jusqu'à la fin des années 1920. On y retrouve par exemple d'anciennes écuries en tôle qui abritaient les chevaux utilisés pour sortir de l'eau les billes de bois, lesquelles étaient acheminées à l'usine par la drave. Cette partie comprend également d'importants amoncellements de bois, sous forme de billes ou de copeaux ainsi que des vestiges des systèmes de convoyeurs (piliers en béton, structures métalliques, etc.). On y retrouve aussi les bâtiments où est produite la pâte mécanique de meule. Cette dernière est utilisée, en plus de la pâte kraft, dans la fabrication du papier pour accroître sa résistance.

La partie est de l'usine, beaucoup plus importante, comprend l'ensemble des bâtiments et équipements servant à préparer la pâte et les produits utilisés dans sa fabrication (chaux, acide, etc.). À proximité de ces équipements, se trouve un bâtiment qui abrite aussi les machines no 1 et 2, toutes deux actuellement inutilisées. On retrouve aussi dans cette partie l'usine de filtration, dont plusieurs équipements seraient d'origine, et l'imposant bâtiment, érigé entre 2001 et 2003, qui abrite la machine no 4, construite par la compagnie finlandaise Metso. On note aussi la présence d'un bâtiment ayant conservé un important degré d'intégrité, situé à proximité de l'eau, abritant des pompes, actionnées en cas d'incendie.

Le complexe intègre également de nombreux bâtiments secondaires d'intérêt moindre (bureaux, atelier d'usinage, entrepôts, etc.) et des installations secondaires (bassins de rétention d'eau).

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

L'entrée en vigueur des mesures législatives pour abolir les exportations de bois à pâte conjuguée à la régulation du Saint-Maurice et à la disponibilité d'électricité favorisent l'établissement d'industries dans le domaine des pâtes et papiers en Mauricie au début du XXe siècle.

En 1910, l'industriel Charles Ross Whitehead (1868-1954) s'associe à Rodolphe Forget (1861-1919) et James Naismith Greenshields (1853-1937) pour fonder la Wayagamack Pulp and Paper Company Limited dans le but de produire de la pulpe chimique et du papier kraft. La compagnie achète les limites forestières et l'importante scierie de la famille Baptist, implantée sur l'île De La Potherie depuis 1866.

La construction de l'usine commence au printemps 1911. Les travaux sont effectués par la firme canadienne T. Pringle and Sons, et supervisés par les ingénieurs suédois Henning Helin et J.M. Iversen, spécialistes du papier kraft. L'usine tire une partie de son énergie de la vapeur fournie par la combustion des déchets de bois provenant de la scierie nouvellement modernisée. Afin de desservir efficacement l'île, la compagnie gère la construction de plusieurs voies de services sur l'île-de-la-Potherie dans le but de la relier au chemin de fer du Canadien Pacifique par un pont ferroviaire.

L'usine est équipée de deux machines à papier de 126 pouces (3,2 mètres) qui commencent à produire du papier en janvier 1913. Rapidement, deux autres machines à papier sont installées. L'usine produit alors 50 tonnes de pâte au sulfate et 100 tonnes de papier kraft. La Première Guerre mondiale accroît la demande en pâte kraft alors utilisée dans la fabrication des cartouches. À la fin du conflit, le papier d'emballage kraft devient d'usage courant. La marque Indian Maid fait la renommée de l'usine de Trois-Rivières. L'addition de deux nouvelles machines à papier en 1917 permet de porter à 150 tonnes la production annuelle de papier kraft et d'engager plus de 900 personnes.

L'île est alors divisée en deux parties. D'un côté se trouve le moulin à scie, en opération jusqu'à la fin des années 1920, ainsi que des amoncellement de bois à pâte, reliés par un système de convoyeurs. De l'autre côté de l'île se trouve l'usine de pâtes et papiers qui intègre une quinzaine de bâtiments. Le plus imposant, haut de six étages et comportant une enseigne à l'effigie de la compagnie, abrite les lessiveurs qui réduisent les copeaux de bois en pâte. La pâte est ensuite lavée, puis passée au tamis dans le but d'éliminer les impuretés. Après ces opérations, la pâte est acheminée dans des cuves où elle préparée avant d'être envoyée dans les moulins pour en faire du papier. Le complexe comporte aussi une usine de filtration, toujours présente, qui puise son eau à même la rivière Saint-Maurice et un poste électrique qui reçoit l'électricité produite par la Shawinigan Water and Power.

Afin de diversifier sa production, la compagnie se lance dans la production de papier journal. Pour ce faire, elle créée une nouvelle entreprise, la Wayagamack News Ltd, et procède à la construction de nouveaux bâtiments. Puis, en raison de la chute des prix, plusieurs compagnies papetières canadiennes fusionnent dès les années 1920. En 1929, la Wayagamack Pulp and Paper se joint au groupe Canada Power and Paper Corporation, qui possède alors cinq papetières.

Intégrée tour à tour à la Consolidated-Bathurst Inc, à la Stone Consolidated Inc puis à l'Abitibi-Consolidated, l'usine est acquise en 2001 par la compagnie Kruger en partenariat avec la Société générale de financement du Québec. Les partenaires investissent 500 millions de dollars pour sa modernisation et pour faire l'acquisition d'une nouvelle machine à papier couché ultramoderne. Large de huit mètres, la machine no 4 produit plus de 1 500 mètres de papier à la minute. En 2012, l'usine, qui engage 350 employés, a produit 260 000 tonnes métriques de papier couché ultra léger et 90 tonnes métriques de pâte kraft.

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Emplacement

Region administrative :

  • Mauricie

MRC :

  • Trois-Rivières

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Localisation informelle :

Île Wayagamack. Île De La Potherie

Latitude :

  • 46° 21' 28.822"

Longitude :

  • -72° 31' 30.774"

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Références

Notices bibliographiques :

  • BLANCHARD, Raoul. La Mauricie. Trois-Rivières, Éditions du Bien public, 1950. 154 p.
  • BROUILLETTE, Benoît. « L'industrie des pâtes et du papier ». s.a. La forêt : étude préparée avec la collaboration de l'École de génie forestier de Québec. Montréal, Éditions Fides, 1944, s.p.
  • Centre interuniversitaire d'études québécoises (CIEQ). Mauricie : bases de données en histoire régionale [En Ligne]. http://mauricie.cieq.ca/
  • CHARLAND, Jean-Pierre. Les pâtes et papiers au Québec, 1880-1980 : technologies, travail et travailleurs. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1990. 447 p.
  • DION, Alain. L'industrie des pâtes et papiers en Mauricie, 1887-1929. Université du Québec à Trois-Rivières, 1981. 205 p.
  • HARDY, René et Normand SÉGUIN. Histoire de la Mauricie. Les Régions du Québec, 17. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 2004. 1137 p.
  • Kruger inc. Kruger [En Ligne]. http://paper.kruger.com/
  • SHERRIF, W. H. Wayagamack, a romance of Canada. Trois-Rivières, 1924. 30 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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