Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Ateliers ferroviaires du Grand Tronc

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Ateliers de la Grand Trunk Railway
  • Ateliers du CN
  • Ateliers du Grand Tronc

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1854 – 1857 (Construction)
  • 1927 – 1929 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation des minéraux et fabrication de produits finis (Fabriques de matériel ferroviaire roulant)

Éléments associés

Groupes associés (4)

Personnes associées (2)

Inventaires associés (1)

Description

Construits entre 1854 et 1890 par le Grand Trunk Railway ou Compagnie du Grand Tronc de chemin de fer du Canada, puis modernisés par le Canadien National (CN) entre 1927 et 1929, les ateliers ferroviaires du Grand Tronc se situent dans le quartier montréalais de Pointe-Saint-Charles, à proximité du pont Victoria. Le complexe, qui se vouait autrefois à la fabrication et à la réparation de locomotives, fait aujourd'hui l'objet d'un projet de requalification rassemblant des fonctions résidentielle, commerciale et industrielle. Certains ateliers sont d'ailleurs la propriété de l'Agence Métropolitaine de Transport (AMT) qui y tient son centre d'entretien.

Le complexe se compose d'une douzaine de bâtiments d'une conception semblable, possédant un toit plat ainsi que des murs de brique posés sur un soubassement en béton et percés de grandes fenêtres à carreaux avec linteau en béton. Les travées sont soulignées à l'aide d'un ressaut dans la brique simulant un pilastre encastré. Le coeur de ce complexe est l'ancien atelier des locomotives, une grande halle en structure d'acier divisée en quatre nefs. Au sud se trouve un plus petit bâtiment de trois étages, percé de portes de chargement au rez-de-chaussée tandis qu'au nord se trouve un autre bâtiment disposé, lui, de façon oblique.

À l'est de ces deux édifices se déploient, sur le même axe deux bâtiments : une longue aile suivie d'une plus petite construction. Le bâtiment le plus à l'est du complexe, allongé et de deux étages, se trouve dans l'axe de la rue Saint-Madeleine. Donnant sur la rue Leber, l'édifice le plus au sud du complexe est l'hôte des anciens bureaux du CN. La construction carrée de deux étages avec un toit à quatre versants surmonté d'une lucarne a un style bien différent des autres bâtiments. Ses murs de brique brune sont percés de fenêtres rectangulaires surmontées, au premier étage d'un linteau en briques biseautés et, au deuxième étage, d'un arc en plein cintre. Le portail de la façade est enserré de deux pilastres encastrés, couronnés d'un fronton triangulaire, et le bâtiment est ceint d'une corniche moulurée.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

La compagnie du Grand Tronc est incorporée en 1852 avec l'objectif de relier par un chemin de fer les Grands Lacs à l'Atlantique. Suivant les recommandations de l'ingénieur Thomas C. Keefer (1821-1915), la compagnie acquiert en 1853 une série de terrains situés dans le quartier montréalais Pointe-Saint-Charles dans l'optique d'y construire le premier pont à traverser le fleuve Saint-Laurent. C'est ainsi qu'à cet endroit, entre 1854 et 1859, est édifié le pont Victoria. Les ateliers de la compagnie, auparavant situés à Longueuil, sont alors déplacés sur le même site. Montréal se révèle d'ailleurs être l'emplacement idéal pour l'établissement d'un terminus ferroviaire. L'abondance d'industries manufacturières, d'entrepôts, d'entreprises commerciales de taille et de main d'oeuvre, assure une demande constante des services de transport qu'offre l'entreprise ainsi qu'un large bassin de travailleurs. En s'établissant à Pointe-Saint-Charles, le Grand Tronc, qui deviendra rapidement le réseau le plus important en territoire canadien, fait naître un nouveau quartier ouvrier.

La construction des ateliers s'étend entre 1854 et 1857 selon les plans de l'architecte officiel du Grand Tronc, Francis Thompson (1808-1895). Les bâtiments sont conçus et disposés de façon à accommoder les déplacements constants, que ce soit des matières premières, des composantes ou des locomotives, nécessaires à la production. Les installations se déploient alors autour de deux voies ferrées se croisant perpendiculairement. Au sud-est se regroupent les ateliers de construction et d'entretien des wagons. À l'ouest de ceux-ci se trouvent l'atelier des locomotives, les forges et les fonderies. Au nord-ouest se trouvent, d'abord, la zone d'entreposage et, dès 1880, le siège social, tandis qu'au nord-est se situent d'autres entrepôts et la gare des voyageurs.

La compagnie continue à prendre de l'expansion et avec l'arrivée de locomotives modernes, plus larges, les installations, désuètes, doivent être remplacées. Mais au sortir de la Première Guerre mondiale, le Grand Tronc se trouve dans une situation financière très précaire. Pris en charge par le gouvernement fédéral, le Grand Tronc intègre, en 1923, le Canadien National (CN) qui modernise le complexe de 1927 à 1929. Les nouveaux bâtiments, conçus par les ingénieurs du CN, sont alors construits à l'ouest des ateliers de 1857. Ces derniers sont toutefois démolis en 1941, alors que de nouveaux bâtiments sont édifiés.

Au moment de l'ouverture, les activités du site se concentrent surtout sur la production de locomotives et sur leur entretien. Le Grand Tronc y construit pas moins de 400 locomotives à vapeur. Même si un nombre important de wagons pour passagers est fabriqué, la production la plus importante demeure les wagons de marchandise. En passant aux mains du Canadien National, les ateliers ralentissent toutefois leur production de locomotives. En effet, seulement une trentaine sont fabriquées pendant l'ère du CN. La compagnie préfère se lancer dans le réusinage et les ateliers se concentrent dès lors sur des activités d'entretien et de reconfiguration de wagons. À partir des années 1960, le site prend le rôle d'un centre technologique pour l'industrie entière. C'est de cette façon que dans les décennies suivantes des contrats d'entretien des trains de VIA Rail Canada et de ceux de l'Agence Métropolitaine de Transport (AMT) sont obtenus.

En 1995, le CN est privatisé et les ateliers sont vendus à GEC-Alsthom. En 2001, la compagnie, devenue entre temps Alstom, peine à maintenir les ateliers à flot. Ceux-ci ferment en 2003. Le site est acquis l'année suivante par des promoteurs immobiliers qui proposent un projet de développement et de mise en valeur des anciens ateliers. À la vocation industrielle du lieu, ce projet propose d'ajouter un secteur résidentiel et commercial. En 2011, l'AMT prend possession de certains bâtiments pour y établir son centre d'entretien.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Le Sud-Ouest

Localisation informelle :

Pointe Saint-Charles

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Références

Notices bibliographiques :

  • Archemi inc. Inventaire et évaluation des ressources culturelles, Canal de Lachine. Vol. 3. Québec, Parcs Canada, 1995. s.p.
  • DESLOGES, Yvon et Alain GELLY. Le canal de Lachine : du tumulte des flots à l'essor industriel et urbain, 1860-1950. Québec, Septentrion, 2002. 214 p.
  • HANNA, David B. « L'importance des infrastructures de transport ». GOURNAY, Isabelle, dir. et France VANLAETHEM, dir. Montréal métropole, 1880-1930. Montréal, Boréal, 1998, p. 49-61.
  • HANNA, David B. « Stratégies ferroviaires: emprises et terminus de Montréal ». s.a. Montréal portuaire et ferroviaire : actes du 5e congrès de l'Association québécoise pour le patrimoine industriel, Montréal, 8 et 9 mai 1992. Montréal, Association québécoise pour le patrimoine industriel, 1993, p. 34-60.
  • Héritage Montréal. Héritage Montréal [En Ligne]. http://www.heritagemontreal.org
  • Héritage Montréal. Montréal en quartiers [En Ligne]. http://www.memorablemontreal.com/
  • LEDUC, Michael. Point St. Charles Shops. Dollard-des-Ormeaux, White Mountain Publications, 2007. 66 p.
  • LOVETT, Henry Almon. Canada and the Grand Trunk, 1829-1924: The Genesis of Railway Construction in British America and the Story of the Grand Trunk Railway Company of Canada from Its Inception to Its Acquisition by Canada. Montréal, 1924. 241 p.
  • YOUNG, Brian, dir. et Stanley TRIGGS. Le pont Victoria: un lien vital / Victoria Bridge: the vital link. Montréal, Musée McCord d'histoire canadienne, 1992. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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