Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Forge Cadieux

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Forgerie Cadieux

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1897 – (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation des minéraux et fabrication de produits finis (Forges)

Éléments associés

Personnes associées (2)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

Située à proximité du Vieux-Port de Montréal et du canal de Lachine, la forge ou forgerie Cadieux est implantée aux coins des rues Saint-Paul Ouest et Duke, dans l'arrondissement montréalais de Ville-Marie. Aujourd'hui à l'abandon, l'édifice abritait autrefois une forge, un atelier d'artisan ainsi qu'une résidence.

Le bâtiment, aux murs de brique sur une base en pierre de taille grise, s'élève sur trois étages. Son rez-de-chaussée est occupé en façade par une vitrine commerciale, en bois, enserrée de deux portes en bois qui permettent d'accéder au rez-de-chaussée et aux étages supérieurs. La vitrine est couronnée d'une enseigne en bois et en tôle où l'on peut encore deviner les écritures peintes : « Forgeron W. Cadieux machiniste ». Trois fenêtres à battants, qui semblent d'origine, avec arc surbaissé et linteau de briques verticales, percent le second étage. Quant à l'étage supérieur, celui-ci est couronné d'une fausse mansarde recouverte de tôle embossée et comportant trois lucarnes avec fenêtres à battants. Ces dernières sont surmontées d'un fronton triangulaire soutenu par deux consoles.

D'inspiration victorienne, la maison en rangée possède également une corniche moulurée s'appuyant sur une suite de petites consoles. Les façades latérales du bâtiment se composent d'anciens murs mitoyens en brique. Pour ce qui est de la façade arrière, s'élevant uniquement sur deux étages, celle-ci est percée à chaque niveau d'une fenêtre à carreaux et d'une porte à double battants, tout de bois.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Ce serait en 1903 que le forgeron Wilfrid Cadieux aurait fait l'acquisition d'un lot sur la rue Saint-Paul, dans le faubourg des Récollets. Si l'on trouvait déjà une forge à cet emplacement dès 1892, l'édifice principal de trois étages aurait vraisemblablement été construit en 1897. En 1902, un permis de construction indique que des travaux y seront menés par la firme J.-B. Resther. Lors de l'acquisition du bâtiment par le forgeron Cadieux, le rez-de-chaussée ainsi que le deuxième étage abrite un atelier d'artisan, tandis que le dernier étage sert de résidence. C'est au premier que la forge s'établit conservant les fonctions déjà attribuées aux autres niveaux.

À l'époque, un bâtiment à deux étages était annexé à l'édifice principal du côté est. Celui-ci, également occupé par la forge, aurait été construit dans les années 1870. Il avait à l'origine une fonction résidentielle, mais le rez-de-chaussée sera transformé en atelier. Jugé instable, le bâtiment sera détruit en 2009. De style vernaculaire, le bâtiment était couronné d'une corniche de bois et une porte de garage perçait la façade du rez-de-chaussée.

Construit lors de la deuxième phase d'industrialisation du faubourg, la forge Cadieux est un témoin rare de cette époque où se côtoyaient ateliers et résidences. Au départ à vocation résidentielle, le secteur se transforme vite, à proximité du port et du canal de Lachine, en un quartier industriel. Certains forgerons seront attirés par la possibilité d'y faire des affaires avec les nombreux commerçants et fabricants s'y étant établis. Wilfrid Cadieux y fonde donc l'entreprise familiale où travailleront ses cinq fils. Ceux-ci reprendront la forge à la suite du décès de leur père en 1958. Trois générations de Cadieux y exerceront leur métier de forgeron, de soudeur et de machiniste. Ils fabriqueront surtout des pièces de métal servant à fixer de larges tuyaux à des édifices et un instrument utilisé par les monteurs de lignes de compagnies d'électricité et de téléphone pour gravir les poteaux appelés « grimpettes ». Ceux fabriqués par les Cadieux seront utilisés par les monteurs d'Hydro-Québec. Ayant également produit des pièces d'ascenseur, la forge se concentrera surtout sur la fabrication d'équipements et d'outils utilisés dans le domaine de la construction.

En 1965, l'organisation du quartier est quelque peu chamboulée par la construction de l'autoroute Bonaventure. La forge est sauvée de peu : un changement au dernier moment dans le trajet planifié de la nouvelle voie permettra de l'épargner. Il est à noter que la rue Duke se terminait auparavant à la rue Saint-Paul. Ce n'est qu'avec l'établissement de l'autoroute que la rue sera prolongée jusqu'à la rue Notre-Dame, ce qui explique l'absence d'un bâtiment autrefois jumelé sur le flanc ouest de la forge. À la même époque, l'entreprise des Cadieux est la dernière forge active dans le quartier. C'est d'ailleurs à la forge Cadieux que les outils du chantier de la place Bonaventure sont réparés.

Fermée en 1982, la forgerie se trouve depuis à l'abandon. En 1997, toutefois, à l'occasion du projet Panique au faubourg, elle sera investie par l'artiste Marcus Macdonald qui y installe son oeuvre Météorites. Réalisé par Quartier Éphémère, le projet permet de faire revivre certains bâtiments du quartier et de sensibiliser le public à l'histoire des lieux. Une histoire qui, dans le cas de la forge Cadieux, est toujours bien présente. Bien que désaffecté, le bâtiment de la forge trouve en quelque sorte une autre vocation : celle du lieu de mémoire.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 815, rue Saint-Paul Ouest

Latitude :

  • 45° 29' 52.346"

Longitude :

  • -73° 33' 34.553"

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Références

Notices bibliographiques :

  • GERSOVITZ, Julia. Inventaire architectural du Faubourg des Récollets. Rapport historique / Fiches architecturales. Montréal, Ville de Montréal / SIMPA, 1985. 146 fiches p.
  • LEDOYEN, David. « La forge Cadieux, un précieux et fragile témoin de l'ère industrielle du faubourg des Récollets ». Bulletin de l'Association québécoise pour le patrimoine industriel. Vol. 17, no 3 (automne) (2006), s.p.
  • MALO, Pierre. Faubourg des Récollets. Projet de mise en valeur. Montréal, McGill University, Faculty of Graduate Studies School of Urban Planning, 1991. 72 p.
  • Office de consultation publique de Montréal. Office de consultation publique de Montréal [En Ligne]. http://www.ocpm.qc.ca
  • SHEPHERD, Harvey. « Blacksmiths hang up hammer after 95 years at family forge ». The Montreal Gazette, 11 juin 1982, s.p.

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