Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Monuments de la communauté chinoise, section de 1929

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • après 1929 – (Installation)

Thématique :

  • Patrimoine funéraire

Usage :

  • Services et institutions (Monuments funéraires)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

La communauté chinoise occupe deux sections éloignées l'une de l'autre dans le cimetière Saint-Charles. L'une est située le long de l'avenue du Pont-Scott, alors que celle-ci est située sur l'avenue Saint-Jean-Baptiste, le long de la rivière Saint-Charles. Ici, il s'agit du regroupement dans un même endroit de 73 monuments sur cinq rangées commémorant la mort de membres de la communauté chinoise de Québec. À première vue, les 73 monuments semblent identiques et de même dimension; l'un d'entre eux mesure 48,3 cm de hauteur, 25,4 cm de largeur et 5,1 cm d'épaisseur. Mais en les examinant un à un, on remarque qu'ils ont des caractéristiques différentes : les uns sont carrés au sommet, les autres sont semi-circulaires, un bon nombre sont en marbre, d'autres sont en granit noir, rose, gris, gris rosé, brun, vert. La très grande majorité de ces monuments comportent seulement des caractères d'écriture chinoise. Cependant, sur 20 d'entre eux, des dates de décès sont inscrites en chiffres arabes. Les années de décès inscrites sont les suivantes : 1929, 1929, 1936, 1938, 1939, 1939, 1947, 1948, 1948, 1949, 1951, 1952, 1953, 1954, 1954, 1955, 1957, 1965, 1976, 1986. Fait à noter : sur certains monuments de cette section, l'inscription sur la face avant est en chinois, alors que celle sur la face arrière est en français, avec des parties récupérées de vieux monuments francophones. Cette situation nous a induites en erreur lors de notre première collecte de données : nous avions retranscrit la face arrière des monuments, alors que l'inscription en chinois sur la face avant était la seule valide.

Parmi ces monuments, deux commémorent des enfants morts en bas âge : celui de JIMMY/7 FÉVRIER 1952 À 3 1/2 ANS/ENFANT DE/JOE CHONG ET DE/EVA DE BUISSON/; et celui de LILIE/DECEDEE/LE 28 DECEMBRE 1948/AGEE DE 3 MOIS/ et de MILDRED/DECEDEE/LE 12 DECEMBRE 1949/AGEE DE 3 MOIS/ENFANTS DE/FREDDY WONG NGONG PO/ET DE/HELENE LANTEIGNE/.

Sur 44 de ces 73 monuments, une croix apparaît, dont une croix rayonnante et quatre croix inclinées sur une fleur et sa tige. Les autres sujets et images sont du règle végétal : lierre, vigne, fleur, fleur et sa tige; glaïeul, trèfle, feuille, tige, rameau d'olivier ou palme.

Éléments architecturaux :

  • Bas-relief
  • Frise

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Selon un informateur chinois de Québec interrogé par Lorraine Guay, la date de décès est écrite en chinois sur un bon nombre de ces monuments. De plus, de façon générale, on doit lire le monument de droite à gauche : à droite la province et la région d'origine, au centre le nom de la personne, à gauche le village d'origine et parfois la date de décès. Il était très important pour les Chinois d'écrire le nom de leur lieu d'origine sur leur pierre tombale, d'autant plus que leur corps ne pouvait pas toujours être rapatrié en Chine, comme l'exigeait leur coutume.

Selon BLOUIN (1998 : 22), au cimetière Saint-Charles, les « communautés ethniques ont tendance à se regrouper en îlots. C'est le cas entre autres des chinois. La présence asiatique à Québec, très tôt au XXe siècle, est ignorée par la plupart. Pourtant, les premiers chinois arrivèrent à Québec vers 1890-95. Le quartier Saint-Roch était alors leur point de ralliement. Au cimetière, les asiatiques sont regroupés en deux sections différentes : l'une plus ancienne remonte à 1929 et l'autre plus récente remonte à 1959. »

Selon SAMSON (2011 : 6) : « Nous retrouvons la première trace du passage de Chinois à Québec dans le recensement de 1891; ils étaient deux. En 1901, 28 Cantonais étaient présents sur le territoire de la ville. Le journal Le Soleil du 2 mai 1910 rapporte qu'ils étaient soixante à cette date. [¿] Quand l'interdiction d'immigration des Chinois au Canada fut déclarée par le gouvernement fédéral en 1923, il se dénombrait entre 450 et 500 de ceux-ci dans la Capitale. C'était presque exclusivement des hommes seuls. [¿] Selon un témoin de l'époque, en 1934 la ville de Québec ne compte pas encore de Chinoises. [¿] En raison de l'élimination de la réglementation interdisant l'immigration chinoise au Canada en 1947 et grâce à des lois fédérales de 1952 et 1962 favorisant les réunions des familles, la population chinoise de la ville va passer de 188 personnes en 1951 à 600 en 1971. Durant cette période la présence de Chinoises devint plus importante. [¿] De nos jours, le phénomène de l'adoption internationale fait en sorte que nous pouvons retrouver deux fois et demie plus de Chinoises que de chinois dans la région. »

Selon LEBEL (1997 : 99), l'ancien quartier chinois « s'étendait aux abords de la rue De Saint-Vallier Est [¿] qui connut ses belles heures dans les années 1920 à 1950. Des buanderies et des restaurants y prospéraient. [¿] Au 617, on aperçoit encore des caractères chinois sur l'ancien édifice du restaurant Le Canton. »

D'après GRIMBLY (2003 : 246) : « Le système d'écriture chinois est une combinaison complexe de pictogrammes, d'idéogrammes et de phonogrammes, ou signes indiquant des sons. Il comprend plus de 50 000 signes, ou caractères. Ces caractères ont subi très peu de modifications depuis 4 000 ans, rendant ainsi les textes chinois anciens assez faciles à interpréter, à la différence de nombreux autres systèmes anciens d'écriture. De plus, il s'est répandu dans une grande partie de l'Asie orientale. »

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • rue Saint-Vallier Ouest

Localisation informelle :

À l'entrée du cimetière, se diriger vers le stationnement, tourner à gauche sur le petit sentier, ensuite à droite sur l'avenue Saint-Jean-Baptiste jusqu'à la première intersection, où se trouve la station de chemin de croix donnée par L'Union St-. Joseph St-. Roch. Continuer quelques pas sur l'avenue Saint-Jean-Baptiste. Le regroupement des 73 monuments est situé sur la droite, au fond, derrière le monument de la famille Chevalier J.-A. Hamel.

Latitude :

  • 46° 48' 27.3"

Longitude :

  • -71° 15' 34.1"

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BLOUIN, Annie. Cimetière Saint-Charles. Historique - Personnalités. Québec, Corporation du Cimetière Saint-Charles, 1998. s.p.
  • FERRY, Fleur. « Un espace sacré en devenir profane ». BRAULT, François et Jean SIMARD. Cimetières : patrimoine pour les vivants. Québec, Éditions GID, 2008, p. 187-261.
  • LABBÉ, Thérèse. « L'objet funéraire et son langage ». BRAULT, François et Jean SIMARD. Cimetières : patrimoine pour les vivants. Québec, Éditions GID, 2008, p. 331-413.

Multimédias disponibles en ligne :

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