Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Cimetière Saint-Charles, partie Est

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • vers 1855 – (Ouverture)

Thématique :

  • Patrimoine funéraire

Usage :

  • Services et institutions (Cimetières)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (24)

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

L'ancienne partie du cimetière Saint-Charles qui remonte à 1855 est située au coeur de la Basse-Ville de Québec entre la rue Saint-Vallier Ouest et la rivière Saint-Charles. Le terrain comprend plusieurs espèces d'arbres dont plusieurs sont centenaires. À la limite nord longeant la rivière Saint-Charles, le terrain est entièrement boisé. Charles Baillairgé a conçu un aménagement paysager mixte à l'anglaise et à la française alliant allées sinueuses, secteurs concentriques et quadrilatères. Les avenues partiellement asphaltées portent des noms de saints. À l'entrée, un ancien bâtiment administratif existe encore et il y a une serre à l'intérieur. La superficie du terrain est de plus de 133 685 mètres carrés. On y trouve deux secteurs pour la communauté chinoise, trois secteurs pour les enfants morts en bas âge, un lot des Enfants de Marie de Saint-Roch, deux secteurs pour les fosses, un pour les petites fosses et un autre appelé « Fosses - section Notre-Dame-de-Grâce ».

Des clôtures métalliques entourent le cimetière, sauf du côté de la rivière Saint-Charles. Une enseigne avec une colombe blanche indiquant « Cimetière Saint-Charles » et les heures d'ouverture est fixée sur le portail d'entrée. Ce dernier est constitué de deux piliers de pierre surmontés d'une lucarne coiffée d'une petite croix. Ces piliers encadrent les deux grilles d'entrée également décorées d'une petite croix. Sur un des piliers est inscrit « 1933 ». Il y a un autre portail identique au premier du côté est. Il porte l'inscription « Don de M. Mde G.S. Marceau ». À côté de ce portail se trouve un prie-Dieu où on peut lire « J'attends/la résurrection de la chair/la vie éternelle/G.S. Marceau ». Face à ce prie-Dieu, une pietà porte l'inscription : « Notre-Dame de Pitié/A.D. 1945 ». À la gauche de l'entrée, se dresse un calvaire avec un Christ en bois sculpté et deux personnages féminins à ses pieds. On peut y lire « Pécheur, voilà ton ouvrage! ». Les 14 stations du chemin de croix en fonte réalisé en France et le calvaire ont été bénits par Mgr Taschereau le 21 juillet 1889. Une croix portant l'inscription « Salut O croix, notre unique espérance » s'élève à l'extrémité nord. Une statue de Saint-Joseph avec l'enfant Jésus se trouve sur l'avenue Parent.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Au milieu du XIXe siècle, la paroisse Saint-Roch administre trois petits cimetières situés dans la Basse-Ville de Québec, non loin de l'église. En 1854, une loi interdit l'inhumation dans la ville. On pense que le nombre et l'état des cimetières sont en grande partie responsables des épidémies de choléra qui frappent la population. Cette loi permet d'en désaffecter plusieurs et d'ouvrir de nouveaux terrains en banlieue à une distance d'au moins deux milles des limites de la ville.

Avec le courant hygiéniste valorisant les bienfaits de la nature et l'influence du romantisme sur les attitudes face à la mort, naît le concept du cimetière-jardin, inspiré du jardin à l'anglaise. Après l'ouverture du cimetière Père-Lachaise à Paris en 1804, toute une génération de cimetières de banlieue, les « rural cemeteries », se répandent aux États-Unis et au Canada. À Québec, le Mount Hermon est inauguré en 1848, suivi du Saint-Charles en 1855.

Un terrain de 19 arpents et 6 perches est acheté en 1854 par la fabrique de Saint-Roch pour la somme de 3 000 livres (20 000$). La propriété située sur les bords de la rivière Saint-Charles, près du pont Scott, appartenait au juge Philippe Panet. Les rives de la Saint-Charles étaient alors un lieu de villégiature recherché. Panet s'y était fait construire en 1830 une élégante villa nommée Le Bocage. La villa voisine, Coucy-le-Castel, appartenait à son frère le notaire Louis Panet. Le tracé de la voie qui menait à cette villa correspond aujourd'hui à l'avenue du Sacré-Coeur. Panet se réserva un terrain dans le bocage.

Charles Baillairgé, architecte et ingénieur municipal, dressa les plans du nouveau cimetière. Il décrira plus tard sa méthode : « ... faire un plan du terrain sur une assez grande échelle et y indiquer la position exacte de tous les principaux arbres, etc. puis sur ce plan tracer les sentiers et les lots proposés et retourner ensuite sur le terrain le plan à la main pour y tracer ce qui aurait été d'abord tracé sur le plan. C'est là la seule manière de faire les choses correctement¿ Je m'y connais un peu en matière de cimetière ayant visité les plus beaux des États-Unis et celui de Greenwood n'est surpassé dans aucune partie du monde¿ » (AFND, 15 décembre 1857, cité dans Guay, 1991 : 21).

Le cimetière fut inauguré le 3 juin 1855 et Baillairgé fut chargé de la gestion des lots. La BANQ conserve 28 plans de lots qu'il a dessinés, parmi lesquels celui de Venner. Le plan original du cimetière étant introuvable, la carte de H.W.Sitwell (1867) montre le cimetière douze ans après son ouverture. À l'ouest de l'entrée, deux carrefours concentriques se succèdent. Le second est subdivisé en lots. Baillairgé y sera inhumé en 1906. À ces ronds-points se greffent de longues avenues courbes. À l'ouest, le terrain est découpé en rectangles où la végétation est moins présente. L'aménagement paysager intègre ainsi des éléments du paysage romantique anglais et la rigueur géométrique des jardins français.

En 1858, les dépouilles des anciens cimetières de la paroisse Saint-Roch sont transférées à Saint-Charles. Le 10 juin 1867, la fabrique de la Paroisse Saint-Roch cède aux Pères Oblats-de-Marie-Immaculée un terrain situé en face au cimetière Saint-Charles et qui deviendra le cimetière Saint-Sauveur. Le 21 décembre 1912 est créée la Compagnie du Cimetière Saint-Charles, une corporation sans but lucratif. Le cimetière Saint-Sauveur lui est alors rattaché. Le cimetière s'agrandit vers l'ouest avec l'acquisition en 1912 de la terre de feu juge Andrews. Plus tard, le 17 septembre 1967, est inaugurée la nouvelle partie située sur le boulevard Hamel. Le mausolée-columbarium et le crématorium ouvrent en 1983. En 2007, les paroisses Notre-Dame de Québec et Saint-Jean-Baptiste se joignent aux 17 paroisses membres de la Compagnie du Cimetière Saint-Charles.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 1120, Saint-Vallier Ouest

Localisation informelle :

Le cimetière Saint-Charles comprend trois parties : a) l'ancienne dont l'entrée est sur la rue Saint-Vallier Ouest; b) le cimetière Saint-Sauveur juste en face; c) la nouvelle partie sur le boulevard Wilfrid-Hamel. Ici, nous décrivons l'ancienne partie située entre la rue Saint-Vallier Ouest et la rivière Saint-Charles, et entre l'avenue Saint-Sacrement et la rue du Pont. Les bureaux administratifs du cimetière sont cependant au 1460, boul. Wilfrid Hamel, Québec, G1N 3Y6.

Latitude :

  • 46° 48' 27.2"

Longitude :

  • -71° 15' 25.7"

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BLOUIN, Annie. Cimetière Saint-Charles. Historique - Personnalités. Québec, Corporation du Cimetière Saint-Charles, 1998. s.p.
  • CAMERON, Christina. Charles Baillairgé: Architect & Engineer. Montréal / Kingston, McGill-Queen's University Press, 1989. 201 p.
  • CAMERON, Christina. « Famille Baillairgé ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/
  • GAGNON-PRATTE, France. L'architecture et la nature à Québec au dix-neuxième siècle : les villas. Québec, Ministère des Affaires culturelles / Musée du Québec, 1980. 334 p.
  • GUAY, Lorraine. « Le mausolée Venner-Shee : de père en filles ». Infopéra. Vol. 16 (2008), p. 27.
  • ROY, Pierre-Georges. Les cimetières de Québec. Lévis, 1941. 270 p.
  • s.a. Règles et règlements du cimetière Saint-Charles de Saint-Roch de Québec. Québec, Typographie d'Augustin Côté et cie, 1857. 11 p.

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