Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Pont Pierre-Laporte

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • 1966 – 1970 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine de la modernité

Usage :

  • Transport, communication et services publics (Ponts et ouvrages de génie)

Éléments associés

Plaques commémoratives associées (1)

Groupes associés (1)

Images

Description

Le pont Pierre-Laporte, construit entre 1966 et 1970, enjambe le fleuve Saint-Laurent, près de l'embouchure de la rivière Chaudière, à une distance de près de 200 mètres du pont de Québec, reliant les villes de Québec et de Lévis. Il est l'un des éléments clés du réseau routier de la grande région de Québec en permettant, entre autres, les échanges entre les principales autoroutes de ce territoire, dont l'autoroute transcanadienne Jean-Lesage (A-20) et les autoroutes Henri IV au nord du fleuve et Robert-Cliche au sud (A-73).

Fixé sur deux piliers prenant leur assise sur les rives du fleuve, le pont Pierre-Laporte est constitué de deux pylônes de 123 mètres au-dessus des marées hautes, correspondant à un édifice de 35 étages. Ces pylônes sont formés de deux colonnes cruciformes liées à leur sommet ainsi qu'au niveau du tablier par des entretoises permettant d'assurer la rigidité de sa structure et une résistance aux poussées du vent. La structure métallique est caractérisée par des poutres longitudinales en acier qui s'appuient sur des fermes transversales à tous les six mètres, qui sont rattachées à deux fermes de rigidité suspendues aux câbles porteurs. Le tablier du pont mesure 1040,6 m, tandis que la travée centrale est longue de 668 m. Le tablier est suspendu par deux câbles porteurs mesurant 62 cm de diamètre, qui sont composés de 12 580 fils d'acier regroupés en 37 torons. Placés les uns à la suite des autres, ces fils couvrent une distance de plus de 28 000 km. De nos jours, le pont Pierre-Laporte demeure le plus long pont suspendu par câbles porteurs au Canada.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

Haut de la page

Informations historiques

Le projet de construction du pont Pierre-Laporte remonte à l'automne 1961, alors que le gouvernement libéral de Jean Lesage prend la décision de construire une nouvelle infrastructure routière enjambant le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de Québec.

À partir de 1950, le pont de Québec, constitué à l'époque d'une seule voie dans chaque direction, n'a plus la capacité de desservir le nombre grandissant de véhicules devant l'emprunter. Plusieurs projets sont mis à l'étude, dont l'aménagement de voies additionnelles au pont de Québec, la construction d'un nouveau pont à voies multiples ou bien celle d'un tunnel Lévis-Québec.

En 1963, le gouvernement du Québec décide finalement de financer la construction d'un nouveau pont à proximité du pont de Québec. Cette décision est jugée plus économique en raison notamment de la faible largeur du fleuve à cet endroit et de la présence d'une infrastructure routière préexistante sur la Rive-Nord. Les ministères de la Voirie et des Travaux publics, responsables de ce projet, accordent le contrat de conception aux firmes d'ingénierie Demers, Vaudry, Gronquist et Parsons Transportation Group. Ces derniers produisent alors des plans pour un pont de six voies suspendu par câbles porteurs aménagés, une première au Canada.

Sous la direction générale de Lucien Martin, ingénieur et conseiller spécial des ministères de la Voirie et des Travaux publics, les travaux débutent en janvier 1966. La construction se réalise en six grandes étapes, soit : 1) l'installation de deux massifs d'ancrage dans les falaises; 2) la construction de deux piliers; 3) l'élévation des deux pylônes formés de deux colonnes cruciformes sur les piliers; 4) l'installation des câbles porteurs constitués de 12 580 fils d'acier; 5) la construction de la structure métallique supportant le tablier suspendu et de la travée centrale; 6) la réalisation d'une chaussée carrossable constituée d'un grillage métallique rempli de béton dense et recouvert d'un béton bitumineux. Plusieurs compagnies québécoises participent aux travaux, notamment Janin Construction (piliers et tablier suspendu), Dominion Bridge (pylônes), et Beaudet-Marquis (massifs d'ancrage).

Les travaux du nouveau pont sont marqués dès les premiers mois par une tragédie. Le 30 septembre 1966, une drague, nommée Manseau 101, naviguant en direction du chantier du pilier nord, fait naufrage à quelques mètres de sa destination. Ce funeste événement coûte la vie à dix hommes.

En janvier 1969, le gouvernement choisit de nommer le nouveau pont en hommage à Louis Buade de Frontenac et de Palluau (1622-1698), gouverneur de la Nouvelle-France (1672-1682 et 1689-1698). Les événements d'Octobre 1970 incitent toutefois les autorités politiques à renommer le nouveau pont en mémoire de l'ex-ministre du Travail et de l'Immigration, Pierre Laporte, décédé le 17 octobre 1970 à la suite de son enlèvement par le Front de libération du Québec. Le pont Pierre-Laporte est inauguré le 6 novembre 1970 par le premier ministre Robert Bourassa, en présence de l'épouse et des enfants de l'ancien ministre.

Les coûts des travaux de construction du pont se sont élevés à plus de 50 millions de dollars. Une somme additionnelle de quatre millions est investie par le gouvernement dès la fin des années 1970, puisque le pont présente des signes hâtifs de corrosion. Le ministère des Transports procède ainsi à la métallisation de la structure du pont, ce qui consiste à appliquer une couche de zinc sur les 165 000 mètres carrés de la structure et de la recouvrir de vinyle. Le travail de métallisation au zinc, réalisé en chantier sur une structure déjà peinte et de cette envergure, est, à cette époque, une première en Amérique du Nord.

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • DUPUIS, Justin. « Le pont Pierre-Laporte, un exploit du génie québécois ». s.a. Portail constructo [En ligne]. https://www.portailconstructo.com/infoconstructo/pont_pierre_laporte_exploit_genie_quebecois
  • GAGNON, Karine. « La tragédie du pont Laporte ». Le Journal de Québec, 4 septembre 2016, s.p.
  • HURNI, Jean-Claude et Laurent LAMY. Architecture contemporaine au Québec 1960-1970. Montréal, Hexagone, 1983. 179 p.
  • Ministère des Transports. Le pont Pierre-Laporte : Historique et mise en chantier du pont. Québec, Gouvernement du Québec, 1997. 9 p.
  • Ministère des Transports. Le pont Pierre-Laporte. Québec, Direction de Chaudières-Appalaches, Gouvernement du Québec, 1997. 7 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2024