Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Chandelier pascal

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Saint-Léon-le-Grand

Date :

  • 1833 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Images

Description

Le chandelier pascal est une pièce de mobilier liturgique vraisemblablement réalisée en 1833 pour l'église de Saint-Léon-le-Grand. L'oeuvre en bois sculpté peint en blanc et doré a la forme d'une lampe torchère, et elle est composée d'une base tripode, d'un fût et d'une tête en forme de vase reposant sur une série de collerettes. La base s'appuie sur des pattes de lion refermées sur des demi-sphères. Elle est ornée de volutes et de feuillage. Chaque pan de la base est coiffé d'un chapiteau ionique supportant le fût ayant six côtés, dont trois faces principales plus larges décorées de rinceaux. Le fût est surmonté lui aussi de chapiteaux ioniques. La tête en forme de vase est ornée de godrons et d'un treillis ponctué de roses.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2011-01-20
 

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Valeur patrimoniale

Le chandelier pascal présente un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. Il témoigne de l'importance accordée à la symbolisation de la résurrection du Christ dans la liturgie catholique. Le chandelier pascal est une pièce de mobilier qui sert à supporter le cierge pascal. Ce dernier représente le Christ ressuscité, considéré par les chrétiens comme la lumière du monde. Il est allumé la veille de Pâques et est éteint après la célébration de la Pentecôte. Il est également utilisé lors des baptêmes et des funérailles pour symboliser la lumière du Christ et l'espérance de la vie éternelle. Le chandelier pascal présente de grandes dimensions pour surélever le cierge et ainsi augmenter sa visibilité. Il est habituellement placé dans le choeur de l'église durant le temps pascal. Le chandelier pascal de l'église de Saint-Léon-le-Grand, encore utilisé aujourd'hui, est donc associé à une importante pratique liturgique catholique qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours.

Le chandelier pascal présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec Alexis Milette (1793-1869), l'artiste qui l'a réalisé. Ce dernier compte parmi les sculpteurs les plus actifs des régions de Trois-Rivières et de Nicolet au XIXe siècle. L'artiste natif de Yamachiche a vraisemblablement été formé chez son père, Joseph Milette, puis dans l'atelier de Louis Quévillon (1749-1823). Il obtient son premier contrat en 1815 pour exécuter le décor de l'église de sa paroisse natale, Sainte-Anne-d'Yamachiche. Il crée son propre atelier et obtient plusieurs contrats dans la grande région de Trois-Rivières en tant que sculpteur, menuisier, entrepreneur ou même architecte. Milette est engagé en 1830 pour exécuter le décor intérieur de l'église de Saint-Léon-le-Grand. Les autorités de cette paroisse lui confient également la réalisation d'un chandelier pascal, probablement en 1833. Cette pièce de mobilier est l'une des rares sculptures subsistantes produites par cet artiste, et elle constitue donc un témoin privilégié de son oeuvre.

Le chandelier pascal présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre est représentative des chandeliers pascaux de la première moitié du XIXe siècle. Pour réaliser cette pièce de mobilier liturgique, l'artiste s'est inspiré d'un modèle largement diffusé au début du XIXe siècle. Ce type de chandelier pascal richement décoré s'inspire des torchères françaises de style Louis XIV. Il se compose d'une base tripode dotée de pattes de lions, d'un fût composé de trois faces principales et orné de chapiteaux ioniques, ainsi que d'une tête en forme de vase décorée d'un treillis ponctué de roses. Le sculpteur Philippe Liébert (1733-1804) aurait été le premier à réaliser ce type de chandelier à la toute fin du XVIIIe siècle, notamment pour les églises de Saint-Michel de Vaudreuil et de Saint-Martin de l'île Jésus. Le modèle est ensuite fréquemment utilisé par l'atelier des Écores, dirigé par Quévillon. Le chandelier pascal de l'église de Saint-Léon-le-Grand reprend les principales composantes de ce modèle. L'artiste a toutefois simplifié certains motifs ornementaux de la base et du fût tout en introduisant de nouveaux éléments décoratifs tels que les collerettes. L'oeuvre sculptée illustre l'attention particulière portée à cette pièce de mobilier liturgique et témoigne de la diffusion de modèles montréalais à travers la province.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du chandelier pascal liés à ses valeurs ethnologique, historique et artistique comprennent, notamment :
- son volume composé d'une base, d'un fût et d'une tête en forme de vase, et sa hauteur de plus de 1,5 mètre;
- les matériaux, dont le bois sculpté peint en blanc et doré;
- la base tripode, dont les pattes de lion refermées sur des demi-sphères, les volutes, le feuillage et les chapiteaux ioniques coiffant chaque pan;
- le fût, dont la partie inférieure ornée de feuilles d'acanthe renversées, les trois faces principales plus larges décorées de rinceaux ainsi que les chapiteaux ioniques à guirlandes et à chutes;
- la tête en forme de vase supportée par des collerettes décoratives, dont la panse ornée de godrons et surmontée d'un treillis ponctué de roses.

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Informations historiques

Le chandelier pascal a été réalisé pour la paroisse de Saint-Léon-le-Grand en Mauricie. L'église de l'endroit est érigée entre 1819 et 1824. La réalisation du décor intérieur est confiée en 1830 au sculpteur Alexis Milette (1793-1869). Ce dernier, vraisemblablement formé dans l'atelier de Louis Quévillon (1749-1823), compte parmi les artistes les plus actifs dans les régions de Trois-Rivières et de Nicolet au XIXe siècle. Tout au long de sa carrière, il exerce les tâches de sculpteur, de menuisier, d'entrepreneur et même d'architecte.

Vraisemblablement en 1833, les autorités de la paroisse lui commandent un chandelier pascal. Pour réaliser cette pièce de mobilier liturgique, le sculpteur reprend un modèle de chandelier pascal répandu à cette époque. Le sculpteur Philippe Liébert (1733-1804) aurait été le premier à réaliser ce type de chandelier à la fin du XVIIIe siècle, notamment pour les églises de Saint-Michel de Vaudreuil et de Saint-Martin de l'île Jésus. Le modèle aurait ensuite été largement diffusé par l'atelier des Écores dirigé par Quévillon. Ce type de chandelier pascal en bois sculpté et richement décoré s'inspire des torchères françaises de style Louis XIV.

Le chandelier pascal de Saint-Léon-le-Grand a vraisemblablement été repeint à quelques reprises au cours des XIXe et XXe siècles. Il est encore utilisé durant le temps pascal, ainsi que pour les baptêmes et les funérailles.

L'église de Saint-Léon-le-Grand, le chandelier pascal et le Christ en croix sont classés en 2011.

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Emplacement

Region administrative :

  • Mauricie

MRC :

  • Maskinongé

Municipalité :

  • Saint-Léon-le-Grand

Adresse :

  • 701, rue Principale

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Références

Notices bibliographiques :

  • CAUCHON, Michel. « Milette, Alexis ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca

Multimédias disponibles en ligne :

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