Église de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses

L'église de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses est un lieu de culte de tradition catholique érigé en 1913 et 1914. Inspiré du style néo-roman, le vaste bâtiment en pierre présente un plan en croix latine composé d'une nef, de bas-côtés, d'un transept et d'un choeur en saillie terminé par une abside à pans coupés. Il est coiffé d'un toit en cuivre à deux versants droits. La façade, aménagée dans un mur pignon, est flanquée de chaque côté d'un clocher, percée d'une grande verrière cintrée au centre et surmontée d'une croix au faîte. Elle comprend aussi trois niches où figurent des statues, de même qu'une ornementation raffinée. Les massives tours-clochers sont coiffées d'un toit en dôme et richement ornées d'ouvrages en cuivre. Un escalier monumental comprenant des rampes en fer forgé et éclairé par des lampadaires mène aux trois portails cintrés. L'église est implantée en bordure de la voie publique, à côté d'un monastère, d'une chapelle et d'une résidence appartenant à l'ordre des Franciscains. Elle est située à l'angle du boulevard du Saint-Maurice et de la rue Saint-François-Xavier à proximité de plusieurs bâtiments institutionnels importants, dans un ancien quartier ouvrier de Trois-Rivières.

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L'église de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses témoigne de la croissance rapide du quartier Notre-Dame au tournant du XXe siècle et rappelle également la création de la paroisse du même nom, troisième paroisse fondée à Trois-Rivières et une des plus populeuses à ses débuts.

L'établissement de plusieurs industries sur la rue Saint-Maurice et aux alentours, comme la manufacture de textile Wabasso Cotton en 1910, joue un rôle moteur dans l'expansion du tissu urbain vers le nord de la ville au début des années 1900. Le grand incendie de 1908 est aussi un des motifs de la mise en place des vastes programmes de construction résidentielle dans la zone du quartier Notre-Dame. Des centaines de logements ouvriers sont alors bâtis, et des familles originaires de la campagne s'y installent. Cette partie de la ville devient donc en quelques années un secteur résidentiel, industriel et commerçant considérable.

La paroisse de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses est érigée canoniquement en 1911. Sa gestion est confiée aux Franciscains, puisqu'ils sont déjà établis dans le quartier depuis 23 ans. Leur chapelle sert de lieu de culte aux paroissiens jusqu'à l'aménagement d'une chapelle dans le sous-sol de l'église en construction, en août 1914. Le lieu de culte, capable d'accueillir 900 personnes, est achevé quelques mois plus tard. Les plans sont conçus par l'architecte montréalais Joseph-Ovide Turgeon (1875-1933). Ce dernier construit plusieurs bâtiments religieux au Québec et ailleurs, comme à Montréal, Lanoraie, Shawinigan, Saint-Boniface au Manitoba et Windsor en Ontario. On lui doit notamment, à Montréal, l'église et l'École Saint-Édouard (1907-1909 et 1919), le monastère de la Résurrection (1814-1915) et l'Hôtel Ford (1929).

À l'intérieur, l'église comporte des peintures de l'artiste d'origine italienne Guido Nincheri (1885-1973). Celui-ci est reconnu au Canada et aux États-Unis pour ses fresques et ses oeuvres sur verre. Ces peintures, qui ornent les voûtes, sont réalisées en 1926. Les vitraux proviennent quant à eux de Rennes, en France. Ils sont installés en 1955.

L'église de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses est toujours ouverte au culte, tandis que son sous-sol, aménagé en salles paroissiales, est occupé par des groupes communautaires.

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Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
Ville de Trois-Rivières

La valeur patrimoniale de l'église de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses repose sur son intérêt historique. Le lieu de culte témoigne de la croissance rapide du quartier Notre-Dame au tournant du XXe siècle. Il rappelle également l'érection de la paroisse de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses, troisième paroisse crée à Trois-Rivières et une des plus populeuses à ses débuts. L'établissement de plusieurs industries sur le boulevard du Saint-Maurice et aux alentours, comme la manufacture de textile Wabasso Cotton en 1910, joue un rôle moteur dans l'expansion du tissu urbain vers le nord de la ville au début des années 1900. Le grand incendie de 1908 est aussi un des motifs de la mise en place des vastes programmes de construction résidentielle dans la zone du quartier Notre-Dame. Des centaines de logements ouvriers sont alors bâtis, et des familles originaires de la campagne s'y installent. Cette partie de la ville devient donc en quelques années un secteur résidentiel, industriel et commerçant considérable. La paroisse de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses est érigée canoniquement en 1911. Sa gestion est confiée aux Franciscains, puisqu'ils sont déjà établis dans le quartier depuis 23 ans. Leur chapelle sert de lieu de culte aux paroissiens jusqu'à l'aménagement d'une chapelle dans le sous-sol de l'église en construction, en août 1914. Le lieu de culte est achevé quelques mois plus tard. L'église de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses est étroitement liée au développement du quartier Notre-Dame et sa construction en constitue l'un des jalons historiques.

La valeur patrimoniale de l'église de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses tient également à son intérêt architectural. Le bâtiment s'inscrit dans le style néo-roman, un courant de l'architecture religieuse en vogue au début du XXe siècle en Amérique du Nord. Ce courant puise ses formes dans l'architecture médiévale, principalement dans les édifices religieux des XIe et XIIe siècles en France et en Italie. Il se caractérise notamment par des volumes massifs, par une accentuation de l'horizontalité ainsi que par des ouvertures larges, généralement cintrées et fréquemment groupées. L'église de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses est caractéristique de cette architecture par ses tours-clochers imposantes, ses bandeaux en pierre, ses ouvertures cintrées, ses fenêtres jumelées ou groupées et son portail central orné de nervures. Les plans du lieu de culte sont conçus par l'architecte montréalais Joseph-Ovide Turgeon (1875-1933). Ce dernier conçoit plusieurs bâtiments religieux au Québec et ailleurs. On lui doit notamment, à Montréal, l'église et l'École Saint-Édouard (1907-1909 et 1919), le monastère de la Résurrection (1814-1915) et l'Hôtel Ford (1929). À l'intérieur, l'église de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses comporte également un décor raffiné. Les voûtes, soutenues par de minces colonnes coiffées de chapiteaux corinthiens, sont ornées de peintures de l'artiste d'origine italienne Guido Nincheri (1885-1973). Le lieu de culte se démarque donc par la qualité de son exécution autant à l'extérieur qu'à l'intérieur.

La valeur patrimoniale de l'église de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses repose en outre sur l'intérêt de son implantation et sur son rayonnement dans le paysage. Le lieu de culte est adjacent à un complexe de bâtiments religieux appartenant aux Franciscains. Avec ce dernier, l'église forme un ensemble qui rappelle l'importance de cette congrégation à Trois-Rivières et particulièrement dans ce secteur de la ville. L'église se trouve également à proximité de plusieurs institutions et bâtiments historiques importants, tels que le Séminaire de Trois-Rivières, situé en face. Le dégagement du terrain du Séminaire contribue d'ailleurs à la visibilité du lieu de culte dans son environnement. Avec ses hautes tours-clochers, celui-ci se distingue nettement dans le quartier.

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