Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Chapelle de l'oratoire Saint-Joseph du monastère des Augustines de Chicoutimi
  • Oratoire Saint-Joseph de l'Hôtel-Dieu Saint-Vallier

Région administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

Municipalité :

  • Saguenay

Date :

  • 1941 – 1943 (Construction)
  • 1952 (Décoration intérieure)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine de la modernité
  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Chapelles conventuelles)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (62)

Groupes associés (1)

Personnes associées (5)

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Inventaires associés (1)

Carte

Description

La chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph est une chapelle conventuelle catholique construite de 1941 à 1943. Le lieu de culte en béton et en brique présente un plan rectangulaire composé d'une nef des laïcs et d'un choeur des religieuses séparés par un sanctuaire central. Le plafond de la chapelle est formé de dalles de béton alvéolées supportées par des piliers triangulaires. Le sanctuaire est marqué par deux arcs polygonaux en béton surmontés d'une coupole surbaissée. Les murs sont composés de briques polychromes soulignées par des joints colorés. Une représentation de saint Joseph et de l'Enfant Jésus ainsi qu'un chemin de croix sont peints sur les murs. La chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph fait partie du monastère des Augustines de la Miséricorde de Jésus de Chicoutimi, situé dans un complexe hospitalier de la ville de Saguenay.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'intérieur du lieu de culte, aux deux pièces situées du côté ouest de la chapelle ainsi qu'au décor peint, et pas à l'extérieur ni au terrain. Des biens mobiliers de la chapelle sont également classés.

La chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph est comprise dans un site patrimonial cité.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-18

Catégories de conservation

  • 4 - Intérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2012-03-01
 
Citation Situé dans un site patrimonial Municipalité (Saguenay) 2008-04-07
 

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Valeur patrimoniale

La chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le lieu de culte témoigne de l'influence des idées du bénédictin Paul Bellot (1876-1944) sur l'architecture religieuse québécoise des années 1930 à 1950. Cet architecte prône un renouveau de l'architecture sacrée, notamment par une ornementation géométrique reposant sur l'expressivité de matériaux bruts comme la brique et le béton. Le style qu'il développe, souvent appelé dom-bellotisme, est repris par plusieurs architectes québécois, dont Léonce Desgagné (1908-1979). Ce dernier, qui ouvre son bureau d'architecte en 1934 à Chicoutimi, conçoit les plans de la chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph qui sera érigée de 1941 à 1943. Le lieu de culte présente plusieurs caractéristiques associées aux idées mises de l'avant par Bellot, dont l'utilisation d'arcs polygonaux en béton et de la brique polychrome appareillée en motifs géométriques. Les piliers triangulaires et le plafond alvéolé sont toutefois des éléments originaux élaborés par Desgagné. Ce dernier cherche notamment à personnaliser le dom-bellotisme en puisant dans le vocabulaire d'autres courants architecturaux, notamment l'Art déco et l'École d'Amsterdam. La chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph est considérée aujourd'hui comme l'une des réalisations les plus représentatives des disciples québécois de Bellot. Elle rappelle l'importance des concepts élaborés par le moine dans le renouveau de l'architecture religieuse québécoise dans la première moitié du XXe siècle. Le lieu de culte est également un témoin important de l'oeuvre de Desgagné, qui a participé à l'avènement de l'architecture moderne québécoise.

La chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Le décor intérieur du lieu de culte constitue un exemple représentatif du renouveau de l'art sacré au Québec pendant les années 1930 à 1950. À cette époque, l'art religieux québécois, auparavant marqué par l'académisme et l'historicisme, est complètement renouvelé grâce à l'introduction d'une esthétique moderne caractérisée par la simplicité et l'expressivité des formes. Afin d'assurer la cohérence de son oeuvre, Desgagné sollicite la participation de plusieurs artistes associés à ce renouveau pour compléter le décor de la chapelle. Ce décor comprend notamment deux oeuvres directement peintes sur les murs du lieu de culte, soit un chemin de croix réalisé en 1943 par Marguerite Giguère-Boileau, ainsi qu'une murale représentant saint Joseph et l'Enfant Jésus conçue en 1952 par Omer Parent (1907-2000) et Marius Plamondon (1914-1976). Les formes simplifiées, les couleurs en aplats, le contour des figures souligné par des traits de même que les motifs floraux stylisés présents dans ces oeuvres sont représentatifs de l'esthétique privilégiée par ces artisans. La chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph est donc l'un des lieux marquants du renouveau de l'art sacré au Québec, et elle illustre la volonté des artistes de l'époque d'intégrer l'art à l'architecture.

La chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le lieu de culte rappelle le rôle des Augustines de la Miséricorde de Jésus à Chicoutimi. La communauté est fondée en 1884 par cinq religieuses venues de l'Hôpital général de Québec pour prendre en charge le nouvel hôpital de l'endroit. En 1941, les Augustines obtiennent l'aide du gouvernement du Québec pour agrandir et moderniser leur établissement. La chapelle est érigée à cette époque pour offrir des services religieux aux soeurs du monastère et aux patients de l'hôpital. Les Augustines vendent l'hôpital au gouvernement en 1970. Elles demeurent propriétaires de leur monastère et de la chapelle et continuent d'oeuvrer auprès des malades.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2012.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de la chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph liés à ses valeurs historique, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- sa localisation dans un complexe hospitalier de l'arrondissement de Chicoutimi;
- sa situation dans le site du patrimoine du monastère des Augustines de la miséricorde de Jésus et du monument Price;
- son volume, dont le plan rectangulaire composé d'une nef des laïcs et d'un choeur des religieuses séparés par un sanctuaire central surélevé, le plafond en dalles de béton alvéolées, les piliers triangulaires, la coupole surbaissée, les arcs polygonaux et les tribunes;
- les matériaux, dont le béton, la brique polychrome, le mortier coloré, les briques de verre, le bois et le verre coloré;
- les ouvertures, dont la porte à double vantail inscrite dans un arc en mitre, les portes rectangulaires, les fenêtres en arc en mitre (certaines groupées par deux et surmontées d'une fenêtre en losange), les fenêtres hexagonales, les fenêtres rectangulaires, les fenêtres cruciformes en brique de verre ainsi que les baies libres rectangulaires ou en arc en mitre percées dans le mur ouest;
- l'ornementation, dont les motifs géométriques créés par l'appareillage de la brique, les formes triangulaires et hexagonales tracées ou percées dans le béton, ainsi que le contraste créé par les différentes teintes des matériaux;
- le chemin de croix de la nef des laïcs peint sur la brique ou le béton, dont les 14 stations, les dimensions variables de chaque scène (66 cm de largeur et 72 à 81 cm de hauteur), l'absence de cadre, les inscriptions identifiant chaque station, les formes simplifiées des personnages et les couleurs en aplats;
- la murale du sanctuaire peinte sur le béton, dont le pourtour irrégulier formé par un cadre en brique polychrome, la superficie d'environ 28 mètres carrés, la représentation centrale de saint Joseph et de l'Enfant Jésus, les trois scènes secondaires représentant saint Joseph à son atelier, le repas de la Sainte Famille et saint Joseph au chevet d'un malade, les inscriptions « Gardien de l'Église », « Céleste pourvoyeur » et « Espérance des malades », ainsi que les fleurs stylisées;
- la sacristie, dont le plan rectangulaire, les portes en bois et les fenêtres cruciformes en briques de verre;
- la pièce de circulation donnant sur le sanctuaire, dont les portes en bois, les trois fenêtres rectangulaires à remplage et les escaliers.

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Informations historiques

La chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph fait partie du monastère des Augustines de la Miséricorde de Jésus relié à l'hôpital de Chicoutimi, autrefois connu sous le nom d'Hôtel-Dieu Saint-Vallier.

L'ensemble monastique et hospitalier est établi à la fin du XIXe siècle. En 1882, le gouvernement du Canada autorise la construction d'un hôpital maritime à Chicoutimi pour soigner les matelots. L'évêque de Chicoutimi, Mgr Dominique Racine (1828-1888), souhaite cependant que l'établissement soit administré par une communauté religieuse afin que le bâtiment loge également un hôtel-Dieu destiné à toute la population. L'évêque réussit à convaincre les autorités gouvernementales, et cinq augustines de l'Hôpital général de Québec prennent en charge l'établissement en 1884. Les religieuses adoptent alors le nom d'Augustines de la Miséricorde de Jésus de Chicoutimi et forment une communauté autonome.

Dès les années 1930, les Augustines souhaitent agrandir et moderniser leur établissement. Elles obtiennent l'aide du gouvernement du Québec en 1941. Un hôpital moderne est érigé entre 1941 et 1945 selon les plans de l'architecte Léonce Desgagné (1908-1979). Ce dernier conçoit également un nouveau monastère devant relier le nouvel hôpital aux anciennes installations de l'Hôtel-Dieu Saint-Vallier. Ce bâtiment comprend une nouvelle chapelle offrant des services religieux aux soeurs du monastère et aux patients de l'hôpital. Le lieu de culte en béton et en brique présente une architecture moderne inspirée notamment du style développé par le moine-architecte Paul Bellot (1876-1944), souvent qualifié de dom-bellotisme.

La bénédiction de la pierre angulaire a lieu le 7 décembre 1941, et les travaux de construction débutent un mois plus tard. Le lieu de culte est placé sous le vocable de saint Joseph en mars 1942. Au cours de l'année 1943, Léonce Desgagné réalise les plans de nombreuses pièces de mobilier et d'objets religieux tels qu'un maitre-autel, des autels latéraux, une lampe du sanctuaire, des croix, des chandeliers et des bancs. La chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph est consacrée le 29 août 1943. Plusieurs artistes associés au renouveau de l'art religieux de l'époque participent à la réalisation de son décor intérieur. Dans les semaines suivant la bénédiction du lieu de culte, Marguerite Giguère-Boileau peint le chemin de croix de la nef des laïcs. En 1952, Omer Parent (1907-2000) et Marius Plamondon (1914-1976) réalisent une représentation de saint Joseph et de l'Enfant Jésus sur le mur ouest du sanctuaire. Simone Hudon (1905-1984) et Sylvia Daoust (1902-2004) conçoivent également des oeuvres d'art pour la chapelle.

En 1963, un incendie détruit les bâtiments de l'ensemble monastique et hospitalier construits avant 1929. Le revêtement du plancher de la chapelle en tuiles d'asphalte à motifs géométriques est alors remplacé. À la suite du concile Vatican II (1962-1965), la grille métallique qui séparait le choeur des religieuses est retirée. Un nouveau maître-autel, fait à partir des piliers du premier maître-autel, est ajouté au centre du sanctuaire vers 1963. Les stalles du choeur des religieuses datant de 1898 sont remplacées par de nouveaux bancs au milieu des années 1960. Les Augustines vendent l'hôpital au gouvernement du Québec en 1970. Elles demeurent propriétaires de leur monastère et de la chapelle et continuent d'oeuvrer auprès des malades.

Le site du patrimoine du Monastère-des-Augustines-de-la-Miséricorde-de-Jésus-et-du-Monument-Price qui inclut la chapelle, est constitué en 2008.

La chapelle de l'Oratoire-Saint-Joseph est classée en 2012. Au même moment, plusieurs biens mobiliers sont classés.

Le site du patrimoine du monastère des Augustines de la miséricorde de Jésus et du monument Price est devenu cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

MRC :

  • Saguenay

Municipalité :

  • Saguenay

Arrondissement municipal :

  • Chicoutimi

Adresse :

  • 225, rue Saint-Vallier

Latitude :

  • 48° 25' 37.232"

Longitude :

  • -71° 2' 51.266"

Désignation cadastrale :

  • Lot 5 956 346 Ptie
  • Lot 5 956 347 Ptie

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • DIEUDONNÉ, Patrick, Lucie K. MORISSET et Luc NOPPEN. Patrimoines modernes : l'architecture du vingtième siècle à Chicoutimi. Sainte-Foy, Presses de l'Université du Québec, 2004. 191 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. « L'oratoire Saint-Joseph de l'Hôtel-Dieu Saint-Vallier : icône de la modernité saguenéenne ». Saguenayensia. Vol. 47, no 1 (2005), p. 107-117.
  • PERRON, Normand. Un siècle de vie hospitalière au Québec: Les Augustines et l'Hôtel-Dieu de Chicoutimi 1884-1984. Sillery, Québec, Presses de l'Université du Québec, 1984. 439 p.
  • TARDIF-PAINCHAUD, Nicole. Dom Bellot et l'architecture religieuse au Québec. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 1978. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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