Église de Saint-Jérôme
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Bas-Saint-Laurent
Municipalité :
- Matane
Date :
- 1887 (Construction)
- vers 1905 (Agrandissement)
- 1932‑12‑06 (Destruction partielle par incendie)
- 1933 – 1934 (Reconstruction)
- 1934‑06‑28 (Bénédiction)
- 1956 – 1958 (Réaménagement intérieur)
- 2012 (Restauration)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Usage :
- Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)
Éléments associés
Patrimoine mobilier associé (8)
Groupes associés (4)
- Maison Barsetti et Frères - Artiste / artisan(a)
- La galvanoplastie canadienne - Artiste / artisan(a)
- Canada cement company (1909 – 1970) - Fournisseur(-euse) de matériaux
- Ricard et Royer (bureau d'ingénieurs) - Ingénieur(e)
Personnes associées (8)
- Lévesque, Pierre (1880 – 1955) - Architecte / concepteur(-trice)
- Ouellet, David (1844 – 1915) - Architecte / concepteur(-trice)
- Tanguay, Georges-Émile (1858 – 1923) - Architecte / concepteur(-trice)
- Côté, Philippe (1907 – 1990) - Architecte / concepteur(-trice)
Inventaires associés (1)
Images
Carte
Description
L'église de Saint-Jérôme-de-Matane est un lieu de culte de tradition catholique construit en 1887, agrandi par le chœur vers 1905 et reconstruit après incendie en 1933 et 1934. Le bâtiment en pierre présente un plan en croix latine constitué d'une nef rectangulaire à un vaisseau, d'un transept et d'un chœur en saillie à chevet plat. Les bras du transept sont dotés de chapelles en hémicycle. L'église est coiffée d'un toit à deux versants recouvert de tôle. La façade est composée d'une tour-clocher centrale surmontée d'une structure légère en aluminium ornée d'un motif de croix et de deux tours latérales ornées de créneaux; ces trois tours sont dépourvues de flèche. La façade est également dotée de trois portails en arc en plein cintre et de plusieurs ouvertures rectangulaires étroites. Une sacristie entoure le chœur.
L'église Saint-Jérôme-de-Matane est implantée sur un vaste terrain, dans l'ancien noyau villageois de Matane. L'ancien presbytère, un parc municipal (ancien cimetière) et un Cénotaphe aux morts sont situés à proximité.
Statuts
| Statut | Catégorie | Autorité | Date |
|---|---|---|---|
| Proposition de statut national non retenue | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 2023-10-31 |
Statuts antérieurs
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| Inventorié | -- | ||
Informations historiques
L'évêque de Rimouski autorise en 1885 la construction de la troisième église de Matane. L'église en pierre est érigée en 1887 selon les plans de l'architecte Georges Émile Tanguay. Le 6 décembre 1932, l'église est la proie des flammes et seuls les murs subsistent. Le clocher s'effondre lors de l'incendie. L'église est évaluée à 150 000 $, mais n'est assurée que pour la moitié de cette somme.
Immédiatement après le sinistre, il est décidé de reconstruire le lieu de culte. La fabrique sollicite des propositions de plans à un architecte et à une firme d'architectes. L'architecte Pierre Lévesque présente un projet de reconstruction le 29 décembre 1932, tout comme la firme Côté et Rousseau.
Dès le 10 janvier 1933, le curé de la paroisse, Victor Côté, annonce que la proposition des architectes Côté et Rousseau a été retenue. Les moyens limités dont dispose la Fabrique expliqueraient la décision d'opter pour un projet plus sobre et nettement plus moderne que celui de Lévesque.
Les architectes Philippe Côté (1907-1990) et Paul Rousseau (1902-1982) débutent leur pratique en 1931, et ils sont associés de 1932 à 1935. La reconstruction de l'église de Matane est une œuvre de jeunesse née d'une association ayant laissé un nombre limité d'œuvres. Dès le 17 février 1933, Côté et Rousseau soumettent une version définitive de leur projet de reconstruction de l'église. Ils proposent d'intégrer une structure faite d'arcs paraboliques en béton armé à l'intérieur des murs en pierre. Cette solution décharge les murs du poids de la nouvelle toiture. Les ingénieurs civils Ricard et Royer de Québec accompagnent les architectes.
Le 16 mai 1933, la reconstruction débute. Elle est confiée à l'entrepreneur de Rimouski Jean-Georges Dubé (1898-après 1967). Le chantier est sous la supervision du contremaitre L.-E. Dionne de Trois-Pistoles. Les travaux de rétablissement se terminent en 1934.
Côté et Rousseau conçoivent le mobilier liturgique dans le style Art déco. Ils intègrent l'éclairage au néon dans la voûte. La décoration est confiée à l'artiste français Lucien Martial (1892-1987). Martial séjourne au Québec de 1925 à 1936 pour enseigner à l'école des Beaux-Arts de Montréal. Martial réalise le chemin de croix, les toiles marouflées du chœur et le vitrail du chevet. Le vitrail est réalisé par André Pierre et F. Bidault de Paris. Un orgue Casavant et Frères, opus 1486, est installé dans le chœur en 1934. La lampe de sanctuaire de 1938 est une œuvre de l'entreprise La galvanoplastie canadienne.
L'église de Matane est inaugurée les 28 et 29 juin 1934 en présence de nombreux dignitaires. Les journaux de l'époque consacrent des articles à l'église. Ils mettent l'accent sur le caractère novateur de cette église construite en béton armé et éclairée au néon. L'historien de l'art et de l'architecture Gérard Morisset présente l'église dès 1937 pour son aspect novateur dans l'Almanach de l'action sociale catholique.
De 1956 à 1958, le chœur est réaménagé. Les toiles marouflées sont retirées et entreposées. L'espace du chœur est recouvert de marbre, et des tableaux en mosaïque représentant les sacrements y sont installés. Les autels latéraux et le maitre autel en marbre de la maison Barsetti de Montréal sont installés à ce moment. Il est probable que ce soit lors du réaménagement du chœur que la table de communion en fer forgé soit remplacée par une autre en marbre. L'église est consacrée par l'archevêque de Rimouski, C.-E. Parent, à la fin de ces travaux, le 24 juin 1958.
L'église de Matane subit ensuite peu de modifications. Parmi celles-ci, mentionnons l'ajout d'un portail à la tour latérale gauche en 1977 et le remplacement de la partie supérieure de la tour du clocher par une structure en acier galvanisé en 2012.
Emplacement
Region administrative :
- Bas-Saint-Laurent
MRC :
- Matane
Municipalité :
- Matane
Adresse :
- 527, avenue Saint-Jérôme
Localisation informelle :
Située à proximité du presbytère (527, avenue Saint-Jérôme).
Latitude :
- 48° 50' 54.9"
Longitude :
- -67° 31' 52.8"
Désignation cadastrale :
- Lot 6 189 948
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- BERGERON, Claude. Architecture des églises du Québec : 1940-1985. Québec, Presses de l'Université Laval, 1987. 383 p.
- BERGERON, Claude. Architectures du XXe siècle au Québec. Montréal / Québec, Les Éditions du Méridien / Musée de la civilisation, 1989. 271 p.
- BOUFFARD, Georgy. « Un grand reportage : l'incendie de la quatrième église de Matane, le 6 décembre 1932 ». L'Histoire, Au « pays » de Matane, Revue de la Société d'Histoire de Matane. Vol. 12, no 1 (s.d.), p. 5-9.
- GAGNON, Antoine. Histoire de Matane, 1677-1977, tricentenaire de la seigneurie. Matane, Société d'histoire et de généalogie de Matane, 1984. 638 p.
- GAGNON, Maurice. « Églises modernes ». La revue moderne. Vol. 18, no 9 (1937), p. 6-7.
- HARVEY, Jean-Charles. « Rénovation de l'art religieux ». Le Canada, 16 juin 1936, p. 2.
- LAROCHE, Ginette. Le renouveau de l'art religieux au Québec 1930-1965. Québec, Musée du Québec, 1999. 102 p.
- MORISSET, Gérard. Architecture en Nouvelle-France. Québec, l'auteur, 1949. 150 p.
- MORISSET, Gérard. « Une œuvre de notre époque : Matane ». s.a. Almanach de l'action sociale catholique. Québec, 1937, p. 64-66.
- s.a. « Bénédiction de l'église de Matane ». Le Soleil, 29 juin 1934, p. 18-18.
- s.a. « Du nouveau à l'église St-Jérôme ». La voix gaspésienne, 27 décembre 1957, p. 20.
- s.a. « Entourée d'une clôture ». La voix gaspésienne, 23 mai 1958, p. 18.
- s.a. « Fêtes grandioses le 28 et le 29 juin à Matane ». L'Action catholique, 27 juin 1934, p. 1-1.
- s.a. « La nouvelle église de Matane ». Le progrès du Golfe, 30 juin 1934, p. 1-1.
- s.a. « Une église de bon style à Matane ». La Presse, 14 juillet 1934, p. 30-30.
- s.a. « Une nouvelle église ». Le Soleil, 28 juin 1934, p. 1-1.
- TARDIF-PAINCHAUD, Nicole. Dom Bellot et l'architecture religieuse au Québec. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 1978. s.p.
