Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Église Saint-Thomas-d'Aquin

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Saint-Lambert

Date :

  • 1965 – 1967 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine de la modernité
  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

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Carte

Description

L'église catholique de Saint-Thomas-d'Aquin est un lieu de culte de tradition catholique érigé en 1965-1967 selon les plans de l'architecte Guy Desbarats (1925-2003). Elle présente un plan rectangulaire muni d'une tour-clocher carrée sur le côté droit près du chœur et d'un porche légèrement décentré à l'avant. Ses façades en béton sont revêtues de brique et le toit est plat. Sur la façade latérale droite, des fenêtres en bandeau vertical sont réunies au sommet par un bandeau horizontal à arc déprimé. Sur le côté gauche, la façade presque aveugle est percée de fenêtres rectangulaires horizontales près du sol et d'une verrière de Marcelle Ferron (1924-2001). Cette façade est reliée au presbytère. Cette église est implantée dans un secteur résidentiel de type banlieue, dans le quartier Préville de la ville de Saint-Lambert.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

L'église Saint-Thomas-d'Aquin est une église catholique érigée à l'ouest de Saint-Lambert, près de Préville, une municipalité fondée en 1948 et fusionnée avec Saint-Lambert en 1969. La paroisse est créée le 5 juin 1959 par Mgr Gérard-Marie Coderre (1904-1994), évêque du diocèse de Saint-Jean-de-Québec (aujourd'hui Saint-Jean-Longueuil). La même année, la fabrique acquiert une maison pour servir de presbytère temporaire. Les services religieux sont donnés à l'école Rabeau dans l'attente de la construction du lieu de culte. Un terrain est acheté en 1961 et des démarches pour trouver un architecte sont entreprises en 1963. L'architecte Guy Desbarats (1925-2003), de la firme Affleck, Desbarats, Dimakopoulos, Lebensold, Michaud et Sise (également connue sous l'acronyme ARCOP), est finalement retenu pour le projet. La construction de l'ensemble paroissial commence en 1965 et se termine en 1967.

Le volume bas et horizontal de l'église, en brique chamois et en béton, se fond avec celui du presbytère et des bureaux de la paroisse qui y sont annexés, et s'inscrit harmonieusement dans le cadre bâti du quartier résidentiel contemporain du lieu de culte.

Pour l'intérieur, Desbarats souhaite établir un dialogue entre la tradition et la modernité avec un décor de style brutaliste asymétrique qui contient des références au passé. La voûte en arc dit « déprimé » rappelle la voûte en anse de panier de certaines églises québécoises de la première moitié du XIXe siècle, le transept évoque le plan traditionnel en croix latine et les trois arches du mur du choeur symbolisent l'arc triomphal paléochrétien. Une autre référence à la tradition s'observe par la présence de piliers décoratifs sur un côté de la nef, ceux-ci n'étant pas nécessaires pour soutenir la structure. L'artiste Charles Daudelin (1920-2001), en collaboration avec l'architecte, dessine le mobilier dont les autels, les bancs de la nef et les objets de culte en bronze comme le tabernacle, la lampe du sanctuaire, le chandelier pascal, l'ostensoir et les fonts baptismaux. Les services de l'architecte acousticien d'origine hongroise Leslie Doelle sont aussi retenus pour améliorer l'acoustique du lieu de culte.

Le décor est aujourd'hui complété par quelques oeuvres d'art ajoutées au fil du temps, mais s'intégrant parfaitement au lieu. En 1984, à l'occasion du 25e anniversaire de la paroisse, une verrière de l'artiste Marcelle Ferron (1924-2001) est ajoutée dans une vaste ouverture du mur latéral est et, en 1995, le maître verrier Claude Bettinger (1942-1998) réalise le triptyque placé dans les arcs du mur du choeur. En 2016, au moment de la fermeture de l'église Saint-Gérard-Magella, construite en 1962 à Saint-Jean-sur-Richelieu selon les plans de Desbarats, un chemin de croix en béton coulé de Bernard Monna et un vitrail de Gabriel Loire (1904-1996) représentant la Vierge aux oiseaux sont transférés dans l'église Saint-Thomas-d'Aquin.

Depuis septembre 2003, la paroisse Saint-Thomas-d'Aquin est intégrée à l'unité paroissiale Saint-Lambert qui regroupe aussi les paroisses Saint-Jude et Saint-Lambert.

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Évaluation d'inventaire

  • Inventaire du patrimoine bâti de la Ville de Saint-Lambert (2018 - 2019)
    Ville de Saint-Lambert


  • L'église catholique de Saint-Thomas-d'Aquin présente un intérêt patrimonial en raison de son architecture moderne signée par l'architecte de réputation internationale Guy Desbarats (1925-2003). Le plan rectangulaire employé sert d'assise à la réalisation d'une composition asymétrique à tous les égards. La position du clocher, le porche décentré, les ouvertures variées et la composition différente de chaque façade en sont des caractéristiques. À l'intérieur, le béton brut de décoffrage apparent exprime sa plasticité. Cette œuvre sculpturale s'inscrit dans la tendance brutaliste du mouvement international, style architectural pour lequel la firme de Desbarats est reconnue dans les années 1960. Pour ce projet, Desbarats s'allie notamment à l'architecte acousticien hongrois Leslie L. Doelle, un apport rare dans la conception des églises. Autre nouveauté, l'architecte ne subit pas de pression diocésaine quant au style à employer et bénéficie d'une liberté formelle. Cette église est unique à la fois dans l'œuvre de l'architecte, dans le corpus de la Montérégie et dans la production courante des années 1960.

    L'église catholique de Saint-Thomas-d'Aquin présente un intérêt patrimonial en raison également de la qualité artistique de son décor intérieur. Dans la conception de l'intérieur, Guy Desbarats intègre les nouvelles directives liturgiques issues du Concile Vatican II. L'intérieur est à la fois original et asymétrique, sobre et intime. L'artiste Charles Daudelin (1920-2001) réalise le mobilier, les bancs et les objets liturgiques en bronze. Lors du 25e anniversaire de la paroisse, la verrière de Marcelle Ferron (1924-2001) est ajoutée. Le maître verrier Claude Bettinger (1942-1998) a pour sa part créé en 1995 une œuvre lumineuse en forme de triptyque. Ces deux ajouts sont harmonieux et participent à la qualité artistique de la composition. Ainsi, trois artistes majeurs dans l'histoire de l'art moderne au Québec ont participé au décor de ce lieu de culte unique.

    L'église catholique de Saint-Thomas-d'Aquin présente un intérêt patrimonial en raison aussi de son histoire liée à celle du développement de Saint-Lambert et de son implantation. La ville de Préville est fondée en 1948. Le propriétaire foncier Georges-Aimé Simard et son fils Jacques, étudiant d'Harold Spence-Sales (1907-2004), professeur fondateur du programme d'urbanisme à l'Université McGill et résident de Préville, sont les instigateurs du projet. Son développement est planifié rigoureusement selon les principes d'urbanisme influencés par le modèle anglais de la new town. La paroisse Saint-Thomas-d'Aquin est fondée en 1959 pour desservir la population majoritairement catholique française de ce nouveau secteur témoignant de l'avènement de la banlieue, phénomène urbanistique majeur après la Deuxième Guerre mondiale. L'église est érigée en 1965-1967. Son volume, son horizontalité, ses matériaux et l'aménagement des espaces extérieurs lui permettent de s'implanter harmonieuse à l'ensemble bâti résidentiel récent environnant.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Montérégie

    MRC :

    • Longueuil

    Municipalité :

    • Saint-Lambert

    Adresse :

    • 311, rue Saint-Thomas

    Lieux-dits :

    • Préville

    Latitude :

    • 45° 29' 23.6"

    Longitude :

    • -73° 30' 9.0"

    Désignation cadastrale

    Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
    Chambly Paroisse de Saint-Antoine-de-Longueuil Absent 263-523
    264-915
    308-72

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    Références

    Liens Internet :

    Notices bibliographiques :

    • s.a. « Chapelle conventuelle Église abbatiale de l'Abbaye Notre-Dame-de-la-Paix ». s.a. Inventaire des lieux de culte du Québec [En ligne]. http://www.lieuxdeculte.qc.ca/fiche.php?LIEU_CULTE_ID=99693

    Multimédias disponibles en ligne :

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