Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial de la Paroisse-de-Saint-Patrice

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Ensemble des bâtiments institutionnels de la paroisse de Saint-Patrice
  • Ensemble institutionnel de Saint-Patrice
  • Site du patrimoine religieux de la paroisse de Saint-Patrice

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • Rivière-du-Loup

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (5)

Groupes associés (1)

Personnes associées (4)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial de la Paroisse-de-Saint-Patrice est un ensemble institutionnel de tradition catholique comprenant une église, un presbytère, un ancien couvent, un monument du Sacré-Coeur, des dépendances et un parc urbain. L'église, construite en 1855, est un édifice en pierre d'inspiration néogothique. Elle est dotée d'une tour-clocher centrale surmontée d'une flèche. L'ancien couvent en pierre d'inspiration Second Empire, construit en 1886, présente un plan rectangulaire et une élévation de quatre étages, incluant le toit mansardé. La façade est complétée par un avant-corps central. La maison curiale, érigée en 1909, est un édifice en pierre de plan rectangulaire à trois étages. Le bâtiment est coiffé d'un toit à croupes tronqué surmonté d'une terrasse. Une galerie à deux niveaux ceinture le bâtiment sur trois côtés. Les bâtiments sont construits sur des terrains paysagers plantés d'arbres matures. Le site patrimonial de la Paroisse-de-Saint-Patrice est situé dans un secteur ancien de la ville de Rivière-du-Loup.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments et aux terrains sur lesquels ils s'élèvent.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Rivière-du-Loup) 2008-09-22

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2008-07-07
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial de la Paroisse-de-Saint-Patrice présente un intérêt pour sa valeur historique. Le site témoigne du développement économique et démographique important de la localité au cours du XIXe siècle. Le peuplement du secteur est très lent tout au long du XVIIIe siècle. Quelques habitants construisent leur résidence à proximité de la première chapelle, en bordure du chemin du Roy qui longe le fleuve. Au début du XIXe siècle, l'établissement de moulins à scie près de l'embouchure de la rivière du Loup et des chutes entraîne un fort développement démographique. Les ouvriers s'installent à proximité des moulins, donnant ainsi naissance à un autre noyau villageois. La population de ce village, érigé en municipalité en 1850 sous le nom de Fraserville, connaît une forte croissance. La construction de l'église de Saint-Patrice à cet endroit plutôt qu'en bordure du fleuve marque le déplacement du coeur de la localité. Plusieurs institutions s'implantent autour de l'église, notamment le couvent du Bon-Pasteur, aujourd'hui nommé Maison de la culture. La prospérité économique de la ville culmine entre 1880 et 1910. Fraserville (renommée Rivière-du-Loup en 1919) devient alors la métropole du Bas-Saint-Laurent, où sont concentrés les services administratifs, financiers et religieux. Ce site patrimonial témoigne donc de cette période marquante dans l'histoire de la localité.

Le site patrimonial de la Paroisse-de-Saint-Patrice présente également un intérêt pour sa valeur architecturale. Les édifices qui le composent illustrent différents styles marquant l'architecture religieuse catholique, du milieu du XIXe siècle au début du siècle suivant. L'église, érigée en 1855 selon les plans de l'architecte Charles Baillairgé (1826-1906), témoigne de l'influence néogothique. Ce style préconise un retour à l'architecture médiévale. Il est utilisé par l'Église catholique québécoise pour la construction de ses lieux de culte à partir du milieu du XIXe siècle. L'église de Saint-Patrice se rattache au néogothique notamment par ses ouvertures à arc brisé et ses contreforts surmontés de pinacles. L'ancien couvent, construit en 1886 selon les plans de David Ouellet (1844-1915), est issu d'un modèle de couvents ruraux fréquemment utilisé au Québec dans le dernier quart du XIXe siècle. Il en constitue un exemple représentatif par son plan rectangulaire à quatre étages, son soubassement surhaussé et son avant-corps central. Il témoigne également de l'influence du style Second Empire, apparu sous le règne de Napoléon III en France, par son toit mansardé et certains éléments ornementaux tirés du vocabulaire classique, dont la fenêtre palladienne et les clés décoratives. Le presbytère, également conçu par David Ouellet et érigé en 1909, montre l'influence de l'architecture éclectique, très prisée au tournant du XXe siècle par l'Église catholique. L'éclectisme est un assemblage d'éléments puisés dans les divers styles historiques et associés plus librement, dans une recherche de monumentalité et d'effets visuels nouveaux. Le presbytère en est un bon exemple par ses dimensions imposantes, son toit à croupes tronqué, sa galerie à deux niveaux et ses frontons.

Le site patrimonial de la Paroisse-de-Saint-Patrice présente aussi un intérêt pour sa valeur paysagère. Le clocher de l'église domine les bâtiments environnants et signale la présence de la paroisse. Le site patrimonial de la Paroisse-de-Saint-Patrice compte également un presbytère et un ancien couvent. L'ensemble est implanté sur un plateau et constitue un point de repère. Par ailleurs, le site comprend un parc urbain inauguré en 1930, de nombreux arbres matures et des aménagements paysagers soignés. Il forme ainsi une zone de verdure très fréquentée qui met en valeur les bâtiments qui le composent.

Source : Ville de Rivière-du-Loup, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial de la Paroisse-de-Saint-Patrice liés à ses valeurs historique, paysagère et architecturale comprennent, notamment :
- la présence d'une église paroissiale, d'un presbytère, d'un monument du Sacré-Coeur et d'un ancien couvent;
- la présence d'un parc urbain et d'aménagements paysagers de qualité comportant des arbres matures;
- l'implantation de l'ensemble sur un plateau, marquant le coeur du quartier du Vieux Rivière-du-Loup, ancien noyau institutionnel du village de Fraserville;
- les caractéristiques de l'église, notamment son volume, dont le plan composé d'une nef rectangulaire prolongée par un choeur plus étroit terminé par une abside polygonale et le toit à deux versants droits surmonté d'un clocheton sur le faîte de l'abside, les matériaux, dont la maçonnerie en pierre de taille, le parement en planches horizontales, la couverture en tôle posée à la canadienne ainsi que les éléments ornementaux et architecturaux en bois et en pierre de taille, les composantes de la façade, dont la tour centrale en faible saillie et surmontée d'un clocher, d'une flèche et d'une croix, les trois portails à arc brisé dotés d'une porte en bois à panneaux (une à double vantail), les fenêtres à arc brisé, l'oculus, les contreforts, les pinacles et les bandeaux, les composantes des longs-pans et du choeur, dont les fenêtres à arc brisé, la corniche, les contreforts et les pinacles, ainsi que la sacristie greffée à l'abside dans le prolongement du choeur, dont le plan rectangulaire à un étage et à soubassement surhaussé, le toit à deux versants droits couvert de tôle, les fenêtres à arc brisé, le bandeau et la souche de cheminée sur le faîte arrière;
- les caractéristiques de l'ancien, notamment son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de quatre étages, le soubassement surhaussé, le toit mansardé et l'avant-corps central, les matériaux, dont la maçonnerie en pierre, la couverture en tôle à baguettes ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois et en pierre de taille, les ouvertures, dont le portail à arc surbaissé, les fenêtres rectangulaires (certaines encadrées de baies latérales étroites), la grande lucarne en appentis dotée d'une fenêtre palladienne et les lucarnes à pignon, l'ornementation, dont les chambranles, la corniche moulurée et les clés décoratives, ainsi que les souches de cheminées couvertes en tôle;
- les caractéristiques du presbytère, notamment son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de trois étages, le soubassement surhaussé, le toit à croupes tronqué, la terrasse, les avant-corps coiffés d'un toit en pavillon ou à deux versants droits, la galerie à deux niveaux dotée de balcons en hémicycle et les escaliers monumentaux, les matériaux, dont la maçonnerie en pierre de taille, la couverture en tôle à baguettes ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois, en pierre de taille ou en fer forgé, les ouvertures, dont les portails rectangulaires composés d'une porte à vitrage ornée de motifs sculptés (certaines encadrées de baies latérales) et d'une imposte vitrée, les baies en saillie, les fenêtres rectangulaires (certaines jumelées ou disposées en bandeau), les fenêtres cintrées (certaines jumelées), les lucarnes engagées à pignon (percées de fenêtres à arc surbaissé), les soupiraux ainsi que les oculi, l'ornementation, dont la corniche moulurée, les frontons (certains ornés de motifs rayonnants), les pilastres cannelés, les chaînes d'angle, les linteaux ornés de clés décoratives, les supports et le garde-corps menuisés ainsi que les mâts, l'annexe, dont le plan rectangulaire à deux étages, le toit à croupes couvert de tôle, les fenêtres rectangulaires, la corniche et les linteaux ornés de clés décoratives, ainsi que la souche de cheminée ornée de motifs.

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Informations historiques

Le site patrimonial de la Paroisse-de-Saint-Patrice est implanté sur le territoire d'une ancienne seigneurie concédée durant la seconde moitié du XVIIe siècle. La région demeure peu habitée durant le Régime français. Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, le peuplement s'effectue lentement, en bordure du chemin du Roy, qui longe le fleuve Saint-Laurent. Une première chapelle y est érigée en 1791 et 1792. En 1799, elle est reconstruite en bordure du nouveau chemin du Roy. Un autre lieu de culte en bois la remplace en 1812. Au début du XIXe siècle, des moulins à scie s'implantent à proximité de l'embouchure de la rivière du Loup et entraînent l'établissement des ouvriers près des moulins plutôt que sur la côte. Un nouveau noyau villageois se forme à cet endroit. Le développement de la paroisse érigée en 1833 rend la construction d'un nouveau lieu de culte nécessaire. L'emplacement finalement choisi se trouve dans la municipalité de Fraserville, créée en 1850 et correspondant au noyau villageois formé à proximité des moulins. Un terrain est donné par le seigneur William Fraser (1830-1908). Le donateur du terrain et son épouse, Anaïs-Wilhelmine Aubert de Gaspé (née en 1834), seront inhumés sous la nouvelle église.

L'église de Saint-Patrice est conçue par l'architecte Charles Baillairgé (1826-1906). Les travaux débutent en 1855 et l'église est ouverte l'année suivante. Le clocher est construit de 1869 à 1870 par Charles Bernier, Georges Pelletier et Timothée Lebel. Les travaux de finition de l'église sont retardés à cause des problèmes de financement liés aux dimensions imposantes du lieu de culte. Alors qu'on parachève l'intérieur, un incendie ravage l'édifice, le 24 février 1883. Seuls les murs de pierre subsistent. Les travaux de reconstruction sont effectués sous la supervision de l'architecte David Ouellet (1844-1915), qui crée deux nouvelles ouvertures dans la façade et modifie la forme des contreforts et du clocher. Les travaux sont effectués par Joseph Gosselin, entrepreneur de Lévis. L'intérieur est achevé en 1866. Napoléon Bourassa (1827-1916), architecte et artiste montréalais, trace les plans du maître autel.

Du milieu du XIXe siècle jusqu'en 1910, le développement urbain de Fraserville (renommée Rivière-du-Loup en 1919) s'accélère. De nombreuses institutions s'implantent à proximité de l'église et font de la localité la métropole du Bas-Saint-Laurent. Les Soeurs du Bon-Pasteur font ériger leur premier couvent en 1869. Il est remplacé par l'édifice actuel en pierre en 1886. Ce dernier est conçu par David Ouellet.

En 1907, la fabrique de la paroisse de Saint-Patrice décide de faire construire un nouveau presbytère pour remplacer l'édifice précédent érigé plus de 40 ans plus tôt. Ouellet conçoit également les plans de cet édifice. Le curé Philéas Roy, nommé dans la paroisse au printemps 1908, fait modifier les plans. Un étage est ajouté et la pierre est choisie comme revêtement plutôt que la brique prévue initialement. Les travaux sont réalisés en 1909 et l'édifice est livré le 1er janvier 1910.

Le parc Blais, inauguré en 1930, devient rapidement un site privilégié pour les fêtes, les spectacles et d'autres rassemblements populaires.

En 1978, la congrégation des Soeurs du Bon-Pasteur quitte le couvent. Durant quelques années, l'édifice sert de résidence temporaire à des religieuses. Le bâtiment est acquis en 1981 par la Ville de Rivière-du-Loup. Une bibliothèque municipale est aménagée dans les deux premiers étages de l'ancien couvent en 1983. En 1987, les étages supérieurs de l'édifice sont réaménagés pour loger la Maison de la culture, dotée notamment d'une salle de spectacle.

En 1997, la façade de l'église ainsi que les contreforts sont restaurés.

Le site du patrimoine religieux de la paroisse de Saint-Patrice est constitué en 2008. Ce bien est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

MRC :

  • Rivière-du-Loup

Municipalité :

  • Rivière-du-Loup

Adresse :

  • rue Lafontaine

Latitude :

  • 47° 50' 18.0"

Longitude :

  • -69° 32' 13.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 751 315
  • Lot 3 751 352

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Références

Notices bibliographiques :

  • BÉRUBÉ, Madeleine. Églises du diocèse de Ste-Anne-de-la-Pocatière. Rimouski, Service de la pastorale, Université du Québec à Rimouski, 1980. 148 p.
  • BOUCHER, Denis. Rivière-du-Loup : Paysages urbains et architecture traditionnelle: guide de découverte des secteurs patrimoniaux : Centre-ville, Faubourg, La Pointe, Saint-François, Saint-Ludger, Vieux-Saint-Patrice. Rivière-du-Loup, Service loisirs, culture et communautaire, Ville de Rivière-du-Loup, 2003. 36 p.
  • Comité du livre de Rivière-du-Loup. Du souvenir au devenir. Rivière-du-Loup, 2000. Montmagny, Éditions La Plume d'Oie, 2000. 566 p.
  • DUGUAY, André. Rivière-du-Loup... au coeur de ses souvenirs. Rivière-du-Loup, Office du tourisme et des congrès de Rivière-du-Loup, 1987. 31 p.
  • JEAN, Régis. Rivière-du-Loup : de la mission à la cité. Rivière-du-Loup, Musée du bas-Saint-Laurent, 1987. 72 p.
  • s.a. Bas-Saint-Laurent : quel bon vent vous amène : à la découverte du patrimoine religieux et architectural. Rivière-du-Loup, Association touristique du Bas-Saint-Laurent, 1986. 14 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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