Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Ensemble conventuel des Servantes-du-Très-Saint-Sacrement

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Chapelle du Cénacle du Coeur-Eucharistique-de-Jésus
  • Chapelle du Très-Saint-Sacrement
  • Couvent et chapelle des Servantes du Très-Saint-Sacrement

Région administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

Municipalité :

  • Saguenay

Date :

  • 1903 – 1909 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Chapelles conventuelles)
  • Services et institutions (Couvents, monastères et abbayes)

Éléments associés

Groupes associés (1)

Personnes associées (4)

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

L'ensemble conventuel des Servantes-du-Très-Saint-Sacrement comprend le couvent et la chapelle. Le couvent construit en 1906 présente un plan rectangulaire et s'élève sur quatre étages en incluant le toit mansardé percé de lucarnes. Sa façade est dotée d'un porche central. La chapelle construite en 1909 présente une nef de plan rectangulaire et un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. Elle est coiffée d'un toit à deux versants droits et est reliée au couvent par un chemin couvert de deux étages. La façade de la chapelle est couronnée d'un clocher et est dotée d'un corps central légèrement en saillie. L'ensemble conventuel des Servantes-du-Très-Saint-Sacrement est situé en bordure de la voie publique, sur un terrain dénivelé. L'ensemble se trouve au coeur de l'un des noyaux institutionnels de l'arrondissement de Chicoutimi, dans la ville de Saguenay.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Saguenay) 2007-11-05

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2007-09-04
 

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Valeur patrimoniale

L'ensemble conventuel des Servantes-du-Très-Saint-Sacrement présente un intérêt patrimonial pour la valeur historique de son couvent et sa chapelle. L'ensemble témoigne de l'implantation de la communauté des Servantes du Très-Saint-Sacrement à Chicoutimi et dans la province. La congrégation religieuse est fondée à Paris en 1858. En 1903, informée de la préparation d'une loi devant séparer l'Église et l'État et limiter le champ d'action des congrégations religieuses, la communauté des Servantes du Très-Saint-Sacrement quitte la France et s'établit à Chicoutimi. De là, elle s'installe plus tard à Québec et à Sherbrooke. Elle est formée de religieuses contemplatives, qui se consacrent principalement à la prière. Ces religieuses contribuent également à l'approfondissement de la vie spirituelle des laïcs en rendant publiques certaines de leurs célébrations et en enseignant la catéchèse. L'ensemble conventuel des Servantes-du-Très-Saint-Sacrement témoigne de la mission liturgique et éducative de cette communauté religieuse à Chicoutimi depuis plus d'un siècle. Par ailleurs, la chapelle est le premier lieu de culte consacré à la suite de la création du diocèse de Chicoutimi, en 1878.

L'ensemble conventuel des Servantes-du-Très-Saint-Sacrement présente également un intérêt patrimonial pour la valeur architecturale de ses bâtiments. Au Québec, la seconde moitié du XIXe siècle et le début du siècle suivant voient la multiplication des couvents en milieu villageois. Ceux-ci sont construits d'après différents modèles, mais partagent certaines caractéristiques, comme un plan rectangulaire, des élévations de trois ou quatre étages et des murs en pierre ou en brique. Le couvent des Servantes-du-Très-Saint-Sacrement, construit en 1906, présente tous les éléments caractéristiques de ce type de couvents. L'édifice témoigne également de l'influence du style Second Empire sur l'architecture conventuelle québécoise. Ce style se développe en France sous le règne de Napoléon III. Le couvent se rattache à ce style architectural, entre autres, par son toit mansardé et la symétrie de la composition de sa façade. La chapelle, quant à elle, témoigne de l'influence du courant éclectique dans l'architecture religieuse québécoise. L'éclectisme est un assemblage d'éléments architecturaux et ornementaux puisés dans les divers styles historiques et associés plus librement, dans une recherche de monumentalité et d'effets visuels nouveaux. La chapelle en est représentative par l'emploi d'éléments architecturaux variés tels que son corps central légèrement en saillie couronné d'un clocher encadré par des clochetons et des pinacles, de même que ses grandes ouvertures cintrées. L'ornementation concentrée essentiellement sur le clocher traduit également la recherche de monumentalité propre à l'architecture éclectique. Par ailleurs, l'ensemble constitué par l'église et le couvent présente une grande unité stylistique et formelle, notamment par le gabarit des bâtiments et l'usage commun de la pierre à bossage.

L'ensemble conventuel des Servantes-du-Très-Saint-Sacrement présente en outre un intérêt patrimonial pour la valeur historique de ses bâtiments découlant de leur association avec l'architecte René-Pamphile Lemay (1870-1915). Formé auprès de Joseph-Ferdinand Peachy et commençant sa carrière aux États-Unis, Lemay revient au Québec en 1896 et s'associe à François-Xavier Berlinguet (1830-1916) pendant six ans. En 1903, il travaille seul et réalise un de ses premiers bâtiments d'importance, le deuxième moulin de l'usine de pâtes et papiers de la Compagnie de pulpe de Chicoutimi. Il réalise par la suite plusieurs autres bâtiments d'envergure à Chicoutimi. L'ensemble conventuel des Servantes-du-Très-Saint-Sacrement figure parmi ses premières oeuvres religieuses.

Source : Ville de Saguenay, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'ensemble conventuel des Servantes-du-Très-Saint-Sacrement liés aux valeurs historique et architectural de son couvent et sa chapelle comprennent, notamment :
- leur situation en bordure de la voie publique, sur un terrain dénivelé, au coeur de l'un des noyaux institutionnels de l'arrondissement de Chicoutimi;
- les caractéristiques du couvent, notamment son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de quatre étages, le toit mansardé et le soubassement dégagé, les matériaux, dont les murs en pierre à bossage, la couverture en tôle à la canadienne ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois, en tôle et en pierre, les ouvertures, dont leur ordonnance symétrique, le porche central doté d'une porte à double vantail et d'un tympan vitré, les fenêtres rectangulaires à grands carreaux, les lucarnes à pignon ainsi que les soupiraux, l'ornementation, dont la corniche, les linteaux, les appuis, les clés décoratives, la croix ainsi que l'ostensoir, la galerie, ainsi que les souches de cheminées couvertes de tôle;
- les caractéristiques de la chapelle, notamment son volume, dont la nef rectangulaire et le choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle, le toit à deux versants droits et le corps central en légère saillie surmonté d'un clocher, les matériaux, dont les murs en pierre à bossage, la couverture en tôle à la canadienne ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois et en pierre, les ouvertures, dont les fenêtres cintrées et l'ancien portail central, l'ornementation, dont la corniche, le campanile, les clochetons, les pinacles, la croix, les bandeaux, les ressauts, les linteaux, les motifs géométriques ainsi que l'inscription « La très sainte Vierge demandant au bienheureux P.J. Eymard la fondation de la congrégation du T.S. Sacrement », l'annexe flanquant la façade, dont le plan rectangulaire coiffé d'un toit à deux versants, les murs en pierre à bossage, les chaînes d'angle et les motifs géométriques en pierre de taille, le porche doté d'une porte à double vantail surmontée d'un tympan vitré ainsi que les grandes ouvertures verticales groupées et inscrites sous un arc en plein cintre, le chemin couvert, dont les murs en pierre à bossage et les ouvertures rectangulaires.

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Informations historiques

L'ensemble conventuel des Servantes-du-Très-Saint-Sacrement s'implante au coeur de l'un des noyaux institutionnels de Chicoutimi. En 1858, Pierre-Julien Eymard (1811-1868) et Marguerite Guillot (1815-1885) fondent la congrégation religieuse des Servantes du Très-Saint-Sacrement à Paris. Adoratrices contemplatives, les soeurs se consacrent à la prière et aux célébrations liturgiques. En France, la loi de séparation des Églises et de l'État, instituée en 1905, ainsi que le contexte qui la précède, limitent le champ d'action des congrégations religieuses, en particulier les communautés enseignantes et féminines. En réaction, plusieurs d'entre elles s'exilent. C'est le cas des Servantes du Très-Saint-Sacrement qui s'empressent de trouver refuge au Québec. Après des refus des diocèses de Montréal et de Québec, elles s'établissent dans le diocèse de Chicoutimi, dont Michel-Thomas Labrecque (1849-1932) est alors l'évêque.

À leur arrivée en 1903, les soeurs vivent dans le couvent d'une autre communauté, puis dans une maison. Au courant de la même année, elles font construire un couvent sur un terrain vendu par l'évêché. Achevé en 1906, le bâtiment se trouve sur l'avenue du Saint-Sacrement et comprend une chapelle provisoire. La construction de la chapelle conventuelle actuelle débute en 1907 et est terminée en 1909. Le financement pour la construction de ces deux bâtiments provient principalement de dons de particuliers, notamment de Fanny McGuire, une novice originaire des États-Unis qui laisse un héritage important à la communauté. Le financement provient également du travail manuel des religieuses, car celles-ci confectionnent des ornements peints ou brodés et des cierges. Les religieuses contribuent aussi à l'approfondissement spirituel des laïcs en enseignant la catéchèse et en rendant publiques certaines de leurs célébrations.

La finition intérieure de la chapelle est exécutée de 1953 à 1959 selon les plans de l'architecte Armand Gravel (1895-1980), avec des matériaux nobles, tels que la pierre de Caen et le marbre. Le décor comprend des vitraux de Guido Nincheri (1885-1973) et des oeuvres de Del Bono et de Petruci. À des dates inconnues, un portail est ajouté au centre de la façade du couvent et une annexe est construite contre un des murs latéraux de la chapelle, pour servir d'entrée.

L'ensemble conventuel des Servantes-du-Très-Saint-Sacrement est cité en 2007. Le nombre de religieuses étant en baisse constante, la mission de la communauté s'est assouplie et l'endroit accueille maintenant des retraites spirituelles.

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Emplacement

Region administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

MRC :

  • Saguenay

Municipalité :

  • Saguenay

Arrondissement municipal :

  • Chicoutimi

Adresse :

  • 379, rue Saint-Sacrement

Latitude :

  • 48° 25' 32.0"

Longitude :

  • -71° 3' 45.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 688 298

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BOUCHARD, Russel et Gaston GAGNON. Chicoutimi: guide d'excursion et d'interprétation du patrimoine. Chicoutimi, Ville de Chicoutimi/ministère des Affaires culturelles, 1992. 66 p.
  • DIEUDONNÉ, Patrick, Lucie K. MORISSET et Luc NOPPEN. Patrimoines modernes : l'architecture du vingtième siècle à Chicoutimi. Sainte-Foy, Presses de l'Université du Québec, 2004. 191 p.
  • LAPERRIÈRE, Guy. Les congrégations religieuses de la France au Québec 1880-1914. Vol. 3. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2005. 730 p.
  • Saguenayensia. Vol. 47, no 4 (2005).

Multimédias disponibles en ligne :

Numéro du bien :

  • Inventaire des lieux de culte du Québec : 2003-02-139

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