Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de Saint-Marc

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Église La Bible Parle
  • Église Saint-Marc de Bagotville
  • Église Saint-Marc-l'Évangéliste

Région administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

Municipalité :

  • Saguenay

Date :

  • 1955 – 1956 (Construction)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine de la modernité
  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (1)

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Personnes associées (5)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'église de Saint-Marc est un lieu de culte à l'origine de tradition catholique érigé en 1955 et 1956. L'édifice présente un plan en croix latine terminé par un chevet plat. Les deux versants du toit en béton plissé se prolongent jusqu'aux fondations. De forme triangulaire, la façade et la moitié supérieure des deux extrémités du transept sont vitrées et constituent les seules ouvertures sur la nef. Le clocher hors oeuvre en béton se compose de trois triangles ajourés, disposés en « Y » et couronnés d'une croix. Le lieu de culte est situé dans un quartier résidentiel du secteur Bagotville, dans l'arrondissement de La Baie de la ville de Saguenay.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

L'église est située dans un site patrimonial cité.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2009-02-05

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Citation Situé dans un site patrimonial Municipalité (Saguenay)
 

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Valeur patrimoniale

L'église de Saint-Marc présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. L'édifice constitue une oeuvre phare de la modernité de l'après-guerre au Québec. L'architecture religieuse des années 1960 et 1970 se caractérise par une nouvelle utilisation de certains matériaux et par le rejet des formes traditionnelles. Construite en 1955 et 1956, l'église de Saint-Marc est ainsi un monument précurseur. Elle se distingue par ses formes triangulaires modelées dans le béton, son toit à deux versants se prolongeant jusqu'aux fondations, ses vastes pans de murs pignons en verre, son clocher hors oeuvre, son vestibule de plan rectangulaire détaché de la nef ainsi que son décor épuré. Laissé apparent à l'extérieur comme à l'intérieur, le béton remplit des fonctions tant structurales qu'esthétiques. Cette église est un exemple représentatif des nombreuses manifestations de l'architecture religieuse moderne au Saguenay-Lac-Saint-Jean et figure parmi les exemples les plus anciens au Québec.

L'église présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec l'architecte Paul-Marie Côté (1921-1969). Originaire du Saguenay, celui-ci revient pratiquer dans la région après ses études à l'École des beaux-arts de Montréal. Côté est un acteur important du renouveau de l'architecture religieuse au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il conçoit plusieurs bâtiments avant-gardistes par leur forme, par leur apparence dépouillée ainsi que par l'utilisation nouvelle des matériaux et des techniques. L'église de Saint-Marc constitue une oeuvre déterminante de sa production s'inscrivant dans le courant moderniste, encore à ses balbutiements au Québec. Ce lieu de culte illustre avec éloquence l'architecture novatrice de Paul-Marie Côté.

L'église présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur technologique. Les deux versants du toit, formés d'une dalle de béton plissé autoportante d'une épaisseur d'environ 10 centimètres, sont une innovation dans l'architecture québécoise. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, de nouveaux procédés techniques permettent l'élaboration de plans non traditionnels. Afin de surmonter les défis inhérents, architectes, entrepreneurs et ingénieurs mettent en commun leur expertise. Lors de la construction de l'église de Saint-Marc, ces spécialistes travaillent de concert à la conception de la voûte en béton armé. Leur collaboration mène notamment au choix des méthodes de modelage du béton et à l'ajout de demi-arêtes à la jonction des versants afin de solidifier la structure autoportante. L'église de Saint-Marc annonce donc les innovations commandées par l'émergence de l'architecture moderne au Québec.

L'église présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur historique comme témoin du renouveau liturgique catholique du milieu du XXe siècle. L'aménagement intérieur précède les décrets du concile oecuménique Vatican II. Cette assemblée tenue de 1962 à 1965 vise à réévaluer les positions de l'Église dans une société en transformation. Le renouveau liturgique prône une participation plus active des fidèles lors des célébrations, notamment par le changement d'orientation de l'autel, dorénavant tourné vers l'assistance. Le renouveau de l'art sacré préconise aussi des lieux de culte dignes, mais où la convivialité l'emporte sur la monumentalité. L'aménagement de l'église de Saint-Marc préfigure ces changements. Placé face aux fidèles, l'autel se rapproche également de l'auditoire par son éclairage et son détachement des murs de l'abside. L'intérieur du lieu de culte se distingue du modèle monumental traditionnel par sa forme novatrice, son volume réduit et le caractère épuré de son ornementation. L'église de Saint-Marc témoigne donc de la sensibilité des responsables de sa construction aux enjeux du renouveau religieux.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'église de Saint-Marc liés à ses valeurs historique, architecturale et technologique comprennent, notamment :
- sa situation en bordure de la voie publique, dans un quartier résidentiel du secteur de Bagotville;
- son inclusion dans le site du patrimoine du Noyau-Institutionnel-de-Saint-Marc-de-Bagotville;
-sa relation avec le presbytère, la statue de saint Marc écrivant l'Évangile, l'école primaire Georges-Vanier, l'Atelier des Arts et un parc;
- le volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire, d'un transept et d'une abside terminée par un chevet plat, l'élévation plus basse au chevet qu'en façade, les murs triangulaires des extrémités du transept et de la nef, le toit à deux versants se prolongeant jusqu'aux fondations ainsi que le vestibule de plan rectangulaire surmonté d'une marquise;
- les matériaux, dont le béton de la toiture, l'acier de l'armature des grandes fenêtres ainsi que les moellons de granit du transept, du chevet et du vestibule;
- les ouvertures, dont le portail (composé d'une enfilade de six portes pleines en bois percées d'une baie triangulaire), la façade entièrement vitrée à grands carreaux subdivisés en rectangles (colorés en bleu et en jaune), la partie supérieure des extrémités du transept, les entrées latérales du vestibule (formées d'une porte pleine double), les grands carreaux vitrés du vestibule (dont certains servent d'imposte), les bandeaux de fenêtre du sous-sol et les soupiraux;
- le clocher hors oeuvre en béton formé de trois triangles effilés disposés en « Y », ajourés et recevant différents formats de cloches;
- l'ornementation sobre, dont la statue hors oeuvre de saint Marc en ciment-marbre;- le décor architectural, dont la voûte en béton plissé, le choeur en hémicycle surélevé par rapport à la nef, le mur de l'abside en moellons de granit (couvert d'un treillis dans sa partie inférieure), le parement en planches verticales des bas-côtés de la nef et la tribune arrière;
- les confessionnaux en bois intégrés aux murs latéraux et les bancs peints;
- la dalle en béton plissé autoportante d'une épaisseur d'environ 10 cm (dotée d'arêtes et de demi-arêtes);
- l'élévation de forme triangulaire.

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Informations historiques

L'église de Saint-Marc est construite afin de desservir un nouveau secteur résidentiel de Bagotville, alors en pleine expansion. Après la Seconde Guerre mondiale, le Saguenay-Lac-Saint-Jean connaît une croissance urbaine importante. Celle-ci est due à une économie florissante particulièrement liée aux industries de l'aluminium, des pâtes et papiers ainsi qu'aux activités portuaires en eaux profondes. À Bagotville, le rôle de l'aéroport et de la base militaire, aménagés en 1942, se diversifie. La paroisse de Saint-Marc est érigée canoniquement le 2 juillet 1953. Une chapelle temporaire est bâtie jusqu'à l'ouverture de l'église en 1956.

La conception de ce lieu de culte avant-gardiste du point de vue liturgique et architectural découle de la rencontre du prêtre Charles-Auguste Boily (1909-1975) et de l'architecte Paul-Marie Côté (1921-1969). Originaire du Saguenay, ce dernier revient pratiquer dans la région après ses études à l'École des beaux-arts de Montréal. Côté est un acteur important de l'architecture religieuse moderne au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les plans de l'église de Saint-Marc prévoient, entre autres, un autel face aux fidèles, pratique qui ne devient officielle qu'après le concile Vatican II. Cette assemblée qui se tient de 1962 à 1965 vise à réévaluer les positions de l'Église dans une société en transformation. Le renouveau liturgique prône, notamment, une participation plus active des fidèles lors des célébrations. Dès sa construction, l'église de Saint-Marc attire l'attention à travers le Canada à cause des techniques utilisées, de sa dalle de béton plissé et de sa forme novatrice. Elle fait l'objet de nombreux articles de journaux et de revues spécialisées. L'édifice est précurseur des lieux de culte québécois de tradition catholique des années 1960 et 1970.

Au cours des années suivant sa construction, quelques éléments ornementaux complètent l'église. En 1959, les cloches et la statue de Mario Mauro (1920-1985), représentant saint Marc écrivant l'Évangile, sont installées. Un an plus tard, un crucifix, un chemin de croix sculpté en Italie par Ferdinand Perathoner ainsi que des statues de saint Joseph et de la Vierge viennent orner l'intérieur. Les fonts baptismaux de Claude Grenier sont bénis en 1961. L'école Georges-Vanier, qui rappelle l'architecture du lieu de culte et aussi élevée selon les plans de Paul-Marie Côté, s'ajoute à l'ensemble en 1962. Par la suite, quelques interventions sont effectuées sur l'église, dont divers travaux de réfection sur la toiture (notamment le recouvrement du béton par une tôle ondulée) ainsi que le réaménagement intérieur comprenant l'agrandissement du choeur, la modification du maître-autel, le retrait de la table de communion, le déplacement de l'orgue et la transformation des fonts baptismaux.

Le noyau institutionnel composé de l'église de Saint-Marc, du presbytère, de la statue de saint Marc écrivant l'Évangile, de l'école primaire Georges-Vanier, de l'Atelier des Arts et d'un parc est constitué site du patrimoine en 1991. Le culte catholique est célébré dans l'église jusqu'en 2006, date de la fusion des paroisses Saint-Marc et Saint-Alphonse. Le bâtiment est alors vendu à La Bible parle-Saguenay, une communauté évangélique.

L'église de Saint-Marc est classée en 2009. Le site du patrimoine du Noyau-Institutionnel-de-Saint-Marc-de-Bagotville est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

MRC :

  • Saguenay

Municipalité :

  • Saguenay

Arrondissement municipal :

  • La Baie

Adresse :

  • 1694, rue Sirois

Lieux-dits :

  • Bagotville
  • Village de Bagot

Latitude :

  • 48° 20' 16.2"

Longitude :

  • -70° 53' 26.9"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 344 240

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Documents

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BEAULIEU, Claude. Architecture contemporaine au Canada français. Québec, Ministère des Affaires Culturelles, 1964. 94 p.
  • BERGERON, Claude. Architecture des églises du Québec : 1940-1985. Québec, Presses de l'Université Laval, 1987. 383 p.
  • BERGERON, Claude. « L'architecture religieuse et le modernisme international, 1945-1955 ». Institut Québécois De Recherche Sur La Culture. Architectures : la culture dans l'espace. Québec, Leméac, 1983, p. 125-155.
  • BERGERON, Claude. « Quand Saguenéens et Jeannois se mirent à prier sous la tente ». ARQ la revue d'architecture. No 94 (1996), p. 14-15.
  • LALANCETTE, Mario. La Baie, une ouverture sur le fjord: ville de Saguenay: circuits patrimoniaux. Saguenay, ville de Saguenay, 2006. 19 p.
  • MORISSET, Lucie et Luc NOPPEN. Ville de La Baie : un héritage entre nature et culture. Guide d'excursion et d'interprétation du patrimoine. La Baie, Ministère de la culture et des communications, 1998. 127 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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