Jardins de Métis
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Jardins Reford
- Reford Gardens
Région administrative :
- Bas-Saint-Laurent
Municipalité :
- Grand-Métis
Date :
- vers 1887 (Construction)
- 1926 – 1927 (Agrandissement)
- 1926 – 1958 (Aménagement)
- 2003 (Restauration)
Période :
- Le Québec moderne (1867 à 1960)
Thématique :
- Patrimoine de la villégiature
Usage :
- Fonction culturelle et récréative, loisir (Squares, parcs urbains et grands jardins)
- Fonction résidentielle (Villas et maisons bourgeoises (domaine))
Patrimoine immobilier associé (19)
Plaques commémoratives associées (1)
Personnes associées (5)
- Stephen, George (1829 – 1921) - Occupant(e)
- Durnford, Alexander Tilloch Galt (1898 – 1973) - Architecte / concepteur(-trice)
- Reford, Elsie (1872 – 1967) - Occupant(e)
- Reford, Robert Wilson (1867 – 1951) - Occupant(e)
Inventaires associés (1)
Carte
Description
Les Jardins de Métis forment un lieu de villégiature aménagé à partir de 1887. Le site a une superficie d'environ 18 hectares et un périmètre irrégulier. Il comprend plusieurs jardins et espaces boisés ainsi que la villa Estevan, l'ancienne maison du gardien, le pavillon d'accueil et des bâtiments secondaires. Un ruisseau serpente la propriété, et un étang est aménagé sur le site. Les Jardins de Métis sont situés près du confluent de la rivière Mitis et du fleuve Saint-Laurent dans la municipalité de Grand-Métis.
Ce bien est classé site patrimonial. La protection s'applique aux terrains ainsi qu'à l'enveloppe extérieure des bâtiments qui y sont érigés. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.
Les Jardins de Métis comprennent la villa Estevan, un immeuble patrimonial classé.
Plan au sol :
Rectangulaire
Nombre d'étages :
2
Structure :
- Indéterminé
Annexes :
- Autre
Saillies :
- Baie en saillie
- Balcon
- Galerie
Fondations :
- Béton
Toit :
-
Forme : À croupes
Matériau : Bois, bardeaux -
Forme : Mansardé
Matériau : Bois, bardeaux
Porte principale :
- entièrement vitrée, à imposte
Fenêtre(s) :
- carrée, À guillotine
Lucarne(s) :
- À croupe
- À pignon
Éléments architecturaux :
- Aisseliers
- Chambranle
- Colonne
- Planche cornière
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Site patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications |
2013-06-06
Prise d'effet : 2012-07-05 |
Catégories de conservation
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Statuts antérieurs
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Désignation (Canada) | Lieu historique national du Canada | Commission des lieux et monuments historiques du Canada | 1995-01-01 |
Valeur patrimoniale
Les Jardins de Métis présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique. Le site témoigne du phénomène de villégiature dans le Bas-Saint-Laurent à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. À l'arrivée du chemin de fer Intercolonial dans le secteur de Sainte-Flavie en 1874, la région devient un important lieu de villégiature pour les familles de notables anglophones désirant s'éloigner des villes pendant la période estivale. Attiré par la région et ses eaux poissonneuses, l'homme d'affaires George Stephen (1829-1921), alors président de la Compagnie du chemin de fer Canadien du Pacifique, acquiert en 1886 une partie de l'ancienne seigneurie de Mitis afin de détenir les droits de pêche du cours d'eau du même nom. L'année suivante, il fait ériger sur une butte, près de l'embouchure du cours d'eau, la villa Estevan qui sert de camp de pêche et de résidence de villégiature. À partir des années 1890, plusieurs amis et membres de la famille Stephen y séjournent durant l'été, dont sa nièce Elsie Reford (1872-1967) qui hérite de la propriété en 1918. Le site demeure la résidence estivale de la famille Reford jusqu'en 1961. L'année suivante, les jardins sont ouverts au public. Les Jardins de Métis rappellent les vastes domaines de villégiature aménagés par l'élite anglophone au tournant du XXe siècle, et ils évoquent le souvenir des personnalités qui y ont séjourné. Ce site est un haut lieu du tourisme au Québec depuis plus de cinquante ans.
Les Jardins de Métis présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur paysagère. Le site est localisé sur un vaste terrain bordant la rivière Mitis et le fleuve Saint-Laurent, et il comprend plusieurs aires boisées et des espaces dégagés. Un belvédère relié à la villa par une allée permet d'observer l'embouchure de la rivière. Le site comporte également plusieurs jardins historiques aménagés par Elsie Reford entre 1926 et 1958. Situés le long du cours d'eau Page, ces aménagements végétaux présentent des formes irrégulières inspirées des jardins anglais. Un sentier sinueux et des ponceaux permettent d'y déambuler. Grâce au microclimat de l'endroit, Elsie Reford réussit à faire pousser des espèces rares et fragiles telles que le pavot bleu de l'Himalaya et l'érable rouge du Japon. Elle est également l'une des premières à cultiver les azalées et les rhododendrons au Québec. Après l'ouverture du site au public, d'autres jardins y sont aménagés. Les Jardins de Métis présentent une collection de plantes uniques au Québec, et ils constituent un exemple représentatif des jardins d'inspiration anglaise aménagés au cours du XXe siècle.
Les Jardins de Métis présentent aussi un intérêt patrimonial pour leur valeur architecturale. L'entrée du site est marquée par un pavillon d'accueil de facture épurée typique de l'architecture contemporaine, qui a été réalisé en 2003 par l'Atelier in situ. Ce bâtiment est doté d'un long écran en tôle qui suit le tracé d'une ancienne voie publique aujourd'hui disparue, le chemin royal. L'ancienne maison du gardien, construite en 1887, témoigne de l'architecture résidentielle de la fin du XIXe siècle par son plan irrégulier, son élévation de deux étages, ses fondations en pierre, son toit à deux versants droits et ses fenêtres à guillotine à carreaux. Le site comprend également la villa Estevan, classée immeuble patrimonial. Plusieurs bâtiments secondaires liés à l'horticulture complètent l'ensemble.
Source : Ministère de la Culture et des Communications, 2013.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques des Jardins de Métis liés à leurs valeurs historique, paysagère et architecturale comprennent, notamment :
- l'implantation du site au confluent de la rivière Mitis et du fleuve Saint-Laurent;
- le vaste terrain comprenant un ruisseau, un étang, des boisés et quelques espaces gazonnés;
- la présence de la villa Estevan, classée immeuble patrimonial, de l'ancienne maison du gardien, du pavillon d'accueil et de bâtiments secondaires;
- la présence de sentiers sinueux et de ponceaux en bois;
- les aménagements floraux inspirés des jardins anglais, dont leur plan asymétrique et irrégulier;
- les jardins historiques, dont le jardin du ruisseau, le jardin des pavots bleus, l'allée des azalées, l'allée royale, le jardin de la villa, le jardin des pommetiers, l'allée des gentianes, le jardin des alpines et le jardin des primevères;
- les autres jardins, dont le jardin d'accueil, la terrasse fleurie, le pré fleuri, le sous-bois et le jardin d'oiseaux;
- le belvédère permettant d'observer l'embouchure de la rivière Mitis;
- les caractéristiques de l'ancienne maison du gardien, dont le plan irrégulier, l'élévation de deux étages, les toits à deux versants droits, la galerie couverte, les fondations en pierre, le parement en bois, les portes et les fenêtres en bois (notamment la porte à panneaux et à carreaux surmontée d'une imposte vitrée et certaines fenêtres rectangulaires à guillotine et à carreaux), ainsi que les chambranles, les supports et le garde-corps;
- les caractéristiques du pavillon d'accueil, dont le plan irrégulier, l'élévation d'un étage, les fondations sur pilotis, le parement en bois, le toit en tôle, les nombreuses fenêtres rectangulaires ainsi que le long écran en tôle.
Informations historiques
Les Jardins de Métis sont situés sur le territoire de l'ancienne seigneurie de Mitis, dans le Bas-Saint-Laurent. À la fin du XIXe siècle, la région devient un important lieu de villégiature, notamment grâce à l'arrivée du chemin de fer Intercolonial qui atteint le secteur de Sainte-Flavie en 1874. Plusieurs notables anglophones voulant s'éloigner des villes et profiter de la nature passent la saison estivale dans ce secteur, dont l'homme d'affaires d'origine écossaise George Stephen (1829-1921). Ce dernier est président de la Banque de Montréal de 1876 à 1881, et ensuite, il devient le premier président de la Compagnie du chemin de fer Canadien du Pacifique.
Grand amateur de pêche sportive, Stephen s'intéresse aux eaux poissonneuses de la rivière Mitis. En 1886, il acquiert une partie de l'ancienne seigneurie du même nom que la rivière afin de détenir les droits de pêche du cours d'eau. L'année suivante, Stephen fait ériger sur une butte, à proximité du confluent de la rivière Mitis et du fleuve Saint-Laurent, un camp de pêche qu'il nomme Estevan Lodge (villa Estevan). Une maison de gardien est également construite à ce moment. En 1918, il lègue la propriété à sa nièce Elsie Reford (1872-1967). Celle-ci séjournait à la villa depuis quelques années avec son mari Robert Wilson Reford (1867-1951) durant la période estivale. En 1926, elle décide de faire agrandir la résidence selon les plans de l'architecte montréalais Alexander Tilloch Galt Durnford (1898-1973). Les travaux sont terminés en 1927.
À la même époque, Elsie Reford développe un intérêt pour l'horticulture ornementale. Entre 1926 et 1958, elle crée plusieurs jardins à proximité de la villa, principalement le long du cours d'eau Page qui serpente la propriété. Autodidacte, elle planifie elle-même l'aménagement des différents espaces en s'inspirant des jardins anglais où sont privilégiés les formes irrégulières, le caractère informel et l'intégration de la nature environnante. Les sols du site ne se prêtant pas à la pratique de l'horticulture, Elsie Reford doit créer son propre terreau. Pour fabriquer le compost nécessaire aux plantations, elle échange du saumon de la rivière Mitis contre des feuilles mortes. Travaillant par essais et erreurs, Elsie Reford cherche à créer des jardins diversifiés où se retrouvent plusieurs plantes encore peu cultivées au Canada. Grâce au microclimat de l'endroit, elle réussit à faire pousser des espèces rares et fragiles telles que le pavot bleu de l'Himalaya et l'érable rouge du Japon. Elle est également l'une des premières à cultiver les azalées et les rhododendrons au Québec. Les jardins d'Elsie Reford comptent également plusieurs variétés de lis, de pivoines, de gentianes et de primevères.
En 1954, Elsie Reford lègue le domaine situé à Grand-Métis à son fils, le brigadier Bruce Reford (1895-1972). Elle visite l'endroit une dernière fois à l'été 1958. Ne pouvant assurer l'entretien des jardins, Bruce Reford vend la propriété au gouvernement du Québec en 1961. L'année suivante, les jardins sont ouverts au public et la villa Estevan est renommée villa Reford. D'autres jardins sont aménagés sur le site durant cette période. Plusieurs bâtiments secondaires liés à l'horticulture sont également érigés au cours des années 1960 et 1970.
En 1973, des artefacts liés à une occupation autochtone préhistorique sont découverts sur le site, près de la rive de la rivière Mitis. Le site archéologique est ensuite vraisemblablement détruit par un glissement de terrain.
Les Jardins de Métis sont désignés lieu historique national du Canada en 1995. La même année, l'organisme les Amis des Jardins de Métis devient propriétaire de l'endroit. Un pavillon d'accueil rappelant l'ancien emplacement du chemin royal est érigé en 2003. La même année, la villa est restaurée et reprend son nom d'origine.
Les Jardins de Métis sont classés en 2013. La villa Estevan est classée au même moment.
Emplacement
Region administrative :
- Bas-Saint-Laurent
MRC :
- La Mitis
Municipalité :
- Grand-Métis
Adresse :
- 200, route 132
Latitude :
- 48° 37' 50.275"
Longitude :
- -68° 7' 38.8"
Désignation cadastrale :
- Lot 5 763 990 Ptie
Code Borden
DdEa-2 |
Documents
-
Jardins de Métis. Plan de conservation
Sylvain Lizotte 2017, © Ministère de la Culture et des Communications
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- LIZOTTE, Sylvain, dir. Plan de conservation des Jardins de Métis. Québec, Ministère de la Culture et des Communications, 2017. 56 p.
- REFORD, Alexander. Jardins de Métis. Saint-Laurent, Fides, 2001. 95 p.
- REFORD, Alexander. Les Jardins de Métis : le paradis d'Elsie Reford. Montréal, Éditions de l'Homme, 2004. 177 p.
- s.a. Jardins de Métis- Reford Gardens [En Ligne]. http://www.jardinsdemetis.com/