Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Fortin, André

Type :

Personne

Autre(s) nom(s) :

  • Fortin, Dédé

Date :

  • 1962‑11‑17 – 2000‑05‑08

Occupation :

  • Musicien / chanteur

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Images

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2025-11-22
 
Inventorié --
 

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Synthèse

Né le 17 novembre 1962 à Saint-Thomas-Didyme, André Fortin est le fils d'Alfred Fortin et de Gisèle Tremblay.

Avant-dernier d'une famille de 11 enfants, il se distingue dès son jeune âge par son imagination vive et sa grande curiosité. Il grandit à Normandin, où il s'initie à la musique vers l'âge de 10 ans. Il acquiert par la suite sa première guitare. Durant un échange scolaire en Alberta, il découvre le cinéma.

Fortin s'établit à Montréal vers 1980. Il fait des études en cinéma au Cégep du Vieux-Montréal, puis à l'Université de Montréal. En marge de ses cours, il travaille comme monteur et joue de la batterie dans le groupe Les Sneakers. En 1985, il participe au projet Perfo 30, qui vise la production de 30 vidéoclips pour des groupes émergents. Il ressort épuisé de cette expérience.

Après un séjour à l'hôpital et quelques mois de repos, Fortin oeuvre comme monteur pour la télévision à compter de 1986 et cumule les petits contrats au cinéma. Il crée avec des amis le groupe Hollywood Mufflers et joue par la suite de la batterie dans la formation Cha Cha and the Chain Gang.

En 1989, Fortin emménage avec un ami, Pierre Lanthier, avec lequel il fonde un duo nommé Les Colocs. L'année suivante, il s'installe au 2116, boulevard Saint-Laurent (édifice Joseph-Arthur-Godin), un immeuble habité par des artistes visuels et des musiciens. Dans cet environnement stimulant, il décide de se consacrer entièrement à la musique et de faire des Colocs un groupe professionnel, dont il sera le chanteur et principal compositeur.

Les Colocs donnent leur premier spectacle en octobre 1990. Ils se produisent par la suite dans plusieurs salles et bars de Montréal, ainsi que dans les festivals. À cette époque, Les Colocs sont complétés de Jimmy Bourgoing (batterie), Patrick Esposito di Napoli (harmonica), Serge Robert (basse) et Mike Sawatzky (guitare). Les prestations énergiques du groupe captent le regard du public et de la critique. Soucieux d'enregistrer rapidement un album avant le décès d'Esposito, le groupe se retire du concours L'Empire des futures stars en 1992. Le premier album éponyme paraît en mars 1993. Il se distingue par ses sonorités festives et ses textes engagés interprétés par Fortin dans un registre québécois décomplexé. L'album connaît un succès commercial considérable, propulsant le groupe sur les scènes du Québec et jusqu'à Paris. Fortin met également à profit sa formation en cinéma pour concevoir des vidéoclips qui constituent la signature visuelle du groupe.

Le deuxième album « Atrocetomique » paraît le 30 octobre 1995, en même temps que la tenue du second référendum sur la souveraineté du Québec. Fortin s'exprime d'ailleurs en faveur de cette option politique. Il prend aussi position sur plusieurs enjeux sociaux. Le groupe entreprend ensuite une tournée au Québec, puis en France, en Belgique et en Suisse.

Les années suivantes sont moins effervescentes. Des membres quittent le groupe et Fortin ressent la pression de produire un troisième album qui serait tout aussi acclamé que le premier. Les Colocs deviennent alors un trio formé de Fortin, Mike Sawatzky et André Vanderbiest (basse), entouré de nombreux collaborateurs, dont les frères d'origine sénégalaise Karim et El Hadji (Elage) Diouf. En 1998, le groupe lance « Dehors novembre », qui connaît un succès commercial, mais aussi critique. L'album se distingue par l'intégration au son du groupe du reggae et des percussions africaines, ainsi que par la profondeur des textes, qui altèrent l'image festive des débuts.

Malgré le succès, Fortin subit une forte pression et traverse des épisodes dépressifs. Il continue néanmoins de composer des chansons et d'explorer de nouvelles sonorités, et souhaite de plus retravailler dans le domaine du cinéma. Le 10 mai 2000, il est retrouvé sans vie dans son appartement de la rue Rachel, à Montréal.

Il est décédé le 8 mai 2000, à Montréal. Il est inhumé dans le cimetière de Normandin.

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Intérêt patrimonial

Ce personnage est désigné pour les motifs suivants:

« Musicien multi-instrumentiste et auteur-compositeur-interprète, André « Dédé » Fortin est une figure marquante de l'histoire de la musique populaire québécoise. Meneur charismatique du groupe Les Colocs, Fortin a profondément influencé le paysage musical des années 1990 et a laissé une empreinte tangible sur la culture populaire québécoise. Il a notamment contribué à la renaissance de la chanson québécoise d'expression française au tournant des années 1990. Les trois albums qu'il a enregistrés avec Les Colocs se sont écoulés à des centaines de milliers d'exemplaires, le premier et le troisième disque du groupe sont d'ailleurs considérés parmi les albums québécois les plus marquants des dernières décennies. En abordant les injustices sociales, les ruptures amoureuses et la solitude, le mal de vivre, la pauvreté, la maladie, et les dépendances, les textes d'André Fortin et des Colocs ont aussi participé au renouveau de la chanson québécoise engagée des années 1960 et 1970, tout en y apportant une touche originale. Sur le plan musical, l'une des contributions importantes d'André Fortin est d'avoir intégré au rock francophone un large éventail de styles musicaux, reflétant la diversité culturelle du Québec et le cosmopolitisme montréalais. Enfin, en assumant le registre parlé québécois pour interpréter ses chansons, Fortin a affirmé de manière décomplexée son appartenance à la culture populaire québécoise. Son œuvre continue de résonner 25 ans après son décès tragique et la dissolution des Colocs, comme en témoignent les nombreuses marques de reconnaissance reçues et les artistes qui se réclament de son influence.»

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