Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Fondation de Charlesbourg-Royal

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Événement historique Ministre de la Culture et des Communications 2025-10-23

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national
 
Inventorié --
 

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Synthèse

La fondation de Charlesbourg-Royal, la première colonie française en Amérique, est un événement majeur de l'histoire du Québec, qui s'inscrit dans le contexte d'expansion des royaumes européens en Amérique pendant le XVIe siècle.

Après les expéditions de Giovanni da Verrazzano en 1524 et de Jacques Cartier en 1534 et en 1535-1536, le roi François Ier décide en 1538 de fonder un établissement français en Amérique afin d'exploiter les ressources du continent et de découvrir un passage maritime vers l'Asie.

Le 15 janvier 1541, François Ier confie cette tâche à Jean-François de La Rocque de Roberval, lieutenant-général du Canada. Le navigateur Jacques Cartier, qui a déjà remonté le fleuve Saint-Laurent et hiverné près de Stadaconé (Québec), est fait maître-pilote de l'expédition. Cette entreprise de grande envergure est financée en partie par des capitaux privés.

Au cours de l'hiver 1541, La Rocque de Roberval et Cartier assemblent leurs flottes respectives, règlent les détails logistiques de l'opération et recrutent les membres de l'expédition. Parmi ces derniers se trouvent des artisans, des militaires, des paysans et des prisonniers, notamment pour réaliser les travaux les plus difficiles. En mai, les navires de Cartier sont prêts à appareiller. Retardé dans ses préparatifs, La Rocque de Roberval lui donne la permission de partir vers l'Amérique avec cinq vaisseaux et plus de 300 personnes.

Le 23 août 1541, Jacques Cartier arrive à Stadaconé et fixe l'établissement français le long du fleuve Saint-Laurent, à l'embouchure de la rivière du Cap Rouge. Il le nomme Charlesbourg-Royal. Il fait construire deux forts, un en haut du cap et l'autre en bas. Au début du mois de septembre, il dirige une expédition jusqu'aux rapides de Lachine, à la recherche du passage convoité. Durant ce temps, les relations entre les nouveaux arrivants et les Autochtones de Stadaconé semblent s'envenimer. Au printemps 1542, après un dur hiver pendant lequel plusieurs colons décèdent, Cartier décide de regagner la France.

Le 16 avril 1542, La Rocque de Roberval part enfin pour l'Amérique avec trois navires et un contingent de quelque 200 personnes comprenant une centaine de soldats, des artisans, des paysans et une dizaine de femmes. À la mi-juin, il croise Cartier dans le havre de Saint Jean, à Terre-Neuve, qui lui annonce qu'il a achevé les forts, planté du blé et trouvé des métaux précieux. La Rocque de Roberval demande à Cartier de retourner avec lui à Charlesbourg-Royal, mais Cartier préfère reprendre la direction de la métropole.

La Rocque de Roberval arrive à Charlesbourg-Royal à la fin du mois de juillet 1542. Il améliore les installations laissées par Cartier et renomme le lieu France-Roy. Il remonte le fleuve Saint-Laurent jusqu'aux rapides de Lachine, à la recherche de pierres et de métaux précieux. Au cours de l'hiver, il doit faire face à la famine, au froid, à la maladie. Il met fin à son projet de colonisation en 1543, après que le roi lui donne l'ordre de rentrer en France, alors menacée par la coalition anglo-espagnole.

L'établissement de Charlesbourg-Royal, renommé France-Roy, a eu une brève existence et n'a pas donné lieu aux découvertes anticipées. Le projet a également constitué un revers financier pour ses protagonistes. Néanmoins, cet événement a démontré que l'implantation d'une colonie permanente le long du fleuve Saint-Laurent était possible, ce que Samuel de Champlain a réalisé en fondant Québec en 1608. Pour les peuples autochtones de la vallée du Saint-Laurent, la fondation de Charlesbourg-Royal a plutôt été annonciatrice de nombreux bouleversements.

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Intérêt patrimonial

Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:

La fondation de Charlesbourg-Royal est un événement majeur de l'histoire du Québec, qui s'inscrit dans le contexte d'expansion des royaumes européens en Amérique au cours du XVIe siècle. C'est le 15 janvier 1541 que François Ier confie à Jean-François de La Rocque de Roberval, lieutenant-général du Canada, la mission de fonder un établissement français en Amérique du Nord pour tirer profit des ressources du continent et découvrir un passage maritime vers l'Asie.

Le 23 août 1541, Jacques Cartier, maître-pilote de l'expédition, et son groupe composé d'environ 300 personnes, fondent l'établissement de Charlesbourg-Royal, à proximité du village autochtone de Stadaconé. Le navigateur et son groupe regagnent toutefois la France dès l'année suivante.

Retardé dans ses préparatifs, La Rocque de Roberval arrive à Charlesbourg-Royal avec quelque 200 personnes à la fin du mois de juillet 1542. Il renomme le lieu France-Roy. En juillet 1543, en raison de la reprise des guerres en Europe, La Rocque de Roberval et son contingent doivent retourner en France, ce qui met fin à la première tentative de colonisation française en Amérique du Nord.

L'établissement français de Charlesbourg-Royal, renommé France-Roy, a eu une brève existence et n'a pas donné lieu aux découvertes espérées. Le projet a également constitué un revers financier pour ses protagonistes. Néanmoins, cet événement a démontré la faisabilité d'implanter une colonie permanente le long du fleuve du Saint-Laurent, ce que Samuel de Champlain a réalisé en fondant Québec en 1608. Pour les peuples autochtones de la vallée du Saint-Laurent, la fondation de Charlesbourg-Royal a plutôt été annonciatrice de nombreux bouleversements.

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Références

Notices bibliographiques :

  • ALLAIRE, Bernard. La rumeur dorée : Roberval et l'Amérique. Montréal, Les Éditions La Presse, 2013. 159 p.
  • Assemblée nationale du Québec. Par ici la démocratie. Ligne du temps [En Ligne]. http://paricilademocratie.com/
  • BRAUDEL, Fernand, dir. Le monde de Jacques Cartier. Montréal, Libre-expression, 1984. 316 p.
  • CARTIER, Jacques. Voyages de découvertes entre les années 1534 et 1542. Textes et documents retrouvés. Paris, Antropos, 1968. 206 p.
  • HAVARD, Gilles et Cécile VIDAL. Histoire de l'Amérique française. Paris, Flammarion, 2005. 863 p.
  • LAVERDIÈRE, Camille. Le Sieur de Roberval. Chicoutimi, Les Éditions JCL inc, 2005. 158 p.
  • LITALIEN, Raymonde. Les explorateurs de l'Amérique du Nord, 1492-1795. Québec, Septentrion, 1993. 261 p.
  • TRUDEL, Marcel. Histoire de la Nouvelle-France. Tome 1 : Les vaines tentatives 1524-1603. Montréal, Fides, 1963. 307 p.

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