Esterel Ski Lodge (disparu)

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Comme plusieurs villages des Pays-d'en-Haut, l'histoire de Ste-Marguerite se développe autour de la colonisation, de l'industrie forestière et du tourisme. En 1864, Édouard Masson découvre la région et acquiert 1646 acres dans le canton de Wexford.

L'arrivée du train du Canadien Pacifique en 1892 et la construction de la gare accélèrent le développement du village. Plusieurs résidences et hôtels sont construits. Le développement du ski jumelé au service des trains de neige favorise la venue des skieurs.

En 1935, le baron Louis Empain arrive dans la région et achète plus de 3000 acres pour y aménager un vaste centre de villégiature qu'il nomme le Domaine de l'Estérel.

Sur les bords du lac Masson et du lac du Nord, un ensemble récréotouristique qui comprend l'hôtel de la Pointe Bleue, un centre communautaire et un bâtiment commercial avec boutiques, restaurant, salle de cinéma et station-service voit le jour. Un centre de sports et loisirs d'envergure, l'Estérel Sporting Club, est construit sur la rive du lac Dupuis.

Le complexe hôtelier est fréquenté par des membres du milieu des affaires et de la classe politique. Les Américains en font leur nouvelle destination. Le baron ajoute des chalets individuels qu'il loue aux touristes saisonniers.

Pour la construction des bâtiments, l'architecte préconise une architecture avant-gardiste de style Art déco, avec de grands volumes de béton modulé, qu'il fait recouvrir de crépi blanc.

Pour compléter le Domaine de l'Estérel, le baron Empain inaugure une auberge rustique qu'il nomme le Ski Lodge. Pour la construction de ce bâtiment ainsi que des maisons de style plus rustique, au bord du lac Masson, il fait appel au concepteur finlandais Victor Nymark.

La structure du centre de ski se compose de troncs emboîtés les uns dans les autres. Ce procédé dérive d'un concept scandinave importé par Nymark. Cette façon de construire est un mélange des 2 cultures : la technique scandinave et l'utilisation des matériaux de la forêt laurentienne.

Le Ski Lodge est un lieu de rencontres et d'hébergement pour les jeunes. La partie centrale contient les aires communes, se déploie sur 11/2 étage, tandis que les ailes comptent 2 étages. Les dortoirs sont disposés de chaque côté. À l'arrière, les ailes ont été agrandies au fil du temps, selon la fonction qu'on voulait leur donner.

L'Estérel compte plusieurs sommets dont les plus hauts culminent à 395m d'altitude. 2 remonte-pentes sont installés sur les pistes aménagées derrière le Domaine et des sentiers pour le ski de randonnée s'étalent à perte de vue. Une nouvelle pente, la Oak Tree Hill s'ajoute à l'offre de même qu'un 3e remonte-pente.


Le baron fonde l'Estérel Ski Club en 1938. En 1940, le club de ski de l'Université McGill et celui des Red Birds se font la lutte dans une épreuve de cross-country organisé par l'Estérel Ski Club.

Le Ski Lodge est agrandi en 1941. On aménage des chambres pour remplacer les dortoirs. On peut maintenant héberger plus d'une soixantaine de personnes. Une salle à manger est ajoutée au Chalet du ski.

La Seconde Guerre met un frein aux ambitions du baron Empain qui retourne en Belgique. Le Domaine est divisé en 2 parties. En 1957, les entreprises Simco Ltée achètent tous les terrains inoccupés autour des lacs et l'Estérel Sporting Club, qui devient le point d'ancrage autour duquel ils aménageront un vaste complexe hôtelier.

L'Hôtel de la Pointe Bleue, émule du style du Bauhaus, est transformé en résidence pour personnes âgées puis est démoli en 2012. Le Ski Lodge poursuit ses activités sous la direction de nouveaux propriétaires.

Le chalet de ski prend le nom du Relais du baron Empain vers 2005. Désaffectée, l'auberge patrimoniale, qui a été rachetée pour faire place à un nouveau projet mobilier, est détruite par un incendie. Le terrain est demeuré vacant depuis.


Documentation
Archives de la Société d'histoire de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et de l'Estérel.

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