Mont Baldy

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Proposition de statut national	Site patrimonial		2023-10-17
Inventorié	--

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Situé à Sainte-Adèle, tout près de l'ancienne emprise ferroviaire du Canadien Pacifique et de la gare de Sainte-Marguerite-Station, le mont Baldy fait partie du socle précambrien des Laurentides. On y retrouve une épaisseur importante de sédiments quaternaires déposés au cours de la dernière glaciation, il y a plusieurs milliers d'années. Sur son versant nord-ouest, on retrouve une zone de débitage important de gros blocs. Son sommet dégarni d'arbres ressemble à une tête chauve (bald, en anglais). Le nom de Bald Mountain est par la suite transformé en Mont Baldy.

Selon la Fédération de la montagne et de l'escalade, la combinaison de la fonte des glaces, de l'érosion et du redressement du sol a créé l'escarpement rocheux que l'on connaît aujourd'hui. Dès l'arrivée du train à Ste-Adèle, le sommet qui culmine à plus de 412 pieds ne passait pas inaperçu. Il servait de repère aux Européens amateurs de ski venus dans la région. Le Norvégien Aleksander Olsen arrive à Montréal pour construire des silos à grains. L'ingénieur trouve près de chez lui à Côte-des-Neiges une piste de ski, sport qu'il affectionne particulièrement.

En 1911, en compagnie de son ami Sverre Ostbye, ils prennent le train et se dirigent vers les Laurentides. À l'époque, le train ne s'arrête pas à Ste-Marguerite-Station, ils débarquent donc à Ste-Agathe et reviennent sur leurs pas en skis, en longeant la rivière du Nord. À la fin de la journée, il découvre cette paroi escarpée.

Le lendemain, en skieurs aguerris, ils escaladent la montagne puis la redescendent. Olsen retourne en Norvège en 1916. C'est l'année suivante qu'Émile Cochand ouvre une auberge, près de cette montagne. Il trace, à travers les bois, des pistes pour la rejoindre.

L'arrivée des trains de neige n'est pas étrangère aux premiers skieurs dans les Pays-d'en-Haut. La station Ste-Marguerite-Station, située dans la partie est de Ste-Adèle, se trouve à quelques pas de la montagne.

L'exploitation du mont Baldy en station récréotouristique remonte au milieu des années 30. Sur son versant nord-est, une piste suffisamment large permettait de descendre. En 1934, Herman Smith-Johannsen aménage une piste qu'il nomme «the Snake Ski Run», la montagne culmine à 412 pieds et compte une dénivellation de 1792 pieds.

Cette nouvelle piste de compétition officielle de ski est inaugurée lorsque le St-Margaret Ski Club joint les rangs de l'organisation de la Zone Laurentienne en 1934-35. Les premières compétitions de descente, de slalom et de sauts se déroulent les 1er et 2 février 1935. Le jeune Dickie Ball du Montreal Ski Club remporte la première épreuve de descente et établit le record de piste à battre.

Viateur Cousineau, célèbre skieur qui remporte la course Kandahar au Mont-Tremblant à deux reprises, établit en 1938 un nouveau record pour la descente du mont Baldy et remporte le trophée Morgan, offert pour le combiné de la descente et du slalom. Son exploit est immortalisé par la revue l'Illustration nouvelle alors que Cousineau est photographié avec J.L. Carnegie, président du Ste. Margaret ski Club.

Le mont Baldy n'est en rien comparable aux pistes du Mont-Tremblant et du Mont-Sainte-Anne, sa descente n'en est pas moins la plus difficile de tout l'est du Canada. Sur une descente de trois-quarts de mille, le skieur rencontre plusieurs obstacles, dont un passage au sommet, en forme de S et l'impitoyable «cuvette» à quelques pas de l'arrivée alors que le skieur atteint une vitesse vertigineuse. Les dernières compétitions d'envergure sont présentées dans les années 60.

Les alpinistes se sont réappropriés la montagne depuis les années 90. Des parois sont aménagées sur le versant est, sud-est. Le site hors-piste demeure sous la gestion du Club des Montagnards Laurentiens, et est placé sous la gouverne de la Fédération québécoise de la montagne et de l'escalade.

Société d'histoire des Pays-d'en-Haut
Canadian Ski Year Book 1924-1936
Fédération québécoise de l'escalade

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