Ensemble d’objets de l’église Saint-Maurice-de-Duvernay

L'ensemble d'objets de l'église Saint-Maurice-de-Duvernay est un groupe de pièces de mobilier liturgique conçu vers 1962. Il est composé de chandeliers et d'un crucifix formant une garniture d'autel, de même que d'un tabernacle et de 2 chandeliers conçus pour l'autel du Saint-Sacrement. La garniture d'autel, de facture très sobre, est principalement faite de tiges métalliques de plan carré au fini noir, et ses pièces sont dotées d'une fiche permettant de les fixer au sol dans des trous aménagés à cette fin. Le crucifix, dont la hampe ne dépasse pas en hauteur la traverse, est orné d'un corpus en bois. Le tabernacle de forme pyramidale à base triangulaire est fait de cuivre rouge. Des tiges de cuivre s'élevant à la verticale sur les arêtes évoquent des flammes. Les 2 chandeliers accompagnant le tabernacle sont faits d'une feuille de cuivre à 5 plis accordéons repliée en L et émaillée en rouge. Ils portent aussi des motifs de flammes de couleur cuivrée.

Ces biens sont classés ensemble patrimonial.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Classement	Ensemble patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2024-09-30 Prise d'effet : 2023-11-02
Statuts antérieurs Avis d'intention de classement, 2023-10-26
Inventorié	--

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L'ensemble d'objets de l'église Saint-Maurice-de-Duvernay présente un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Les biens de cet ensemble ont été dessinés par l'architecte Roger D'Astous pour ornementer le lieu de culte qu'il conçoit en 1961. Illustrés sur la planche XVIII des plans de l'église, ces biens ont été fabriqués vers 1962 par divers artistes. Considéré comme l'un des précurseurs du modernisme d'après-guerre au Québec, Roger D'Astous apporte une contribution plus particulière à l'architecture religieuse et résidentielle. L'église Saint-Maurice-de-Duvernay est l'ensemble religieux le plus achevé et abouti que D'Astous dessine. Elle peut être considérée comme son œuvre maîtresse, et ses biens mobiliers contribuent à ses qualités formelles. Le tabernacle et les deux chandeliers qui l'accompagnent comportent des motifs de flammes représentant symboliquement la lumière divine qui éclaire les ténèbres. Le tabernacle se réduit à sa plus simple expression, soit celle d'une réserve eucharistique prenant la forme d'une grande flamme. À cette époque, le tabernacle devient plus simple et petit pour se limiter souvent à une réserve eucharistique déposée sur un autel latéral. Le tabernacle de l'église Saint-Maurice-de-Duvernay témoigne de ces changements. Les chandeliers et la croix forment une garniture pour l'autel principal, selon la tradition catholique que réinterprète D'Astous. Des trous au sol, autour de l'autel, permettent de disposer la garniture et de la déplacer à volonté. Sa facture est très sobre. Les biens mobiliers et l'église forment un tout témoignant de la qualité du travail de Roger D'Astous.

Source: Ministère de la Culture et des Communications, 2024.

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Les éléments caractéristiques de l'ensemble d'objets de l'église Saint-Maurice-de-Duvernay liés à sa valeur artistique comprennent, notamment :
- les chandeliers et la croix de la garniture d'autel, dont les tiges de fer de plan carré au fini noir, leur facture sobre, leur base faite d'une fiche métallique, le fût des chandeliers et leur tête comportant un plateau circulaire, la hampe de la croix ne dépassant pas la traverse;
- le tabernacle, dont sa forme pyramidale d'une hauteur d'environ 112 cm, sa base triangulaire d'environ 51 cm de côté, le cuivre rouge couvert de laque transparente, les tiges de cuivre verticales s'élevant sur les arêtes de la pyramide, ainsi que la porte dotée d'une serrure;
- les deux chandeliers de l'autel du Saint-Sacrement, dont la feuille de cuivre à cinq plis accordéons repliée en L et l'émail rouge à motifs de flammes de couleur cuivrée.

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L'église de Saint-Maurice-de-Duvernay est une église catholique située sur l'île de Laval. La paroisse est créée le 14 juin 1958, quelques années après la fondation du quartier qui commence à se développer à partir de 1953.

C'est le maire de la ville de Duvernay, Maurice Joubert, qui donne les terrains pour la construction du lieu de culte en 1959. Un an plus tard, la ligue des propriétaires du quartier Hauterive adresse une requête au cardinal Paul-Émile Léger (1904 1991) afin d'obtenir l'autorisation de construire une église et un presbytère. La demande est acceptée; les travaux commencent en 1961 et se terminent en 1962. Le bureau formé des architectes Roger D'Astous (1926-1998) et Jean Paul Pothier (mort en 1968) est choisi pour réaliser le projet, D'Astous étant le principal concepteur du lieu de culte.

Outre le bâtiment lui-même, D'Astous conçoit aussi diverses pièces du mobilier liturgique, dont la garniture d'autel, le tabernacle et les chandeliers de l'autel secondaire. Il prévoit même dans les plans du lieu de culte une série de trous dans le plancher du sanctuaire, autour de l'autel, afin de pouvoir disposer la garniture d'autel selon différentes configurations.

D'autres biens mobiliers et des éléments architecturaux du lieu de culte, comme un chandelier pascal et des garde-corps, seront fabriqués à partir des modèles élaborés par D'Astous pour la garniture d'autel. Un corpus de Denis Juneau complète en outre le crucifix de cette garniture d'autel.

L'église de Saint-Maurice-de-Duvernay est souvent vue comme la plus achevée de D'Astous et l'une des plus marquantes de son époque au Québec. C'était l'église préférée de l'architecte et le bâtiment qu'il aimait le plus dans tous ceux qu'il avait créés. Le service funèbre de D'Astous y a d'ailleurs été célébré, le 18 avril 1998.

Deux des chandeliers de la garniture d'autel originale sont égarés ou réutilisés à d'autres fins à une date inconnue.

L'ensemble d'objets de l'église Saint-Maurice-de-Duvernay, constitué des biens mobiliers apparaissant sur les plans de D'Astous, est classé en 2024, en même temps que le lieu de culte, classé immeuble patrimonial.

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